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The Good Life dresse le portrait de quatre personnalités qui ont une influence sur l'économie de Buenos Aires, 2023 - The Good Life
The Good Life dresse le portrait de quatre personnalités qui ont une influence sur l'économie de Buenos Aires.
Marine Mimouni

The Good Business

4 figures de l’économie de Buenos Aires

The Good Business

The Good Life dresse le portrait de quatre personnalités qui ont une influence majeure sur l'économie de Buenos Aires.

À la tête d’entreprises, de fondations ou de départements clés, ces quatre personnalités participent au dynamisme et à l’essor de Buenos Aires.


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Portrait d’Horacio Rodríguez Larreta.
Portrait d’Horacio Rodríguez Larreta. DR

Horacio Rodríguez Larreta 

Chef du gouvernement autonome de la ville de Buenos Aires (CABA)

Deviendra-t-il le troisième « maire » (chef du gouvernement autonome) de Buenos Aires à diriger le pays ? Après le radical Fernando de la Rúa (1999-2001) et le libéral Mauricio Macri (2015-2019), Horacio Rodríguez Larreta rêve du poste de président de la république Argentine. Un objectif encore bien éloigné, car il lui faudra d’abord devenir candidat, en remportant les primaires de son camp, puis le scrutin, prévu pour octobre 2023… Mais l’intention est là.

Arrivé aux commandes de la ville autonome en 2015, pour succéder à Mauricio Macri, qui prenait alors la tête de la nation, Larreta n’a depuis cessé de gagner en popularité. Ce Porteño pur jus a su se construire l’image d’un bon gestionnaire et se façonner une identité politique consensuelle. Centriste, dirait-on chez nous. Dépasser la dichotomie péronistes vs antipéronistes peut s’avérer payant, face aux grands enjeux qui bouleversent la société.

Durant les premières semaines de la pandémie, il a ainsi partagé l’affiche avec le président péroniste Alberto Fernández. Ces conférences de presse, portées sur les mesures de prévention prises en pleine crise sanitaire, ont fait de Larreta un personnage de premier ordre, écouté aux quatre coins du pays. Lointain descendant de propriétaires terriens espagnols, Larreta est né au sein d’une famille incontournable de l’élite argentine. Pas de surprise donc si son arbre généalogique compte plusieurs ministres et même un président de l’Uruguay.

« Buenos Aires est un creuset de talents humains, des talents qui dépassent nos frontières », a-t-il déclaré, dans son discours d’investiture, le 9 décembre 2015. L’occasion pour lui de rendre hommage aux migrants européens de la fin du XIXe et du XXe siècle : « Nos grands-parents, qui arrivèrent dans un pays inconnu, sans savoir quoi en attendre, avec l’espoir d’un futur meilleur. » Son nom de famille est également associé à la culture.

Dans le quartier de Belgrano, le musée Larreta évoque Enrique, écrivain, diplomate et grand-oncle d’Horacio. Dans sa déclaration d’amour à Buenos Aires, Larreta faisait le portrait d’une cité éprise de culture, « la troisième ville du monde avec le plus de théâtres après New York et Londres, la première en matière de théâtre indépendant ». Avant d’enchaîner : « Nous avons ici une vision élargie de la culture, qui va des plus hautes expressions de l’esprit et des plus nobles sentiments à nos formes quotidiennes de travail, d’interaction, notre façon de nous vêtir, de nous amuser ou, tout simplement, de manger, qui est l’une des attractions mondiales de Buenos Aires. » 


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Portrait de Karina Perticione.
Portrait de Karina Perticione. Erica Canepa

Karina Perticone

Directrice exécutive de Visit Buenos Aires

Depuis avril 2022, Karina Perticone dirige Visit Buenos Aires, une entité -privée-publique créée en 2019 (opérationnelle depuis 2021), afin de financer les activités de promotion et de marketing destinées à attirer les touristes internationaux. Une nomination logique puisque Karina Perticone était, auparavant, directrice générale de l’office du tourisme de la ville, bureau public créé par le gouvernement de la ville, partenaire de la nouvelle agence. Son financement est assuré par une taxe payée par les clients des hôtels 3, 4 et 5 étoiles, les passagers des bateaux de croisières et les locations courts termes.

Son principal objectif ? Faire entrer Buenos Aires dans le top 10 des villes internationales les plus visitées. Le premier marché régional est le Brésil, suivi de l’Uruguay, du Chili, de la Colombie. En tête pour le marché long-courrier : les États-Unis, l’Espagne, le Royaume-Uni. Si les prix des vols vers l’Argentine sont élevés, le taux de change permet aux visiteurs de dépenser dans les hôtels et les restaurants.

« Le plus important pour nous serait de bénéficier d’une économie stable, confie-t-elle. En 2019, avant l’explosion de l’inflation, nous avions eu un nombre record de touristes, ce qui signifie qu’ils ne viennent pas seulement parce nous sommes une destination bon marché, mais aussi parce que la ville est séduisante. Nous espérons attirer des visiteurs à hauts revenus. Mais pour cela, il nous faut de meilleures connexions aériennes, développer les infrastructures et favoriser l’installation des investisseurs hôteliers. »

Ce que souhaiteraient Karina et les partenaires de Visit Buenos Aires, c’est de voir arriver dans leur ville des marques d’hôtels de luxe comme Ritz, Peninsula, Belmond, Mandarin aux côtés des Park Hyatt, Four Seasons, Faena… « Buenos Aires a tout ce que les clients premium recherchent. C’est une ville sûre, propre, tournée vers le développement durable, avec une architecture unique, un calendrier culturel riche, sans oublier le tango et l’accueil des Porteños. »


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Portrait de Marcos Galperin.
Portrait de Marcos Galperin. Bloomberg Finance LP

Marcos Galperin 

Fondateur de MercadoLibre

En 1999, Marcos Galperin crée le pionnier de la vente en ligne en Argentine : MercadoLibre (ML ou Meli). À 28 ans, des étoiles plein les yeux, le jeune homme prophétise, lors du réveillon de changement de millénaires : « L’an 2000, c’est l’année du tigre, mon année. MercadoLibre va devenir la plus grande entreprise latino-américaine. » Deux décennies se sont écoulées depuis ces images tirées d’une VHS et partagées par le média Filo News.

D’entrepreneur un brin geek, Galperin s’est converti en l’homme le plus riche d’Argentine. Un succès construit grâce à la compagnie qu’il a fondée, considérée comme la principale plate-forme de vente en ligne d’Amérique latine, qui offre également un porte-monnaie électronique, Mercado Pago. Se lancer dans un pays à l’économie cyclique, qui bannit Amazon et où une grande partie de la population n’a pas de banque… Voilà la recette secrète de ce Jeff Bezos porteño.

Ce visionnaire a surfé sur les crises : c’est en 2001, en 2008 et en 2020 que ML a le plus grandi. Cet eBay sud–américain, dopé à la fintech, est devenu la première licorne argentine. Depuis, la marque a conquis au-delà de ses frontières : au Mexique, en Colombie, mais surtout au Brésil, qui est le pays où la firme réalise la plus grosse facturation. Les actions de ce leader national en matière de capitalisation boursière à Wall Street se portent bien. Au sortir de la pandémie, début 2021, l’action de Meli, telle qu’on la connaît à New York, valait 57 fois celle d’YPF, le pétrole argentin.

À Buenos Aires, impossible de passer à côté du logo de MercadoLibre. En plus de réaliser leurs achats sur cette plate-forme, les Argentins utilisent ses services pour régler leurs courses. Du supermarché au vendeur ambulant, tout le monde est branché sur Mercado Pago. Résultat ? L’entreprise recense aujourd’hui 88,3 millions d’usagers actifs. Si les utilisateurs de la plate-forme formaient un pays, remarque le journal financier Cronista, ce serait le troisième le plus peuplé d’Amérique latine, derrière le Brésil et le Mexique.

À 51 ans, Galperin peut se targuer d’être le président à vie de ce pays imaginaire. Lui qui a abandonné sa terre natale en 2020, en s’installant en Uruguay pour des raisons fiscales. Son succès n’en reste pas moins intimement lié à la capitale argentine, où tout a commencé ce 2 août 1999, dans un garage du quartier de Saavedra.


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Portrait d’Adriana Rosenberg.
Portrait d’Adriana Rosenberg. DR

Adriana Rosenberg 

Directrice de la Fundación Proa

Adriana Rosenberg est à la tête de la Fundación Proa depuis sa création, en 1996. Cette institution est née de la volonté de l’industriel Tenaris Techint, alors en pleine expansion, de poser son empreinte dans le quartier de La Boca, lieu d’arrivée des immigrants, en particulier venus d’Italie, le pays d’origine du groupe. La fondation n’a pas été créée uniquement pour exposer des collections, mais également pour entretenir des liens avec le monde de l’art.

« Il a y eu deux moments importants dans l’histoire du développement de l’art contemporain de notre pays, explique-t-elle dans la cafétéria qui domine le Riachuelo, la rivière qui borde le quartier de La Boca. D’abord à la fin des années 90, quand des artistes argentins ont eu la possibilité de partir en résidence à l’étranger, puis lorsque les chercheurs et universitaires se sont mis à étudier notre histoire artistique, en la mettant en relation avec les autres pays d’Amérique, et que les mu­sées ont ouvert des espaces consacrés à l’art latino-­américain. »

Née dans une famille de collectionneurs d’art, Adriana Rosenberg a commencé des études d’architecture, puis de psychologie, interrompues par la dictature militaire. Elle crée une maison d’édition, puis une galerie coopérative, avant de rejoindre le projet de la fondation avec pour mission de monter des expositions présentant le meilleur de l’art contemporain du XXe siècle, puis d’engager la conversation avec des institutions internationales.

Autour de la façade néoclassique du premier siège de la fondation s’est ajouté un grand bâtiment à l’architecture contemporaine, inauguré en 2008. Un geste fort qui marque aussi le début d’une nouvelle ère pour La Boca, qui devient officiellement, en 2012, El Distrito de las Artes, le quartier des Arts. En 2018, à quelques pas de son immeuble, Fundación Proa ouvre son satellite P21, un espace de création, laboratoire de recherche et d’expérimentation.

« Étant liés à une entreprise internationale, nous avons la chance de ne pas être affectés par la crise financière, ce qui n’est pas le cas des institutions locales. De plus, la pandémie aura eu pour avantage de nous pousser à inventer de nouvelles formes de curation. » Ainsi, la prochaine exposition de Proa sera l’un des trois volets d’un projet sur le mythe de l’Eldorado, présenté aussi à l’Americas Society, à New York, et au musée Amparo, à Puebla, au Mexique.


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