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Dérapages en Mazda, pistes et hôtel de luxe : Notre road trip à Val d’Isère

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Toujours enneigée, sportive et authent(ch)ique, tantôt aventurière, festive et gourmande, Val d’Isère, c’est la destination vivifiante où l’on vient se retrouver. Si possible aux Barmes des Ours, refuge 5 étoiles pour épicuriens en mal de luxe à la montagne. Pour pimenter la chose, on a décapoté la Mazda et on est partis pour un raod trip à Val d'Isère. Objectif : dérapages et bonnes adresses.

Val d’Isère n’est plus qu’à quelques encâblures… Il est temps de décapoter !
Val d’Isère n’est plus qu’à quelques encâblures… Il est temps de décapoter ! Amaury Laparra

Avant de devenir une prestigieuse station, Val dIsère est lun de ces villages historiques savoyards, en Haute-Tarentaise, à la lisière de lItalie. Le clocher de l’église Saint-Bernard-de-Menthon y est édifié en 1664. Cent ans plus tôt, le village compte 465 habitants. Désormais, 1 500 personnes y résident à lannée et plus de 30 000 à la semaine en haute saison. Depuis, 1955, on se rassemble pour assister au criterium de la première neige en décembre, un incontournable du circuit dela coupe du monde de ski. Les amateurs ne peuvent effacer de leur mémoire le mythe Jean-Claude Killy, enfant du village, triple champion olympique à Grenoble en 1968 et charismatique ambassadeur de la station.

Aux Barmes de l’Ours, le feu de cheminée crépite dans le lobby.
Aux Barmes de l’Ours, le feu de cheminée crépite dans le lobby. Amaury Laparra

 « Dès que lIsère (la rivière, ndlr) fume, cest que la température passe sous les – 10 degrés », clament les anciens, « le froid nous sauve en montagne, il est essentiel à la qualité de neige. Elle devient plus légère », confirme-t-on par ailleurs. Là est le secret ! Préparez votre petite laine. Il y a de quoi faire. Le domaine de Val dIsère, couplé avec celui de Tignes situé sur le sommet juste en face, ce sont 300 km de pistes en tous genres dont 60 % au-dessus de 2 200 m daltitude : exceptionnel. Vous lavez compris, La Mecque de la glisse, cest ici.

Les Alpes en cabriolet 

Alors lorsqu’il nous fut proposé de nous rendre à Val dIsère en pleine saison haute, avec des températures avoisinant les 22 degrés en négatif matin et soir, on a sauté sur l’occasion. Et quoi de plus naturel, pour faire honneur au prestige, que dy descendre depuis Paris en… cabriolet des années 90 ? Pas nimporte lequel, s’il vous plaît : une Mazda MX-5 NA de 1993 approchant tranquillement les 300 000 km et toute sa forme. Celle de mon acolyte photographe Amaury Laparra, photographe boulimique et voyageur bucolique. 

Notre défi : Paris-Val d’Isère en cabriolet des années 90.
Notre défi : Paris-Val d’Isère en cabriolet des années 90. Amaury Laparra

 Pour lanecdote, cette auto avait quelques dizaines de jours auparavant posé ses roues dans le sable chaud du Sahara ou sur les plus hauts cols de lAtlas, lors dune escapade hivernale au Maroc. À vrai dire, c’était notre seule voiture sous la main dotée de pneus hiver, obligatoires en cette saison mais surtout impératifs pour monter en station en toute sécurité après dimportantes chutes de neige. La MX-5 NA est aussi une auto plaisante à rouler, surtout sur les cols de montagnes, redoutablement robuste et… dotée dun chauffage très puissant. Oui, parce quune fois sorti de lautoroute, le plaisir est de rouler uniquement décapoté !

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Pour Val dIsère, comptez 700 km depuis Paris. Le train qui arrive à la gare de Bourg-St-Maurice en 5h30, à 30 km de la station, est une alternative, quoique moins aventurière. Si par habitude, les traditionnelles routes de montées en station sont généralement chargées de véhicules lents en tous genres, nous nous régalons des routes secondaires en lisière de lIsère, avant le village Sainte-Foy-Tarentaise… sans oublier ses belles épingles. On continue de grimper encore un peu, les températures sont fraîches et Val dIsère nest plus qu’à quelques encablures. 

Et Val d’Isère se dévoile !
Et Val d’Isère se dévoile ! Amaury Laparra

 

Les Barmes de lOurs 

À 1850 mètres daltitude, ce grand chalet tout de bois vêtu se dresse au pied de la Face de Bellevarde, la piste emblématique de la station. Inaugurés en 2003, les Barmes comptent comme le premier 5 étoiles de Val dIsère. Aujourdhui, ils y sont (déjà) sept.

Décor soigné aux Barmes de l’Ours.
Décor soigné aux Barmes de l’Ours. Amaury Laparra

« Chacune de nos 76 chambres et suites fait face aux montagnes » nous explique Manon Pelissier, responsable commerciale des Barmes. Eh oui, les privilégiés se réveillent ainsi. En patois savoyard, les « barmes » désignent la caverne dans laquelle les ours hibernent. Bienvenue dans la (grande et lumineuse) caverne de lours, donc. « L’idée, cest que nos hôtes se retrouvent dans cette atmosphère apaisante. »

À lintérieur, pari réussi grâce à l’architecte d’intérieur Michel Force et l’ébéniste Christophe Matis, le temps semble s’être arrêté dans ce refuge à lambiance traditionnelle mais léchée. Léchée, notamment parce qu’au rez-de-chaussée, s’étalent sur 5 000 m2 une galerie d’art, plusieurs petits salons à cheminée, un fumoir à cigare façon club anglais, une salle de billard, un bowling, un kids club, sans oublier un spa de 1000 m2 (mention spéciale pour la table en marbre chaud dans l’une des onze cabines de soin Sisley et bien sûr la grande piscine chauffée vue montagne) et pas moins de trois restaurants (non, nous ne nous sommes pas intéressé qu’aux tables dans les Alpes)… dont l’étoilé du chef Antoine Gras.

Notre photographe au repos Amaury Laparra porte un pull Gant.
Notre photographe au repos Amaury Laparra porte un pull Gant. Antoine Minard

Notre suite de lourson souvre sur les cimes enneigées et le cœur village, un régal au réveil et un spectacle au quotidien. Entre midi et deux, le grand balcon est baigné de soleil… 

En bons amateurs de décapotables et de ski hors vacances scolaires, on sattarde au restaurant bistronomique (avant de dîner au gastro, rassurez-vous) À lallure dun chalet (ultraluxe) intimiste, la Rôtisserie propose midi et soir les grands classiques de bistrot, de la viande à la broche ou les fameuses pâtes dans la meule de parmesan, parsemées de truffes fraîches.

 

La montagne… En version bagnolarde

Avis aux skieurs, Dan au pro shop soccupe de tout pour être au top sur les pistes : chaque matin votre matériel de ski vous attendra, préparé selon vos souhaits, chaussures chauffées pour passer une journée confortable. Quant au voiturier, il fera chauffer l’auto… 

Comme nous, vous pouvez aussi quitter ce cocon pour aller vous amuser sur les routes secondaires du cru. Les cols du petit Saint Bernard, reliant la vallée de la Tarentaise à la vallée dAoste en Italie, et de lIseran, hauts lieux du Tour de France ou de la route des grandes Alpes, sont fermés la plupart de lannée car impraticables. Il a fallu ruser pour trouver des lacets vides de toute circulation mais suffisamment enneigées.

Notre journaliste Antoine Minard porte une parka Aigle et un bonnet Kway.
Notre journaliste Antoine Minard porte une parka Aigle et un bonnet Kway. Amaury Laparra

À lhôtel, on nous a vivement conseillé la route de la Sassière, partant du micro-village Villaret du Nial. Avec des pentes abruptes et des virages en épingles serrées, nous étions conquis pour savourer les joies simples du survirages… 

Au sommet, la route offre un point de vue exceptionnel sur le lac du Chevril (où se trouve le barrage de Tignes) et laiguille de la Grande Sassière, pointant à 3 747 m. Profitez aussi des nombreux départs de randonnée, en cette saison en raquettes ou à skis.

Déjeuner bien mérité au bistronomique des Barmes de l’Ours. Les fameuses pâtes préparées dans la meule de parmesan, parsemées de truffes fraîches
Déjeuner bien mérité au bistronomique des Barmes de l’Ours. Les fameuses pâtes préparées dans la meule de parmesan, parsemées de truffes fraîches Amaury Laparra

 

À table avec le chef Antoine Gras 

La Table de lOurs, c’est le restaurant gastronomique des Barmes et surtout le domaine de quarante couverts où règne en maître le chef étoilé Antoine Gras *. On y dîne, on n’y déjeune pas : et c’est tant mieux. Ici, il faut prendre le temps.

Originaire dAmbert au pied des monts du Forez en Auvergne, Antoine entre aux Barmes comme commis en 2013. Quatre ans plus tard, il devient chef et est récompensé dune étoile au Michelin en 2019. Ici, les saveurs goûtent la balade en montagne. Au programme, le terroir, rien que le terroir et ses producteurs.

En entrée, le poireau, l’anguille et le caviar.
En entrée, le poireau, l’anguille et le caviar. Amaury Laparra

En cuisine, trente-deux personnes s’affairent à notre menue dégustation savoyarde en six actes. Petits oignons oubliés à l’air de notre cheminée, poireau cuit à la braise et rafraîchi en tartelette, condiment anguille fumée et caviar Schrenki, Saint-Jacques à la moëlle et à la truffe accompagnées d’un bouillon pot-au-feu, veau fermier mûri sur os, nappé d’un jus de blanquette au Vermouth de Chambéry, dos de chevreuil de chasse rôti, plateau de fromages des montagnes environnantes et clémentine avec safran local (Saint-Jean-de-Maurienne), estragon et vinaigrette d’agrumes, le tout assorti à un vin de paille spécifique au Jura (Michal Quenard)…  

Que préciser ? L’entrée mêle les saveurs fumées et rafraîchissantes : détonnant. La Saint-Jacques se déguise en viande, tranche avec la vivacité et le côté épicé d’un haut coteau de Cahors (Fabien Jougues), frais, acide. Le chef est chasseur : le gibier est de saison (lors de notre visite, en tout cas). Abondance, Vacherin, tome au foin, bleu de Termignon et Beaufort d’Alpage 24 mois, persillé de Tignes préparé en tartelette avec miel de montagne… « Je ne veux pas faire paraître la technique en cuisine : l’important, ce sont les saveurs. Il ne faut pas que les étapes se ressentent. La simplicité apparente cache la complexité… » nous confie le chef étoilé, précisant que « l’étoile donne de la confiance pour pousser son identité. »

Et après ? Un petit tour privilégié en dammeuse… Pour être bagnolard jusqu’au bout !
Et après ? Un petit tour privilégié en dammeuse… Pour être bagnolard jusqu’au bout ! Amaury Laparra

Et après ? Après, un sauna brûlant, quelques dérapages en Mazda par temps frais, sec, ensoleillé comme on l’aime et même un tour en dameuse au milieu de la nuit (ça, c’était notre privilège)… Quoi de mieux pour un cocktail insolite mais réussi en Savoie ? 

A.M


Les Barmes de l’Ours 
Hôtel & Spa 5 étoiles, Relais & Châteaux
Mnt de Bellevarde,
73150 Val-d’Isère
A partir de 800 € la nuit en haute saison.

La Table de l’Ours *
Aux Barmes de l’Ours
Du mardi au samedi, pour le dîner

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