City-guide Zurich : nos 6 hôtels favoris

Par Thomas Jean, le 26 avril 2019

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The Good Business

The Good Life vous donne les clés des lieux qui font bouger Zurich. Passages obligés. Première étape, les hôtels.

• Park Hyatt, chic. Cet établissement, tout de verre et d’acier, a très bonne presse auprès des voyageurs richissimes. Au Parkhuus, le restaurant maison, les discussions se font à mots feutrés entre cadors de la banque. A l’Onyx Bar, autour des tables en châtaigner signées Jaehyo Lee, on croise des bandes de Moscovites très hâlés s’offrant une halte post‑Gstaad, ce qui explique sans doute cette carte des vodkas longue comme le bras – avez-vous déjà goûté au Grand Khaan de Mongolie ? Une vraie caresse, dixit les connaisseurs. Quant aux chambres, sans surprise, elles cochent toutes les cases de l’hyperluxe : volumes larges, matières nobles et tons neutres.

• 25hours, électrisant. Tout, ici, vous met d’humeur sautillante : les chambres à la déco naïve à base de petits oiseaux sur le papier peint et de carreaux pop dans la salle d’eau ; le lobby-bar-resto néo-80’s aux tons pêche qui s’électrise dès 17 heures ; ce quartier de Zurich-Ouest, très neuf, mais vivifiant, peuplé de start-uppers et d’étudiants, où le moindre condo abrite un café cool. Plus en vogue encore – mais plus cher aussi –, le deuxième établissement zurichois de l’enseigne 25hours trône, lui, sur la Langstrasse, l’artère fétiche des noctambules.

• Marktgasse, coquet. Au XVe siècle déjà, cette auberge de la vieille ville avait la cote, pour la ripaille et le délassement, auprès des marchands voyageurs et des émissaires. Six cents ans plus tard, la maison fait toujours florès, mais plutôt chez les tourtereaux enamourés, et comme on les comprend ! Quoi de plus mignonnet que cette façade rouge écrevisse ripolinée de frais ? Quoi de plus douillet que ces intérieurs, réaménagés en 2015, sur lesquels l’agence IDA14 a soufflé un léger vent moderniste ? Dans ce Zurich historique qu’on croyait muséifié, le Marktgasse est un havre de vie.

• Greulich, serein. C’est la perle confidentielle du « quartier rouge », lequel ne sent plus du tout le stupre, mais plutôt le bois blond et le chaï latte. En témoigne cet hôtel un peu Bauhaus, peinturluré d’outremer, où l’on se revigore le corps à coups de séances de yoga, où l’on se régénère l’esprit dans le bosquet de bouleaux, zen au possible, que le paysagiste Günther Vogt a plantés dans la cour, et où l’on festoie – on n’est pas des moines – dans le salon-bar du rez-de-chaussée autour d’une Frau Herman, boisson divine à base de Lillet, de prosecco et de canneberges. Pour ne rien gâcher, les chambres aux notes pâles laissent place nette à la lumière du dehors.

• Placid, business. La plus belle vue sur Zurich, c’est depuis le quartier tertiaire d’Altstetten qu’elle s’apprécie. Là, entre les sièges de Siemens ou de Nexus Telecom, on a tout récemment érigé un parallélépipède des plus stricts que les hommes d’affaires pressés, mais esthètes, plébiscitent. Un calme olympien, du béton ciré partout et des chambres scandinavement épurées, à choisir dans les étages supérieurs, où l’on travaille confortablement, à moins qu’on ne laisse le regard se perdre à travers les baies vitrées XL : Alpes enneigées au sud, collines bourgeoises au nord, paysages industriels à l’ouest. Un concentré de Suisse !

• Baur au Lac, bijou de famille. Fort du succès de son hôtel Baur en Ville, Johannes Baur mourait d’envie d’un palace en bord de lac, où la bonne société d’Europe prendrait le frais. Rêve exaucé en 1844, et jalousement entretenu, depuis, par ses héritiers. Dommage qu’entre-temps on ait construit ce gros boulevard qui sépare le lac et l’établissement, mais son lustre aristo demeure : l’ameublement déborde de préciosité – pas très moderne, mais on n’est pas là pour ça –, le personnel est tiré à quatre épingles et le Pavillon, le restaurant 2 étoiles des lieux, embrasse joliment le canal de Schanzengraben. A une lettre près, on se croirait au Bauer, l’hôtel culte de Venise.

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