Interview : Loïc Bonnet, fondateur de Dream Yacht Charter

Par Rémy Dessarts, le 9 août 2022

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The Good Business

Les vents sont favorables pour l’entreprise française Dream Yacht Charter, leader mondial de la location de voiliers. Son président et fondateur, Loïc Bonnet, explique comment il a surmonté la tempête du Covid. Inarrêtable, ce Nantais repart de l’avant sur les plus belles mers de la planète avec une conviction : « tant qu’il y a du rêve, il y a du voyage ».

Le journalisme mène à tout, à condition d’en sortir… et de savoir prendre son destin en mains quand les choses tournent mal. C’est ce que démontre le parcours du Nantais Loïc Bonnet.

Il a commencé sa carrière à la rédaction du Journal du dimanche, à Paris, avant de rejoindre celle de Presse Océan, le quotidien de sa ville. Très vite, il abandonne son premier métier et devient directeur de la communication dans une banque à Paris, filiale du Groupe Thomson, qui, reprise par le Crédit lyonnais, va devenir Altus Finance.

Cette entrée dans le monde de la finance le dirige rapidement, lui qui n’était pas spécialement passionné par la voile, vers des financements de bateaux comme Le Ponant et Club Med 2. La banque s’occupe aussi de Stardust Marine, une entreprise de location de voiliers avec équipage. Après plusieurs rebondissements consécutifs aux difficultés du Crédit lyonnais, cette société atterrit pour un euro symbolique dans les mains d’investisseurs qui lui proposent d’en devenir le patron. Hélas, l’expérience tourne court et Loïc Bonnet enchaîne alors deux expériences qui touchent à nouveau au nautisme.

Il entre chez Trader.com, un site de petites annonces, pour gérer un portail consacré aux bateaux, puis il est approché par l’américain Moorings, le leader mondial de la location de bateau, qui cherche son directeur général pour la France et l’Europe. Mais la culture de management de l’entreprise lui laisse trop peu d’autonomie à son goût.

Il a 40 ans. Il veut entreprendre. Il claque la porte, vend tous ses biens, vide ses comptes et part créer Dream Yacht Seychelles. Il devient rapidement le leader de ce petit marché, puis étend son activité dans l’océan Indien et aux Antilles. Sa croissance est fulgurante. Il devient leader mondial en 2017. Pas le temps de savourer : l’ouragan Irma entraîne la perte de 82 bateaux. Il s’en remet sans trop de mal. Il rachète ensuite la plate-forme Samboat, qui fonctionne sur le modèle de Booking ou d’Airbnb et met en relation les propriétaires de bateaux avec les usagers. Malgré la violence de la crise provoquée par la pandémie, il n’a pas coulé. Il a trouvé de nouveaux actionnaires et est reparti, toutes voiles dehors, à l’assaut du marché mondial des croisières sur catamarans.

3 questions à Loïc Bonnet, fondateur de Dream Yacht Charter

The Good Life : Le Nantais que vous êtes a-t-il toujours été attiré par la mer ?

Loïc Bonnet : Mon environnement naturel, c’est, en effet, plus la mer que la montagne. J’ai grandi à moins d’une heure de voiture de la mer, je suis très souvent allé voir l’Atlantique. J’ai toujours aimé les bateaux. À Nantes, quand j’étais enfant, il y avait encore un chantier naval qui construisait des paquebots et des cargos. Leurs lancements étaient toujours des événements que je suivais avec passion. Ils faisaient, à chaque fois, la une du quotidien Presse Océan.

The Good Life : Est-ce ce qui vous a conduit à créer une entreprise de location de bateaux ?

Loïc Bonnet : Non, c’est plutôt un concours de circonstances qui m’a aiguillé vers cette activité. Mais, dès l’adolescence, j’ai fait de nombreuses virées en mer avec des amis. L’un d’entre eux avait un bateau à Pornic. Avec lui, nous partions soit vers Noirmoutier, soit vers les îles bretonnes, comme Belle-Ile ou Houat. J’aimais voir la destination se dessiner progressivement. Quand nous débarquions sur une île, je le vivais comme une aventure. Et cela n’a pas changé aujourd’hui. J’ai compris, dès cette époque, que c’était le meilleur moyen de voyager.

The Good Life : Comment la saison de Dream Yacht Charter se présente-t-elle, après ces deux années chamboulées par le Covid ?

Loïc Bonnet : La saison d’été se présente très bien. Nous constatons des taux de remplissage que nous n’avions jamais connus avant le Covid. L’an passé, l’été avait déjà été exceptionnel, alors que la période qui précédait avait été tronquée. Cette fois, les gens ont réservé beaucoup plus tôt, dès mars-avril, et ces réservations courent jusqu’à Noël. La saison s’est donc allongée. Cela a toujours été notre objectif, et cela s’est fait de façon naturelle. En revanche, les clients ne se projettent pas encore sur l’année N+1 : les réservations pour 2023 sont en retard.

Retrouvez la suite de l’interview de Loïc Bonnet, dans le numéro d’été de The Good Life, disponible en kiosque et sur The Good Concept Store.

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