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Photos-souvenirs : Daniel Buren, Escala colorida para Copacabana Palace, trabalho in situ, 2023-2024. Détails. © DB-ADAGP, 2024 Photographer Credit : Gabriel Tesserolli Courtesy of the artist, Galleria Continua and Belmond.
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MITICO : Daniel Buren propulse l’art dans le lit des l’hôtels Belmond

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Voyage

Daniel Buren, célèbre artiste français qui a donné son nom aux colonnes de la place du Palais Royal, à Paris, part en voyage autour du monde avec les hôtels du groupe Belmond. Artiste star du troisième volet du projet MITICO, Buren installe des œuvres d’art créées spécialement pour six lieux iconiques. The Good Life présente les projets phares, et aborde l’idée du mariage entre le monde de l’art et de l’hospitalité.

Si les hôtels de luxe partent du principe que leur clients viennent à eux pour se ressourcer et se déconnecter du monde, l’art, au contraire, demande du temps, de la réflection, et pose parfois des questions difficiles. Est-il possible de concilier les deux ? La marque d’hôtellerie Belmond, dans le portfolio LVMH, se penche sur le sujet à travers le projet MITICO organisé en partenariat avec la Galleria Continua. Daniel Buren intervient en format carte blanche dans six établissements historiques, en Espagne, en Italie, en Afrique du Sud et au Brésil.


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L’art de la répétition

Depuis ses débuts dans les années 1960, Daniel Buren propose un art qui tente de réduire au maximum l’intervention humaine pour nous apprendre à voir le paysage -et le monde- autrement. Ses bandes rayées de 8.7cm, inspirées d’un tissu trouvé sur un marché, se répètent à l’envie jusqu’à ce que l’on dépasse le motif répétitif pour regarder au-delà. Rien ne change… et pourtant ses œuvres in situ sont conçues en fonction de leur environnement. A la Villa San Michele, en Toscane, Buren pose sa Halte Colorée au-dessus du bar. L’œuvre s’intègre à l’architecture sous forme de dais coloré qui baigne les lieux d’une lumière inédite et bariolée.

« Les installations pour Belmond me permettent de réfléchir à des propositions un peu différentes des interventions que je faisais dans l’espace public. Bien que l’art soit là pour bousculer nos codes, dans les propriétés Belmond, les gens qui le souhaitent ont le temps de réfléchir à ce qu’ils voient« , explique Daniel Buren.

Daniel Buren devant son œuvre au Mount Nelson, A Belmond Hotel, Cape Town.
Daniel Buren devant son œuvre au Mount Nelson, A Belmond Hotel, Cape Town.

Prendre le temps

L’idée de temps, qui tient une place majeure dans l’expérience d’un hôtel comme dans le travail de Buren, donne ici tout son sens au projet. Pour ses installations dans le métro de Taïpei sur l’île de Taïwan, ou dans la station Tottenham Court Road à Londres, l’impact doit être rapide, et rate souvent sa cible. « Dans les transports en commun, les gens se rendent d’un point à à un point B, et ont autre chose à penser que de regarder si une œuvre d’art essaie de leur dire quelque chose. Alors combien de temps faut-il pour comprendre une œuvre… 5 minutes ? 1000 heures ? C’est impossible à quantifier, mais ce qui est sûr c’est que les gens dans le métro n’ont pas la même disponibilité qu’un client qui flâne à l’hôtel. Je dois adapter mes œuvres aux personnes qui sont susceptibles de les voir« , explique l’artiste.

Le paysage en mouvement avec Mitico

Pour MITICO, Daniel Buren a d’abord pris ses quartiers en Afrique du Sud au Mount Nelson. Autour de la fontaine, au centre du jardin, il a utilisé ses « outils visuels » pour révéler des détails inédits sur le paysage environnant. Ici, des miroirs élevés à plusieurs mètres au-dessus du sol sont rythmés par des bandes colorées. Buren s’intéresse à nouveau au motif de la fontaine à l’hôtel Cipriani de Venise. Sur l’île de la Giudecca, sa structure en verre coloré et ses rayures célèbrent le seul élément architectural encore existant qui pré-date la construction de l’hôtel.

Au Castello di Casole, en Toscane, l’artiste revient à ses premières amours, les rayures noires et blanches, qu’il a apposées sur trois formes géométriques (cercle, triangle et carré), éparpillées dans la propriété. Le positionnement des œuvres permet « d’emprunter le paysage », une pratique inspirée des jardins zen japonais et du principe Shakkei. Cette technique est peu être la plus marquante dans le travail de l’artiste, qui répète souvent que ses interventions ne prétendent jamais cadrer ni s’approprier leur environnement.

Pour la dernière étape du projet, Buren s’envole pour La Residencia, à Majorque, et installe une canopée colorée dans un espace dédié au repos et aux rendez-vous Sous le soleil des Baléares, la lumière changeante accompagne les rêveries.

L’œuvre de Buren à l’hôtel Castello di Casole, en Toscane.
L’œuvre de Buren à l’hôtel Castello di Casole, en Toscane.

Un Copacabana multicolore selon Daniel Buren

Le projet le plus grandiose de MITICO est probablement celui du Palace Copacabana à Rio. La Halte Colorée prend ici la forme de vinyles roses, jaunes, verts, blue et rouges collés sur les fenêtres, qui forment un lent ballet lumineux au fur et à mesure que les invités allument et éteignent la lumière de leur chambre. De manière assez unique, le spectateur ne se contente pas de regarder l’œuvre pour l’activer. Il participe aussi directement à sa forme, avec des séquences lumineuses uniques, qui ne se reproduisent jamais à l’identique. Face à l’hôtel, les badauds qui se promènent le long de la plage profitent de l’installation dans son ensemble.

Photos-souvenirs : Daniel Buren, Escala colorida para Copacabana Palace, trabalho in situ, 2023-2024. Détails.© DB-ADAGP, 2024Photographer Credit : Gabriel TesserolliCourtesy of the artist, Galleria Continua and Belmond.
Photos-souvenirs : Daniel Buren, Escala colorida para Copacabana Palace, trabalho in situ, 2023-2024. Détails.
© DB-ADAGP, 2024
Photographer Credit : Gabriel Tesserolli
Courtesy of the artist, Galleria Continua and Belmond.

Site internet des hôtels Belmond


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