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Classique, lyrique, jazz, électro, théâtre, danse… les festivals sont devenus de véritables phénomènes de société artistiques et populaires, et une source de rayonnement culturel pour les villes qui les accueillent. Tour d’horizon…
De Bayreuth à Montpellier, en passant par Marciac et Montreux… on vous emmène dans une douzaine de manifestations incontournables cet été. Troisième partie de notre tour d’Europe pour cinq festivals à ne pas manquer cet été.
Tour d’horizon des festivals européens incontournables #3 :
Festival de Bayreuth, Wagner sinon rien… On y joue exclusivement les opéras de Wagner, créateur du festival en 1876. S’abstenir donc si on est allergique aux chants des Walkyries. « Il faut compter dix ans en moyenne pour avoir des places, témoigne Catherine Tardrew, ancienne journaliste au Parisien. Les représentations sont limitées, et tout se passe dans une seule salle, le Festspielhaus, sur la “Colline sacrée”. » Ici, pas de fosse d’orchestre ni de surtitres. Plus de code vestimentaire strict ni de cravate obligatoire (mais une tenue correcte exigée). Les coussins sont interdits (malgré les sièges en bois et sans accoudoirs). Pas de climatisation non plus – on achète ses éventails à l’entrée. Il n’est pas rare de payer à la sauvette une place 400 euros au lieu de 80. Le mieux est de les acheter sur Internet ou d’avoir recours à des associations ou à des cercles de vente privés.
Les Chorégies d’Orange, ode au bel canto. Un monde fou, des spectacles souvent télévisés… Le lieu accueille près de 9 000 personnes par soirée, les hôtels se réservent un an à l’avance, tout comme les places, disponibles dès l’ouverture de la location, en octobre. On y joue les grands opéras italiens, mozartiens et français. Stars du bel canto et chefs d’orchestre de renommée internationale se produisent dans un site exceptionnel, le théâtre antique datant du Ier siècle avant J.-C. « C’est un lieu magique, confirme Jacqueline Thuilleux, journaliste musicale. Le mieux est d’arriver suffisamment en avance pour voir le théâtre se remplir peu à peu, la nuit et le silence s’installer, pour prendre également le temps de gérer son inconfort, car on est assis sur des gradins en pierre – des coussins sont vendus aux entrées du site. Il fait parfois froid à cette époque de l’année, à cause du mistral. Quoi qu’il en soit, la programmation “in” et “off” ainsi que les interprétations sont toujours de grande qualité. Orange est un festival peu moderniste, mais un rendez-vous grand public extrêmement attractif, malgré le prix des places. »
Festival international de piano de La Roque d’Anthéron, concerts en majesté. Lancé en 1980, c’est l’un des festivals de piano, de clavecin, d’orgue, de chant, de chœurs, de musique de chambre et de jazz les plus courus d’Europe. En 2017, 92 concerts, dont 18 gratuits, ont été joués sur les douze scènes (parc du château de Florans, parvis de l’église de Lambesc, cloître de l’abbaye de Silvacane…), 78 000 spectateurs y ont assisté, 635 artistes s’y sont produits. « C’est un délice que de discuter avec les artistes à l’issue des concerts, raconte Jacqueline Thuilleux, journaliste musicale. Et surtout d’assister à ces récitals dans un parc planté de 365 platanes et de séquoias centenaires, où se mêlent les chants des grillons et des grenouilles. » La billetterie ouvre dès le mois de mai, et il est relativement facile d’avoir des places, entre 16 et 55 euros.
Montpellier Danse, la création contemporaine avant tout. Né sous l’impulsion de Dominique Bagouet, Georges Frêche et Jean-Paul Montanari, Montpellier Danse fête cette année sa 38e édition. « Le festival a été créé pour soutenir la création contemporaine, afin de montrer aussi bien le travail des grandes compagnies qui ont souvent disparu que celui des compagnies émergentes », explique Jean-Paul Montanari, directeur du festival. Celui-ci accueille une vingtaine de compagnies et 35 000 festivaliers. Il se produit dans des théâtres (l’Agora, La Vignette, Jean-Vilar), des opéras (Berlioz, Comédie) et à la patinoire Vegapolis. Notons les spectacles de rue, les représentations gratuites, les conférences, les rencontres… Montpellier Danse, du 22 juin au 7 juillet, tél. +33 (0)800 600 740, www.montpellierdanse.com.
Festival d’Avignon, l’incontournable. Créé en 1947 par Jean Vilar, dirigé depuis 2014 par Olivier Py, dramaturge, metteur en scène et comédien, c’est le rendez-vous annuel national et international du théâtre, tous genres confondus. Pendant trois semaines, la ville est envahie, ses murs se tapissent de milliers d’affiches et, dans la sacro-sainte Cour d’honneur du palais des Papes, se jouent des chefs-d’oeuvre qui déchaînent les passions. « Avignon est une sorte de photographie générale de ce qui se passe dans la création internationale », décrypte Paul Rondin, directeur délégué du Festival. Des chiffres qui donnent le tournis : 170 000 spectateurs, 600 journalistes accrédités, 170 débats et rencontres, une cinquantaine de compagnies, 300 représentations dans une trentaine de lieux, dans la ville ou en dehors, dans des chapelles, églises, cloîtres, gymnases, jardins… « C’est un festival auquel on est fidèle, reprend Paul Rondin. Et 20 % du public a moins de 30 ans. Avignon est devenu une marque internationale et son contenu explose souvent après sa clôture, grâce aux réseaux sociaux. »
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