The Good Business
Ils dirigent les plus grandes marques de chaussures de luxe du monde. Ils ont des têtes bien faites, des idées originales qui font bouger les lignes et des convictions qui changent souvent la donne…
Lorenzo et Miquel Fluxà (Espagne), Camper choisit le bon cheval
Nés à Majorque, les Fluxà tiennent leur goût du beau cuir de leur aïeul Antonio, cordonnier en 1877. Son petit‑fils, Lorenzo, fonde Camper en 1975, mettant à la mode la tatane paysanne majorquine puis la Pelotas, « hit » mondial en cuir matelassé sur semelle à bulles logé dans des boutiques signées d’une armada d’artistes. Lentement, un groupe émerge avec Medwin (marque de mode locale), Cartujano, les hôtels Casa Camper. A 68 ans, le patriarche confie le vaisseau amiral (Camper, 400 boutiques) à Miquel, son fils cadet. L’aîné, Lorenzo junior, hérite en 2014 de Cartujano, fondée en 1985 mais restée en sommeil.
A 42 ans, il a déjà « drivé » Camper for Kids et Medwin : « Cartujano et Camper partagent les mêmes locaux. Nous décidons en famille des stratégies de toutes nos marques et mon père garde encore l’œil sur elles. » Son ambition ? Faire de Cartujano le fleuron espagnol de la chaussure de luxe. « Le nom vient d’un cheval de race du pays, d’où ce travail sur la culture équestre, le style austère, la fabrication artisanale à Majorque, Alicante et Ubrique », précise Lorenzo Fluxà junior. Paris, Londres, Madrid et Berlin accueillent déjà ce nouveau « dada » ibère.
