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La capitale d'Occitanie, qui connaît aujourd’hui un nouveau faste économique, mise sur son art de vivre méridional et ses quelques infrastructures culturelles pour faire émerger un nouveau tourisme de loisir, notamment en provenance des marchés européens.
Toulouse est le numéro 1 du top 10 mondial des villes les plus tendances à visiter en 2025 selon Lonely Planet. Cocorico !
Elle pourrait être l’emblème d’une « mondialisation heureuse ». Toulouse, 500 000 habitants intramuros, connaît la plus forte démographie du pays, attirant près de 10 000 habitants supplémentaires chaque année, en passe de ravir à Lyon la troisième place sur le podium des communes les plus peuplées de France.
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Ce pôle d’innovation industrielle de haute valeur ajoutée reste néanmoins une destination touristique de seconde importance, majoritairement liée aux congrès d’affaires grâce à ses quelque 200 événements annuels. « 60 % de nos visiteurs viennent dans le cadre de séjours professionnels, nous souhaitons aujourd’hui rééquilibrer la part du tourisme de loisir », confie Jean-Claude Dardelet, adjoint au Maire de la ville et président de Toulouse Team, l’agence d’attractivité de la métropole.
Miser sur la qualité de vie
Pour se distinguer, la capitale occitane entend donc placer l’habitant au cœur de sa politique d’attractivité, et conserver ainsi son identité, prérequis indispensable à l’émergence d’un tourisme de loisir.
« Toulouse a changé de dimension, nous explique-t-il encore, elle est passée du statut de grande ville de province au rang de métropole européenne internationalisée. Ceci n’est pas anodin dans l’esprit des Toulousains car beaucoup sont venus avec la promesse d’un grand village. Nous tenons donc à préserver l’art de vivre qui fait son unicité. Les touristes étant des résidents de passage, notre objectif est avant toute chose de faire en sorte que les habitants vivent bien. »
Pôle culturel récemment distingué « Ville des musiques » par l’UNESCO, elle est également une terre de sport qui s’est illustrée sur la scène olympique en 2024, remportant à elle seule 19 médailles grâce à des stars comme Léon Marchand ou Antoine Dupont. « Et ce, du fait de notre politique municipale et de nos 700 lieux d’entraînement », s’enthousiasme Dardelet.
Les activités nautiques, kayak et paddle, sont désormais rendues possibles sur la Garonne, dont les rives ont été réaménagées tout comme celles du Canal du Midi. Son centre, vendu comme un « Paris en miniature » par la presse étrangère, est, il est vrai, plutôt effervescent : actif, entretenu, de la jeunesse, des placettes aux nombreuses terrasses, une énergie disons-le peu commune en province, et un petit supplément d’âme méridional.
« Nous sommes une ville à l’architecture italienne, la plus espagnole de France », sourit-on à l’agence d’attractivité, qui lorgne justement sur ces deux marchés européens. Cette politique semble payante, on compte désormais 5 millions de nuitées par an, soit une augmentation de 70 % sur la décennie.
Une richesse issue de la terre
La Ville rose est ainsi nommée pour son patrimoine architectural singulier. Son apogée est liée au commerce de la pastelle à la Renaissance, faisant d’elle ce qu’elle est aujourd’hui : une ville de briques argileuses couleur corail, qui lui confère une allure à la fois rustique et seigneuriale. C’est là toute son ambivalence.
Les marchands pasteliers et magistrats ont aux XVe et XVIe siècles érigé 200 hôtels particuliers et une quarantaine de tours « capitulaires » qui font la fierté de cette cité occitane au tempérament rebelle, défiante vis-à-vis du pouvoir monarchique central.
Des visites guidées sont aujourd’hui proposées pour comprendre son histoire. On déambule, on tombe sur une merveille en terre cuite, une cour cachée époustouflante, des escaliers en bois vieux de plusieurs siècles. Ici la richesse vient en premier lieu de la terre.
Cette ville de paysans ne connaîtra pas de révolution industrielle, il faudra attendre l’émergence de l’aéronautique lors de la Grande Guerre pour que Toulouse fasse son grand bond en avant technique, et se tourne finalement vers l’aventure aérienne.
Un Minotaure de 13 mètres de haut
Aujourd’hui la ville se modernise, elle s’étend, se densifie dans ses franges urbaines. Au sud-est, le nouveau quartier de Montaudran se construit autour de l’ancienne piste de l’Aéropostale qui a vu s’envoler les pionniers de l’aviation tels que Saint-Exupéry ou Mermoz. Un lieu de mixité mêlant habitat, entreprises et commerces, bientôt accessible en métro, dont le prolongement est prévu pour 2028.
C’est ici qu’a ouvert la Halle de La Machine, un équipement culturel qui participe à la réhabilitation de l’ancienne piste. Elle abrite des monstres mécaniques phénoménaux, à la croisée de l’art et de la technologie pour créer un rêve poétique et chimérique.
On peut y voir le nouvel emblème de la ville, le Minotaure de 47 tonnes et 13 mètres de haut créé par François Delaroziere, directeur artistique de la Halle, qui s’est inspiré de l’histoire antique toulousaine, de ses rues labyrinthiques et de la légende de Saint-Saturnin terrassé par un taureau. La population s’est prise d’un engouement pour ce monstre d’acier à la mécanique raffinée, la Halle n’attirant pas moins de 350 000 personnes par an.
Le rêve aérospatial
Autre lieu culturel majeur avec 400 000 visiteurs annuels, la Cité de l’espace, plus important site européen de diffusion de la culture spatiale et astronomique. Filières de lycées, grandes écoles et entreprises, la ville entière gravite autour du rêve aérospatial, la métropole réunissant à elle seule 13 000 employés travaillant dans l’industrie spatiale, c’est-à-dire le quart des effectifs du continent.
Sont implantées ici des instances telles que le Commandement de l’espace (CDE) et le centre d’excellence de l’OTAN (COE), des organisations qui viennent renforcer son statut de métropole européenne. Car c’est précisément à Toulouse que l’aviation a pris son essor lors du premier conflit mondial, un choix justifié par son éloignement de la frontière avec l’Allemagne.
Un siècle plus tard, elle symbolise plus que jamais la coopération franco-allemande avec Airbus dont le siège est à Blagnac. Certainement que sa force réside par ailleurs dans sa distance avec la capitale, même si beaucoup attendent la liaison ferroviaire à grande vitesse annoncée pour 2032, la préfecture de Haute-Garonne a jusqu’ici su se développer en autonomie.
Elle noue ses propres liens, sera cette année connectée directement à Barcelone par le TGV, et par extension à Valence et Madrid. Quant à son aéroport, il dénombre 8 millions de passagers annuels, étant aujourd’hui relié à 17 hubs internationaux. C’est le nouvel âge d’or toulousain, une ville qui questionne l’hégémonie parisienne et propose un autre modèle, décentralisé.
Que faire à Toulouse ?
Cité de l’espace
Unique en Europe, la Cité de l’espace diffuse la culture astronomique et spatiale sur près de 4000 m2 d’espaces d’expositions et 4 hectares de jardins. Objets spatiaux, planétarium, roche lunaire… Sans oublier la nouvelle attraction « LuneXplorer » qui permet de vivre une mission lunaire comme de vrais astronautes. Pour tous les publics.
Avenue Jean Gonord, 31500 Toulouse. Cite-espace.com
Halle des machines
La visite de la Halle de La Machine invite à voyager à travers d’extraordinaires mécaniques. La Grande Impro se joue chaque jour avec l’équipe des Véritables Machinistes qui manipulent les machines. Époustouflant.
3 Avenue de l’Aérodrome de Montaudran. Halledelamachine.fr
Halle de la cartoucherie
Né d’un ensemble industriel reconverti qui a servi pendant 200 ans à la production de pièces d’armement, la Halle de la Cartoucherie est aujourd’hui un lieu très populaire servant à une grande diversité d’évènements sur 13 500 m² d’espaces : entraînements sportifs, marchés de créateurs, spectacles, conférences…
10 place de la charte des libertés communales, 31300 Toulouse. Halles-cartoucherie.fr
Présentation de la teinture au pastel chez AHPY
Annette Hardouin, maître artisan d’art, vous immerge dans son atelier de teinturerie spécialisé dans le bleu du pays de cocagne. Jusqu’au 16° siècle, l’Europe occidentale a tiré le plus grand profit de l’utilisation du pastel, teinture d’excellente qualité. Réexploité depuis une trentaine d’année à l’échelle artisanale, la pastelle est à découvrir dans cet ateliers plein de charme.
Boutique AHPY 13, rue des Lois, Toulouse. Ahpy.fr
Où manger à Toulouse ?
La Gourmandine côté Cathédrale
Restaurant familial situé au pied de la Cathédrale Saint-Etienne. Cuisine bistronomique maison inspirée du Sud-Ouest. Gourmande et généreuse.
62, rue de Metz Toulouse. Lagourmandinecotecathedrale.fr
Le Soulier
Restauration et cocktail-club labellisé Écotable. Cuisine inventive et engagée 100 % faite maison. Le soir, la carte se compose de hors d’œuvre à partager ou à déguster en formule individuelle. A la croisée de la bistronomie et du format tapas.
3 Place Montoulieu, Toulouse. Lesoulier.fr
Ma Biche sur le Toit
Lieu convivial et surprenant sur le toit des Galeries Lafayette, avec vue imprenable sur la ville. Cuisine aux influences asiatique. Carte est signée Michel Sarran orchestrée par le Chef Paul Ambombi.
Galeries Lafayette. 4-8, rue du Lieutenant-Colonel Pélissier, Toulouse. Mabichesurletoit.com
Où dormir à Toulouse ?
Logis Hôtel Villa du Taur ****
Au pied de la Basilique Saint-Sernin et à quelques pas de la place du Capitole. 17 chambres et suites de ce boutique-hôtel 4 étoiles, décorées d’œuvres de street-artistes. Familial et paisible.
62, rue du Taur, 31000 Toulouse. Villadutaur.com
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