Getaway
The Good Guide
Doré sur tranche, ce périmètre voisin de Beverly Hills est considéré comme « la » destination lifestyle et huppée de Los Angeles.
De Sunset Boulevard au Design District, West Hollywood – WeHo pour les initiés – fait figure de village. Une destination à part entière et résolument arty, puisque les milieux des médias, de la musique et du cinéma en ont fait leur fief, quand les patrons de la tech et de la finance lui préfèrent Berverly Hills.
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Nom de code WeHo
Une ville à taille humaine au regard des standards américains, avec moins de 5 km2 de superficie, que l’on parcourt à pied ou à vélo. Mais pourquoi WeHo plutôt que Santa Monica, familiale et plus populaire, ou Malibu, balnéaire et très « américaine », pour une escale sur la route de Palm Springs ?
Pour son paysage urbain et culturel varié, qui échappe aux clichés, selon que l’on traverse les pâtés de maisons « nature », paisibles et aux architectures américano-andalouses cossues, ou Santa Monica Boulevard, 100 % sportif, festif et LGBTQ+, ou bien que l’on profite, au coucher du soleil, d’une vue idéale sur la ville depuis des rooftops d’hôtels, ou planqué dans la fraîcheur d’un patio aux pieds des collines d’Hollywood.
Si WeHo demeure le spot de prédilection des branchés en quête de networking, c’est aussi le passage obligé pour ceux qui cherchent un mix des meilleures tables, spas anti-âge (on reste en Californie, n’est-ce pas), salles de concert et adresses mode et design sans courir les quatre coins de la ville.
C’est peut-être aussi le lieu le plus « européen » dans sa vision du cool. On y cultive encore une certaine nostalgie du vintage, des légendes du rock, de la littérature de Joyce Carol Oates, des Affranchis, avant de tout céder aux avocado toasts et au morning yoga sur la plage. West Hollywood, c’est une petite Californie à elle seule.
Nos adresses favorites à West Hollywood
Boot Star
L’incontournable pour une paire de santiags artisanales ou pour un modèle vintage chiné dans les coins les plus reculés des États-Unis. Derrière le comptoir se tient un artisan pur jus, un connaisseur intarissable sur la culture du Far West. Hommes, femmes, enfants… chacun peut trouver son bonheur, y compris un Stetson ou une chemise travaillée. Finitions et patine sur mesure. Pas kitsch, mais smart.
Great White
Elle fait partie des nouvelles adresses. Installée légèrement en retrait de Santa Monica Boulevard et conçue comme une hacienda terracotta de Basse-Californie, elle cultive un dedans-dehors peaceful.
Tesse
C’est « la » table vivante du chef franco-belge Raphaël François, qui, enfant déjà, rêvait de l’Amérique. Après New York et Washington, le voilà installé à L.A. depuis 2015, où il déroule une cuisine ouverte longiligne, face à l’atmosphère chic et crépusculaire d’une salle très en vue. On y va pour la remarquable sélection de vins qui accompagne l’assiette fusion franco-américaine assumée, entre onion rings XXL, une bonne charcuterie au couteau (saucisse, terrine maison), l’incroyable crabe et purée et le ceviche de yellowtail (sériole, en français) parfaitement assaisonné. C’est joyeux et décomplexé.
Mystery Pier Books
Comme son nom le laisse deviner, cette librairie est préservée des regards et de Sunset Boulevard, nichée dans un petit cottage fleuri que seuls les stars et initiés connaissent. Harvey et Louis, père et fils, veillent ici sur un trésor : les premières éditions des œuvres et scénarios les plus emblématiques de la littérature et du cinéma. Reservoir Dogs, The Exorcist, La La Land… Comme le dit Daniel Craig, on pourrait y rester une éternité. À discuter avec Harvey, surtout, qui partage fièrement sa figurine sous blister du temps où il était acteur et jouait dans Jurassic World.
Troubadour
Troubadour est à Los Angeles ce que Le Trianon est à Paris : l’âme des débuts, en plus intimiste encore. Les plus grandes carrières ont démarré ici, celles de Bob Dylan, des Byrds, de Joni Mitchell et de Neil Young. Tous y sont passés depuis, de Janis Joplin à Bruce Springsteen, en passant par The Eagles, Elton John ou encore les Stones… Tout est resté dans son jus, surtout l’ambiance bon enfant, avec le bar attenant où tout le monde se presse une demi-heure avant pour siroter un verre tranquille et acheter son tee-shirt.
Bikes and Hikes
Rien de tel qu’une virée à deux-roues avec Erick pour tout connaître de ce « village » hétéroclite. Fan de musique, il connaît l’histoire de tous les clubs mythiques, tels que The Viper Room, Whisky a Go Go… De disquaires en boutiques de tee-shirts vintage, avec stop obligatoire chez Barney’s Beanery pour un burger hors du temps, Erick est l’insider dont on n’osait rêver. Sportif, il est le premier partant pour un trek à la fraîche dans West Hollywood Park avec, à la clé, une vue époustouflante sur L.A. tentaculaire.
Uchi Sushi
Le soir, on file au japonais le plus créatif de tout L.A., dans un décor signé du studio ORA. Dans l’assiette, la vision du chef Tyson Cole combine accords signature et omakase traditionnel, à l’image des saint-jacques travaillées avec du vinaigre de framboise, du vermouth et du basilic thaï, ou de l’excellent bœuf wagyu au bouillon dashi… C’est archifrais et délicat de bout en bout.
Petit Ermitage
Certains choisissent d’y dormir pour expérimenter l’atmosphère old school jusque dans les chambres à moquette aux imprimés vieillots (mais minibar ultrapointu). Tous les autres – la crème de la crème arty – s’y retrouvent pour les soirées légendaires sur le rooftop, autour de la piscine. De la réception au club du dernier étage, il y a quelque chose de Wes Anderson qui n’est pas étranger aux créatures fantasques croisées dans l’ascenseur.
Sunset Marquis Hotel
Il fait partie du saint des saints, de ces lieux où la star du show-biz use les cuirs depuis soixante ans… parce que sous la piscine et les transats se cache une huitaine de studios d’enregistrement qui ont accueilli Rihanna, Drake, Björk, Alicia Keys ou John Legend. Des enclaves à l’âme intacte – et qui accueillent encore Miley Cyrus, Aerosmith ou quelques stars du rap. En remontant, on s’arrête dans la galerie de l’hôtel et on cède au désir de s’offrir un tirage rare parmi les nombreux clichés numérotés de légendes du rock et du cinéma.
The WeHo Edition
Au coucher du soleil, direction le dernier étage de l’un des plus récents hôtels de WeHo. Sans nul doute le meilleur spot de L.A. à cette heure où le ciel s’embrase au-dessus de la piscine et coiffe toute la ville. Les cocktails sont à la même hauteur.
Ole Henriksen
Rien d’ostentatoire pour ce petit institut de quartier caché derrière un immeuble de Sunset Boulevard. Pourtant, on y décline le top des soins miracles baptisés Red Carpet, ceux que réclame tout Hollywood les soirs d’avant-première. Palper-rouler, LED, infusions à l’oxygène… se succèdent pendant 90 minutes pour un glow bluffant. Soins mixtes.
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