Ambiente Sedona : le meilleur hôtel aux portes du Grand Canyon

Par Fanny Liaux Gasquerel, le 7 juin 2025

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À Sedona, en Arizona, un nouvel hôtel fait parler de lui autant pour son architecture invisible que pour son ancrage dans le paysage. Avec ses 40 cubes en verre perchés sur pilotis, Ambiente propose une autre idée du luxe : discret, contextuel, tourné vers la nature et délibérément adulte.

Ni palace historique ni éco-lodge de charme, Ambiente – A Landscape Hotel joue une partition minimaliste, ultracontemporaine et radicalement contextuelle. En Arizona, au cœur du désert de Sedona, l’établissement, réservé aux adultes, se compose de quarante structures cubiques baptisées « Atriums », disposées sur pilotis au milieu de la végétation, et conçues pour se fondre dans le paysage spectaculaire des monolithes de grès rouge qui font la renommée de la région.

Arizona : un hôtel tourné vers son environnement

Inauguré en 2023 après quatre années de développement, Ambiente se présente comme le premier « landscape hotel » d’Amérique du Nord. Le terme n’est pas purement marketing : ici, tout dans l’architecture vise à respecter la topographie, réduire l’impact sur le sol, et s’effacer au profit du panorama.

Signé par les cabinets Architect Studio et ASUL Architects, le projet repose sur une méthode de construction surélevée qui a permis d’éviter le terrassement du terrain naturel. Chaque cube a été positionné manuellement pour épouser les interstices entre les arbres existants, et orienté de manière à offrir des vues dégagées sur les formations rocheuses emblématiques de Sedona — Coffee Pot, Steamboat, Chimney ou encore Snoopy Rock.

Les cabines se fondent dans la nature. *Kyle R.M. Johnson*

Ambiente Sedona n’en oublie pas l’essentiel

À l’intérieur, les Atriums offrent une expérience hôtelière hautement standardisée mais soignée : 576 pieds carrés d’élégance minimaliste, un lit king-size sur plateforme, une salle de bains avec baignoire et douche à l’italienne, une cuisine discrète et une terrasse sur le toit équipée pour l’observation des étoiles. L’ambiance est feutrée, les matériaux naturels, les couleurs terreuses. Le mobilier, fait de bois brut et de textiles organiques, évoque une forme de luxe discret, presque introspectif. Une technologie domotique complète l’ensemble, avec stores motorisés, streaming intégré et éclairage réglable.

L’offre de services joue elle aussi la carte d’un luxe précis, sans surcharge : spa intime de trois cabines, yoga au lever du soleil, sentiers de randonnée privatifs, vélos à disposition, et accès direct à plus de 200 miles de chemins de randonnée et de VTT. Pas de salle de sport, ni d’animations envahissantes : Ambiente préfère encourager l’exploration du territoire, fidèle à sa vocation paysagère. Même la gestion de l’eau s’aligne sur cette logique : des ruisseaux naturels réactivés traversent le site, alimentés par un système biologique sans produits chimiques, et abritent poissons et plantes aquatiques.

Côté restauration, l’hôtel ne se contente pas d’un room service bien huilé. Son restaurant Forty1, ouvert aux clients comme au public, propose une cuisine locavore et créative. Il est complété par The Drifter, un Airstream vintage reconverti en cuisine de rue premium. Autour de la piscine, l’espace lounge se prête aux cocktails au feu de bois et à l’observation astronomique, Sedona étant une ville labellisée « Dark Sky » pour la pureté de son ciel nocturne.

Ambiente revendique un positionnement écoresponsable, mais sans faire la leçon. L’objectif n’est pas de séduire les adeptes du tourisme régénératif à tout prix, mais d’inventer un modèle où architecture, paysage et confort ne sont pas des forces opposées. Le résultat est un hôtel très photogénique, souvent cité par les classements internationaux — Conde Nast Traveler, AFAR, Elle Magazine ou encore le Guide Michelin qui lui a attribué deux clefs. Mais il est surtout le reflet d’une tendance plus profonde dans l’hôtellerie américaine : celle d’un luxe qui cherche moins à impressionner qu’à intégrer.