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Ca' di dio, un hôtel à venise pas comme les autres
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The Good Guide

On a testé le Ca’ di Dio Venezia, un hôtel à Venise pas comme les autres

The Good Guide

À deux pas de l’Arsenale, à Venise, l’hôtel Ca’ di Dio est un élégant havre de paix qui a su capturer l’âme de Venise et la faire perdurer avec un regard moderne. Cette adresse à la sophistication discrète porte la signature de l’architecte et designer espagnole Patricia Uquiola.

Les petits déjeuners sont servis à l’ombre des mimosas, au restaurant Essentia.
Les petits déjeuners sont servis à l’ombre des mimosas, au restaurant Essentia. Laurent Blanc

Vol Air France 1426 CDG. À 10 h, vous êtes à Paris ; à 11 h 30, vous atterrissez à Venise, sans bagage en soute ; à 12h30, votre bateau-taxi arrive devant l’hôtel Ca’ di Dio, un palazzo  de Venise du début du XIIe siècle, ancien lieu d’hébergement pour pèlerins de passage vers la Terre sainte, dans le sestriere de Castello, pas très loin de l’Arsenale. Un bâtiment privilégié avec ses 420 fenêtres, ses deux loggias et ses trois jardins.

L’avantage de Venise, c’est que les beaux hôtels ne manquent pas ; l’inconvénient, quand on aime le design, c’est qu’il n’y a pas beaucoup de boutiques-hôtels contemporains, or le mélange vieux murs et design est toujours assez élégant ! L’hôtel qui nous accueille aujourd’hui à Venise est un projet de la collection italienne VRetreats, aréopage d’édifices exclusifs de très grand caractère qui ont un lien étroit avec le territoire et qui sont imprégnés d’art et de culture (établissements déjà existants à Rome et Taormine). Ce petit bijou de la capitale de la Vénétie a été pris en gestion par Alpitour World, et un investissement de 25 millions d’euros a été réalisé pour lui redonner splendeur et éclat. « Ca’ di Dio » indique, en italien, une maison qui offre le gîte et le couvert. C’est Patricia Urquiola, la célèbre designer espagnole, qui a été retenue pour mener à bien le projet de rénovation. Elle en a été l’architecte d’intérieur et la directrice artistique, et il faut bien avouer que le résultat est magique ! Le mariage entre la rigueur de l’édifice d’origine et les couleurs et matières choisies par Patricia Urquiola donne à cet hôtel de Venise un caractère unique. 

L’hôtel offre la vue sur l’abbaye de San Giorgio Maggiore.
L’hôtel offre la vue sur l’abbaye de San Giorgio Maggiore. Ca' di Dio Venezia

Sobriété et modernité

Dès l’entrée, dans le lobby, on est surpris et séduit par ce contraste. Au plafond, un lustre à trois voiles composé de 14 000 cristaux en verre de Murano illumine les lieux. Sur une grande console, quelques œuvres en verre réalisées par des artisans locaux donnent une touche arty à l’ensemble. Les couleurs des canapés et des fauteuils sont vives, mais n’agressent jamais l’œil, comme l’illustrent deux magnifiques Gender 570 verts dessinés par Patricia Urquiola pour l’éditeur de mobilier Cassina. Nuances et transparences créent un jeu fluide de mouvements continus.

L’idée a été de combiner le charme de la Venise des contes, avec ses ruelles faites de vieilles pierres, et le luxe de la Venise des palais somptueux, remarquables par leurs marbres et leurs décors. Les étages supérieurs accueillent 57 suites et neuf chambres Deluxe, toutes caractérisées par un même concept stylistique : sobriété, modernité et chaleur, comme ces tapisseries qui reprennent le motif des rideaux avec leurs tons sourds bleutés. La plupart des chambres offrent une vue unique sur le bassin de San Marco et sur l’île de San Giorgio Maggiore, l’une des plus belles étant la suite Altana, située au dernier étage. L’hôtel possède deux altanas, ces petites terrasses traditionnelles en bois, sur les toits, qui servaient de lieu de repos aux belles Vénitiennes des siècles passés, à l’abri des regards. On raconte même que le blond vénitien viendrait de cette exposition au soleil.

L’hôtel est décoré subtilement par Patricia Urquiola, l’une des plus grandes directrices artistiques du moment.
L’hôtel est décoré subtilement par Patricia Urquiola, l’une des plus grandes directrices artistiques du moment. Ca' di Dio Venezia

Une fois si bien installé, il est temps de descendre au restaurant, « un posto molto chic » respectueux de la cuisine traditionnelle locale. Par le passé, la ­Sérénissime, ancienne grande puissance commerciale et maritime, a importé des épices, des produits et des saveurs typiques de l’Orient…

L’aigre-doux, utilisé dans le saor traditionnel (une sauce dans laquelle on laisse mariner des sardines), le poivre, la noix muscade, le cumin, l’anis et la cannelle, qui caractérisent les plats traditionnels, revisités dans un esprit contemporain, comme l’a été le palazzo. Un potager fournit les ingrédients frais au chef de l’établissement vénitien, Raimondo Squeo, et offre un espace agréable au cœur de l’hôtel. Les petits déjeuners sont servis à l’ombre des mimosas, au restaurant Essentia, dans la cour intérieure, dès que le temps le permet. Le bar Alchemia, quant à lui, est un lieu cosy et ­chaleureux, idéal pour partager un cocktail maison (la carte est généreuse).

Bien évidemment, le séjour ne serait pas parfait sans profiter de l’espace bien-être, qui propose un vaste choix de soins et de programmes exclusifs et personnalisés sous la marque The Merchant of Venice… Ma préférence va au Rituale al Tè blu, qui s’appuie sur les bienfaits du thé chinois. Enfin, des investissements importants ont été réalisés pour équiper l’hôtel d’infrastructures destinées à limiter l’impact sur l’environnement (utilisation de l’eau de la lagune pour la protection des fluides caloporteurs à basse température, eau ensuite rejetée et épurée).

L’immeuble accueille des infrastructures destinées à limiter l’impact sur l’environnement.
L’immeuble accueille des infrastructures destinées à limiter l’impact sur l’environnement. Ca' di Dio Venezia

Les économies d’énergie ­réalisées sont 20 % supérieures à celles des établissements plus anciens. Le directeur de l’hôtel, le Français Christophe Mercier, est un grand spécialiste de l’Italie. Il est ravi que « chaque visiteur puisse se sentir au Ca’ di Dio comme chez soi, au cœur de la ville, mais dans une zone à l’écart des flux touristiques ». L’adresse est une jolie porte ouverte sur la beauté, idéalement placée, pas loin de la Biennale. On émettra juste une petite réserve sur les grands couloirs peu aménagés et l’absence de tapis pour réchauffer l’ambiance.

Cela étant dit, Ca’ di Dio va, à coup sûr, ­devenir une adresse incontournable, un peu à l’écart, décorée subtilement par Patricia Urquiola, l’une des plus grandes directrices artistiques du moment (elle est la directrice artistique de Cassina depuis 2015). Mais voilà qu’il est temps de penser à préparer son retour… Le bateau-taxi est déjà arrivé ; il fait nuit. Dans quelques minutes, nous serons dans le très bel aéroport Marco Polo pour reprendre le vol Air France ­Venise – Paris et survoler, une dernière fois, cette cité si belle, si originale et si culturelle. Chaque voyage à Venise est un shoot de beauté, de sérénité… et d’intelligence. Arrivederci Venezia, alla prossima!

 

Hotel Ca’ di Dio Venezia
Riva Ca’ di Dio, 2183, Venezia, Italie

 

L.B.


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