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The Good Guide // 48 heures à

Madère : 48 heures à Funchal, la destination qui monte

48 heures à

The Good Guide

A seulement quatre heures de vol de Paris, Madère est une île sub-tropicale qui a depuis su séduire grâce à son printemps éternel et ses paysages aussi divers que dépaysants. Après une vague de seniors s'y rendant souvent grâce aux croisières, c'est une population plus jeune qui saute dans l'avion pour y randonner ou y travailler.

Dimanche 3 mars, 10h32, la salle d’embarquement de l’aéroport Cristiano-Ronaldo de Funchal, est un joyeux melting-pot d’âges et de styles. « Quand nous avons réaménagé à Funchal avec mon mari, ma belle-mère m’a demandé pourquoi choisir cette ‘destination de vieux’ pour faire notre vie », s’amuse notre hôte à l’hôtel The Reserve. Si les seniors trustaient jusqu’au début des années 2020 les rangs des touristes de passage à Madère, la tendance s’inverse au point de voir la démographie de l’île changer.


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Madère en plein renouveau

L’île aux fleurs est un havre de paix situé au large de l’Afrique. Rarement desservie par des vols directs — bien que les low cost montent au créneau —, il faudra souvent faire escale par Lisbonne avant de se poser une piste qui faisait naguère frissonner les pilotes de ligne. Rallongée d’un kilomètre sur pilotis, elle nécessite néanmoins un diplôme spécial, dédié à la conduite sous vents forts, pour y atterrir.

C’est vrai que la cabine bouge allègrement avant le retour au calme, offrant un panorama imprenable sur ce bout de terre sub-tropical largement recouvert d’une végétation luxuriante qui a longtemps conquis davantage le cœur des seniors avertis que celui des jeunes voyageurs.

Madère est une île qui conjugue les temps et les espaces.
Madère est une île qui conjugue les temps et les espaces. Simom Zino

Fier d’une politique Covid solide et drastique, Madère est pourtant devenue, pendant la pandémie, le paradis des travailleurs nomades. Le petit village de Ponta Do Sol a en effet vu le zen sanitaire madérien comme une opportunité de séduire les travailleurs déracinés cherchant à traiter leurs e-mails au soleil.

Se faisant ainsi connaître auprès de la génération Z, Madère ne désemplit depuis pas de trentenaires en demande de nature et de soleil sans avoir besoin d’embarquer dans un vol long-courrier, sans pour autant décourager les retraités de savourer les mêmes avantages. Au total, plus de quatre millions de visiteurs se sont posés à l’aéroport Cristiano-Ronaldo de Funchal en 2023.

Une vue de la baie.
Une vue de la baie. Alma

Que faire à Madère ?

Un minimum d’une semaine est requis pour tirer le meilleur de l’île. C’est justement sur ce format que se basent les compagnies aériennes qui ne proposent donc pas de liaisons quotidiennes mais des aller-retours bien calibrés. L’aéroport n’étant qu’à une vingtaine de minutes de Funchal, et ses vols en partance n’étant pas si nombreux, la sécurité se passe moins d’une heure après le check-out de l’hôtel. Mais si le temps presse, comme ici, il faudra se contenter de rayonner dans les environs immédiats de Funchal après une visite de la ville.

Elle regorge d’ailleurs d’hôtels de tous calibres. Le plus récent en date, The Reserve, s’intègre de vaisseau amiral d’un poids lourd de Madère, le groupe Savoy Signature, qui détient sept hôtels et opèrent des activités dans la construction et la promotion immobilière. Un séjour au sein de l’une de ses 40 chambres offre plus de privilèges qu’aucun autre hôtel, notamment un accès privilégié au lounge VIP de l’aéroport après une trajet en Rolls-Royce flambant neuve. Pour le commun des mortels, c’est en taxi jaune et bleu (les couleurs de l’île) qu’il faudra rejoindre la statue de Cristiano Ronaldo qui accueille tous les passages en transit avant d’embarquer pour le continent.

Une chambre à l’hôtel The Reserve.
Une chambre à l’hôtel The Reserve.

Funchal, le cœur de l’île

Funchal, qui concentre 70% de la population de l’île, reste un pied-à-terre à privilégier. De là, il est possible de rayonner aisément à travers toute l’île. C’est ainsi que França, guide indépendante, construit ses itinéraires quand elle accompagne ses groupes. « Chaque jour, nous découvrons une facette différente de l’île, tout est accessible en moins de deux heures de route », même le nord, plus sauvage et escarpé, qui attire de plus en plus d’aventuriers désireux de ne pas suivre les chemins ordinaires. Une population plus jeune, donc, qui apprécient autant se perdre en forêt que déguster une « poncha », le cocktail local (« à base de rhum de Madère ou rien ! », nous prévient le mixologue du bar Pau de Lume), en terrasse.

Une Poncha réalisée dans les règles de l’art.
Une Poncha réalisée dans les règles de l’art. Joonas Launch

« Plus on s’éloigne de Funchal, meilleure est la Poncha », poursuit d’ailleurs cet as des shakers qui recommande de s’établir dans le village de pêcheur voisin, Câmara de Lobos, pour découvrir la Poncha telle qu’elle fut pensée pour prévenir les maladies chez les marins qui prenaient la mer depuis son port, déliée à partir de jus de citron – la Poncha « régionale » fait quant à elle entrer du jus d’orange dans sa composition.

S’il est donc proscrit d’acheter déjà embouteillé un mélange étiqueté « Poncha », Funchal est un ville où s’adonner au shopping est une bonne idée. Avec ses prix encore raisonnables, les souvenirs kitsch ne font pas mal au porte-monnaie, bien qu’il soit plutôt recommandé de chercher un peu d’authenticité auprès des commerces artisanaux de l’île (Fabrica Santo Antonio pour les biscuits traditionnels, UauCacau pour les chocolats de grande qualité ou encore Bordados Da Madeira, une belle et rare coopérative de broderie, un art typiquement madérien, encore en activité).

Une brodeuse en action.
Une brodeuse en action.

À ne pas manquer en centre-ville : le marché, tous les vendredi et samedi matins, pour y découvrir les sublimes fruits et légumes gorgés de soleil locaux et les beaux poissons pêchés au large, la cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption, un chef d’œuvre néo gothique au plafond de bois tout récemment restauré, la Rua da Santa Maria, une étroite artère peuplée de nombreux restaurants aux menus alléchants pour leur prix (rendez-vous à la Taverna Ruel pour éviter les mauvaises surprises) et, bien sûr, le funiculaire qui, en 20 minutes grimpe à 800 mètres d’altitude dans le petit village de Monte.

De là, prendre un second funiculaire en direction du jardin botanique si le temps ne vous est pas compté. En revanche, s’il faut filer, prenez un café à la terrasse du jardin botanique avant de dévaler les 600 mètres de dénivelé en « luge », de véritables voiturettes dépourvues de roues conduites par la dextérité de deux messieurs dont les pieds font office de frein. Un moyen rapide certes, mais périlleux, de faire le chemin retour vers Funchal.

Le Jardim Botânico.
Le Jardim Botânico. Andre Carvalho

Hôtel The Reserve
Av. do Infante 25 B, 9004-542 Funchal, Portugal

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