The Good Business
The Good Flights
« We fly in first class, up in the sky… » suçure Fergie dans sa chanson Glamourous (2006). S’envoyer en l’air assis dans un siège capable de se transformer en lit, une coupe de champagne à la main, devant le carton dernier au box office diffusé sur un écran qui ne fait pas la taille de son smartphone, est un fantasme que beaucoup cherchent à s’offrir. Il est vrai qu’il n’est pas toujours agréable d’entamer des vacances par un vol de 12 heures assis sur une chaise raide à devoir se contenter d’un « plat » de pâtes qui ressemble plus à une purée…
On croit souvent (à raison) que la classe affaires — et la première classe pour les plus ambitieux — est un privilège onéreux que seuls les plus chanceux (et ceux ayant gagné au loto) expérimenteront une fois dans leur vie. C’est vrai — dans la plupart des cas. Pas chez La Compagnie, compagnie aérienne fondée en 2014 dans l’idée de permettre au plus grand nombre d’effectuer des trajets confortables dans les conditions d’une business class à des prix ultra concurrentiels. Curieux de l’expérience, The Good Life a embarqué à bord de l’un de ses nouveaux A321-Néo — La Compagnie a actualisé sa flotte en 2021.
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Une compagnie aérienne 100 % business
La Compagnie est un OVNI dans le paysage de l’aérien. Elle ne dessert que trois destinations depuis New York (Paris, Milan et Nice), n’effectue qu’un aller-retour par jour en direction de ces chanceuses villes et n’y embarque que 76 passagers à la fois.
En faisant le choix de la rareté, cette compagnie qui revendique ses origines françaises à travers son sens du service et son menu n’a pas pour autant fait enfler ses prix. La loi de l’offre et de la demande s’en voit ainsi déboutée : un aller-retour Paris-New York sur La Compagnie est en environ trois fois moins cher en basse saison que le même trajet en classe affaires sur Air France — mais ses prestations suivent-elles les hauts standards fixé par la compagnie nationale française ?
On a volé avec La Compagnie
Accès au lounge
Un ticket acheté sur La Compagnie inclut un accès dans un lounge privé, quelque que soit son aéroport de départ — celui de Newark vient tout récemment d’ouvrir ses portes.
A Paris-Orly, ce privilège est le bienvenu tant l’offre de restauration est pauvre dans le terminal 4 d’où partent ses avions. A Newark, l’aéroport situé dans le New Jersey situé à une heure de route New York d’où nous repartirons, même topo — le terminal international, spartiate, n’est pourvu que de deux bar-restaurants à l’offre (très) restreinte.
Embarquement
La montée dans l’avion se fait plus rapidement qu’à l’accoutumée, nombre de passagers oblige. Bien que les business et first class des autres compagnies aériennes offrent le coupe-file, cela n’empêche que le reste des quelque 300 autres passagers doivent monter à bord, amenant le temps d’attente au sol à s’allonger parfois drastiquement.
Avec La Compagnie, l’embarquement est bouclé en moins de trente minutes.
Bienvenue à bord
Respectant les us et coutumes français, l’accueil à bord se fait avec une coupe pétillante. Champagne Charles Heidsick pour les plus courageux (il n’est pas encore midi), mousseux sans-alcool French Bloom pour les plus sages. La serviette chaude est aussi de rigueur afin que nous soient présentées des consignes de sécurité des plus… originales.
En effet, La Compagnie prône le zen à bord. Ainsi, ses consignes sont mises en scène à la façon d’un cours de yoga, nous invitant à respirer profondément en cas de dépressurisation de la cabine… Dommage que le yoga ne s’invite pas littéralement à bord — quitte à user des asanas traditionnels pour souhaiter la bienvenue dans l’avion, pourquoi ne pas consacrer une partie de la cabine à des étirements ?
Attachez votre ceinture
La Compagnie respecte l’engagement d’une business class de permettre à chacun de transformer son siège en lit, et ceux-là sont d’ailleurs plutôt confortables. Leur plus gros défaut reste néanmoins leur placement : collés deux par deux de part et d’autre de l’allée centrale, ils forceront deux inconnus à se mettre d’accord pour un arrêt aux toilettes. L’espace devant les jambes du siège côté allée est, certes, généreux mais, en position lit, la manipulation est périlleuse : il vous faudra enjamber votre voisin pour espérer faire quelques pas dans l’avion.
Si l’on pourrait croire que le hublot serait ainsi à proscrire, le siège de l’allée comporte lui aussi quelques défauts. Premièrement, il n’est pas doté d’une cloison destinée à accorder à son passager un peu d’intimité — les deux sièges mitoyens sont en revanche bel et bien séparés par une cloison de ce genre. Attention à ceux qui dorment la bouche ouverte… De plus, le siège côté allée semble plus étroit que le côté hublot. Ce dernier est en effet dépourvu d’accoudoir côté carlingue ce qui lui fait gagner une quinzaine de centimètre de largeur non négligeable quand on aime dormir en s’étalant.
Le coussin et la couverture fournis ajoutent néanmoins des points de confort certains au même titre que l’écran 15,6 pouce sur lequel une courte liste de films est disponible — moins de sorties cinéma qu’à bord d’Air France mais de nombreuses pépites à découvrir. Le wifi est également disponible gratuitement à bord et permet de faire usage de son smartphone ou de sa tablette lors du vol.
Qu’est-ce qu’on mange à bord de La Compagnie ?
Mais avant de dormir, il vous faudra manger. Marque destinée en premier lieu à ceux qui voyages pour les affaires (les statistiques montrent désormais que de nombreux vacanciers ont adoptés les services de La Compagnie), le vol retour (en partance de Newark à 19 heures) n’inclut qu’un repas dit léger (au choix : une salade ou une tranche de chou-fleur, accompagnés d’une soupe de poivrons en ce mois de mars 2024) afin de privilégier le sommeil et inviter les voyageurs à se restaurer au lounge de l’aéroport.
A l’aller, en revanche, l’horaire matinale (10h30) de l’avion en partance de Paris-Orly se prête bien au jeu du déjeuner quasi-gastronomique. La Compagnie conduit en effet depuis sa création un programme de résidence de chefs quatre fois par an, offrant à des cuisiniers étoilés la possibilité de relever le challenge de la création d’un menu adéquat pour un repas dans le ciel et, surtout, à ses passagers un franc moment de régalade.
Sur notre vol Paris-New York de mars 2024, nous avons eu la chance de découvrir le menu du chef brésilien Franco Sampogna, auréolé d’une étoile depuis 2021 pour son restaurant Frevo, situé à New York. Le Brésilien fut choisi alors même qu’il n’avait pas encore décroché son macaron, en 2019, notamment pour sa créativité et son attachement à la France (il y a conduit tout son parcours de formation puis professionnel auprès de chefs comme Alain Ducasse. Le chef marseillais Frédéric Duca prendra sa relève en avril alors que le pâtissier Yann Couvreur se chargera du menu estival.
Cette année, le chef Sampogna proposait une salade de légumes grillés (aubergines, poivrons, artichauts) et parmesan en entrée (fraiche et goutue) et, au choix, deux cannelloni aux champignons (morilles, girolles et truffes) — fameux ! — ou un poulet garni de polenta. Le dessert est quant à lui laissé à la discrétion du Chef exécutif de La Compagnie, Christophe Langrée, ancien chef des cuisines de Matignon, qui chapeaute toutes les résidences de chefs invités.
Et, pour que le festin ne s’arrête pas là, il est accompagné d’une sélection de vins 100% bio signée Bettane+Desseauve (blanc ou rouge, au choix, deux jus qui, pour une fois, n’attaquent pas le palais avec l’altitude comme excuse).
Afin de remettre les pendules de l’estomac à l’heure, un snack sera servi à l’atterrissage. Celui-ci n’a rien à voir avec ceux que l’ont connait des compagnies aériennes concurrentes. Composé d’une soupe froide de potiron et d’une tarte salée aux petits pois, il sera difficile d’y résister.
L’avis de l’expert sur un Paris-New York à bord de La Compagnie
Au regard des classes affaires des avions récents, La Compagnie manque un peu de confort et d’intimité. Mais, le rapport qualité-prix de ce vol 100% business déboute sans ciller l’offre des compagnies aériennes parmi les meilleures au monde et les surclasse même sur l’offre de restauration à bord, savoureuse et bien pensée. On recommande !
La Compagnie
Réservations
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