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Marine Mimouni

Lifestyle

Notox invente la première planche de surf écolo made in France

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Alors que Notox a présenté cet été sa collaboration avec la maison Dior, The Good Life a rencontré son cofondateur, Pierre Pomiers, afin d'en savoir plus sur l'avenir du surf écolo.

Peu le savent mais le surf, bien que baignant (littéralement) dans l’un des environnements les plus sensibles aux enjeux climatiques, n’est pas toujours un modèle durable. C’est pourquoi Notox s’engage, depuis 2006, à produire des planches de surf plus écolos. The Good Life a rencontré Pierre Pomiers, cofondateur de la marque basque, pour en savoir plus sur ses procédés innovants.


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Notox, pionnier du surf écolo

L’aventure Notox commence en 2006 avec Pierre, alors ingénieur et docteur en robotique, et Benoît, technicien en robotique et shaper (l’artisan qui façonne les planches à la main) amateur passionné. Tous deux constatent que la production industrielle de planches de surf est extrêmement polluante et nocive pour la santé de ceux qui les créent. Un mode de production en décalage, donc, avec le lien étroit qu’ont les surfeurs avec la nature et l’océan.

Un shaper en action.
Un shaper en action. Alfredo Piola

Après des années de recherche et de développement, Notox propose aujourd’hui plusieurs modèles de planches personnalisables avec différentes technologies. Ces technologies intègrent des matériaux naturels comme le liège, le lin ou des matériaux upcyclés comme le Carbon, initialement utilisé par Airbus dans la fabrication des avions A380. En innovant sur de nouveaux procédés de fabrication et de matériaux non explorés à ce jour, la marque prouve que l’éco-responsabilité n’est pas un frein à la performance et à l’esthétisme.

Les planches de surf Notox sont à la fois designs, performantes et écolos. C’est peut-être pourquoi elles ont séduit Dior qui a passé commande à la petite usine basque pour sa plus récente collection de surfboards.

La planche Dior, shapée par Notox.
La planche Dior, shapée par Notox. Alfredo Piola

Rencontre avec Pierre Pomiers, cofondateur des planches surf écolos Notox

The Good Life : Comment avez-vous pris conscience que la fabrication des planches de surf était désastreuse pour l’environnement ?

Pierre Pomiers : Nous l’avons découvert à l’occasion d’une visite d’atelier qui a été une douche froide tant le processus de fabrication des planches générait de déchets. Il fallait 9 kg de matières premières pour réaliser une planche qui pèserait moins de 4 kg au final.

Les rebus étaient des mousses de polyuréthane non recyclables, de la fibre de verre, qui est dangereuse à l’état de déchet, des résines et des particules fines de polyester, des liquides de nettoyage à base d’acétone… Cet envers du décor était en totale contradiction avec le discours des marques spécialisées.

Pour la fabrication de ses planches de surf, Notox utilise du polyester recyclé.
Pour la fabrication de ses planches de surf, Notox utilise du polyester recyclé. Johann Garcia

En quoi les planches Notox sont-elles aujourd’hui plus écologiques ?

P. P. : Nous nous sommes mis en quête de matériaux alternatifs. Le pain de mousse a été remplacé par du polystyrène issu du recyclage. De premières résines époxy biosourcées arrivaient alors sur le marché. Et pour la substitution de la fibre de verre, nous sommes tombés sur un article au sujet des composites à base de fibres végétales.

Nous les avons donc toutes testées – le chanvre, la ramie issue de l’ortie… Le jute et le lin se sont avérés les plus appropriés. Ensuite, le premier provient d’Asie du Sud-Est, tandis que les meilleures qualités de lin poussent entre Caen et AmsterdamSouhaitant produire en circuit court, nous avons recentré nos développements autour de cette fibre et nos planches en sont aujourd’hui constituées.

La plupart des planches de Notox sont constituées de lin.
La plupart des planches de Notox sont constituées de lin. Johann Garcia

Tous vos efforts demeurent néanmoins une goutte d’eau dans l’océan. Que serait‑il urgent de changer pour aller plus loin ?

P. P. : Les mentalités ! Il existe en Thaïlande des ateliers fabriquant 500 planches par jour, soit l’équivalent de notre production annuelle… Nos efforts pour du matériel plus écoresponsable sont dilués face à ces quantités industrielles.

Cela peut paraître paradoxal de la part d’une marque qui souhaite se développer, mais nous devons tous consommer moins, résister à l’obsolescence programmée dictée par les tendances et ne pas changer de matériel de surf chaque année.


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