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The Good Guide

Hôtel Nolinski Venezia, luxe intemporel dans la Sérénissime

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La Sérénissime accueille un nouvel hôtel de luxe à deux pas seulement de Place San Marco. Le Nolinski Venezia redonne vie à l'ancienne Bourse de Commerce de la cité des Doges et The Good Life est parti à sa découverte.

Le Nolinski Venise se trouve à deux pas de Place San Marco.
Le Nolinski Venise se trouve à deux pas de Place San Marco. Guillaume De Laubier

Le nouvel hôtel Nolinski Venezia vient d’ouvrir ses portes, proposant aux voyageurs une expérience hors du temps au cœur de la cité des Doges. Niché dans un palazzo vénitien restauré avec soin, le deuxième établissement de la collection tisse un trait d’union entre charme intemporel et le luxe moderne.


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La collection Nolinski pose ses valises à Venise

« Pourquoi Venise ? Parce que c’est une ville à part, comme Paris. Elle éveille tout un imaginaire, affiche une beauté intemporelle que peu d’autres endroits dans le monde peuvent se vanter, une magie esthétique et culturelle à la fois qui la rend de quelques façons tellement pareilles à la capitale française » plaide Emmanuel Sauvage, cofondateur du groupe hôtelier français Evok (Brach, Nolinski Paris, Sinner, Cour des Vosges, restaurant Palais Royal), quand on lui demande pourquoi il a choisi d’ouvrir un deuxième hôtel Nolinski à Venise, après son premier opus parisien sis avenue de l’Opéra.

Ici, le contexte est tout autre. Le Nolinski Venezia s’est installé à quelques canaux de Piazza San Marco, Calle Larga XXII Marzo, dans les murs de l’ancienne Bourse du Commerce. Un bâtiment classé parmi les monuments historiques de la ville. D’où le premier défi majeur du groupe Evok : « transformer des bureaux à usage commercial avec des contraintes architecturales énormes« . « Le bâtiment qui a dicté l’architecture d’intérieur de l’hôtel, pas l’inverse« , ajoute Emmanuel Sauvage quant à la mission confiée à l’architecte Alberto Torsello, originaire des Pouilles et installé à Venise depuis 2006, et au binôme Yann Lecoadic & Alessandro Scotto.

La majestueuse façade de l’hôtel.
La majestueuse façade de l’hôtel. thomas vollaire

Une arrivée triomphale

L’expérience au Nolinski Venezia commence bien avant de mettre le pied dans la Sérénissime. Après l’atterissage, un motoscafo attend les clients de l’hôtel sur l’embarcadère où attend le bateau privé conduit à l’hôtel. Défilent alors les paysage lagunaire de la cité et ses merveilles architecturales le temps d’un bref slalom dans les canaux avant l’arrivée au ponton privé de Piscina San Moisè, sur le Grand Canal, la basilique Santa Maria della Salute s’imposant de l’autre côté.

Une façade majestueuse ornée de chimères, filles de Poseidon, se dresse. Aux alentours, seuls le Campanile et le Duomo de la basilique San Marco la dépassent en hauteur. L’accès à l’hôtel se fait par la plus petite porte de l’ancienne Bourse de Commerce. Une fois le seuil franchi, c’est un véritable un havre de paix en plein cœur de l’un des quartiers les plus fréquentés de la ville, haut-lieu des commerces de luxe, qui se dévoile. Dans ce bâtiment érigé en 1929 par Umberto Bellotto dans une architecture Art nouveau, des touches Liberty et modernistes se mêlent sur cinq étages dans un contraste d’inspirations gothiques : les sols en terrazzo et les murs en stucco marmorino restaurés coexistent avec une décoration contemporaine composée de boiseries et huisseries ébènes, colonnades et appliques en verre. 

Le calme à quelques mètres du tumulte

Le couloir d’entrée mène à un patio verdoyant animé par l’écoulement d’une fontaine. Ici, sol de pierre, plafonds à caissons, briques anciennes et murs blanc en marmorino jouent le contraste avec les couleurs chaleureuses des velours et des décors, dont le mobilier est inspiré du Gondole Art.

Dans la cour intérieur, on trouve les espaces de Il Caffé.
Dans la cour intérieur, on trouve les espaces de Il Caffé. Guillaume De Laubier

La terrasse et la salle d’Il Caffè invitent les clients à papoter autour d’un simple verre mais aussi à déjeuner à base des plats issus de la tradition italienne : de la pinsa romana, des cicchetti vénitiennes, des pâtes à la genovese, du crudo de poisson et de viande… Des classiques réalisés sans bavures.


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À chaque chambre, son charme 

Des 43 chambres (de 20 à 82 m²), dont 13 suites, aucune ne se ressemble vraiment au niveau de l’architecture et des volumes. « Le design industriel italien des années 50 et 60, imprégné de modularité et de versatilité, nous a inspiré pour solutionner des problématiques liées au bâtiment« , expliquent à ce propos le duo d’architectes d’intérieur Le Coadic & Scotto. Dans certaines, la salle de bains est même immense ! Dans d’autres, c’est plutôt le salon qui tient le rôle principal. Une des chambres, unique en son genre, n’a pas de zone living, mais bénéficie en revanche d’une terrasse XL avec vue sur les toits de Venise et la place San Marco.

Têtes de lit en stucco marbro, portes revêtues de métal doré, marmorino gris et boiseries et huisseries de mango sont le dénominateur commun de chaque espace à coucher. Les meubles de style Art Déco italien y côtoient des lanternes de verre soufflé encagé et des fauteuils et canapés en velours rouge et rose poudré. Une sélection soignée de livres, d’objets d’artisanat vénitien signés Avem — une ancienne verrerie de Murano fondée en 1932 qui a cessé la production dans les années 70, aujourd’hui en phase de relance — et d’œuvres d’art sélectionnées par la galeriste Amélie Du Chalard complètent le tableau.

Dans chaque salle de bain, aménagée avec baignoire et douche à l’italienne, un poulpe en mosaïque se déploie sur le mur. Entrer dans une des chambres du Nolinski Venezia, c’est comme rentrer dans son propre appartement. On a la sensation d’être dans un espace confortable et intimiste. Ce n’est pas un hasard si, comme à la maison, le salon est équipé d’un coin bar dont les clients peuvent jouir librement. Petite curiosité : vous ne trouverez une machine à café dans aucune chambre. « Cela ne rentre pas dans mon idée de luxe. Si vous voulez un café, on est ravi de vous le servir directement dans votre chambre, de jour comme de nuit »

En gastronomie, sky is the limit 

Au troisième étage, l’amphithéâtre de l’ancienne Salle du Conseil abrite le Palais Royal, le restaurant gastronomique de l’hôtel. À première vue, on a l’impression d’entrer en scène, spectateur et acteur à la fois. Ce sont peut-être les balcons en coursive qui se détachent, là-haut, et mettent en valeur la majesté d’une salle haute de sept mètres. Ou encore les grandes arches byzantines se répétant tout au long de la pièce et lui donnant un rythme circulaire, repris par les tables où l’argenterie brille et se reflète dans la verrerie. Un grand lustre datant des années 50, ainsi que des appliques de la même époque, illuminent la pièce.

Le Palais Royal Restaurant ouvrira ses portes en 2024.
Le Palais Royal Restaurant ouvrira ses portes en 2024. Guillaume De Laubier

La cuisine du chef Philip Chronopoulos ne servira ses premiers convives qu’en 2024. Il y concotera un menu très français dans la technique, mais d’inspiration plutôt italienne et grecque. L’objectif ? Les deux étoiles Michelin. Mais pour l’heure, la salle théâtrale ne met en scène qu’un petit-déjeuner riche et varié proposé en formules (vénitienne, américaine, « saine”, dolce vita…) assorties d’une liste infinie des plats à la carte mais pas de buffet, une rareté pour Venise ! « Le buffet enlève l’aspect convivial du petit-déjeuner, car il y a toujours quelqu’un qui se lève pour prendre un croissant, ou parce qu’il a oublié son jus d’orange, ou parce qu’il veut une autre portion du gâteau. Finalement, tout le monde a mangé pour son propre compte. Nous, on ne veut pas cela », explique Emmanuel Sauvage.

Le service, lui, est au cœur de l’expérience. « À Venise, contrairement à Paris, on a le temps de laisser filer le temps. On profite du temps consacré aux repas« , continue le co-fondateur d’Evok.

La détente à l’instar d’un doge

À quelques marches du restaurant, le “Bar Bibliothèque” se dévoile, espace intimiste dont on profite pour siroter un cocktail de la carte signée Jeremy Bacquet après le dîner, ou pour un instant lecture dans l’après-midi. Le choix est large, très large : plus de 4 000 livres choisis par Anatole Desachy sont rangés sur 64 mètres linéaires, près de la moitié évoquant l’art, l’autre moitié consacrés aux thèmes historique et de voyage. Parce que l’hôtel est parsemé de références marines, on trouve dans cette bibliothèque aussi une fresque de Simon Buret, « Ici les oursins sont des étoiles », un ciel comme une mer sur le plafond de la pièce.

4000 livres environ sont rangés dans le Bar Bibliothèque.
4000 livres environ sont rangés dans le Bar Bibliothèque. Guillaume De Laubier

Mais la place réservée à la détente, au Nolisnki Venezia ne s’arrête pas là. Dans une petite salle cachée du même étage, un spa au décor d’inspiration ottomane signé La Colline invite au bien-être et à la sérénité à la fin d’une journée de découverte (ou redécouverte) de la Sérénissime et de sa beauté. Et surtout, au sixième et dernier étage, un autre secret couronne l’hôtel…

Le bassin bénéficie d’une vue panoramique sur la ville.
Le bassin bénéficie d’une vue panoramique sur la ville. Guillaume De Laubier

Il s’agit du Bassin, une salle avec piscine au milieu offrant une vue à 360° sur les toits vénitiens. Ici, la charpente en béton, avec ses sols et ses murs de pierres, met en valeur la mosaïque dorée d’inspiration bizantine qui habille le couloir de nage, dont les tesselles favorisent des jeux de lumière qui rappellent directement ceux des dorures de la basilique San Marco. À l’heure du coucher de soleil, un bain s’impose avec comme toile de fond les sommets illuminés de Venise. Dominer la ville et en même temps être dominé par elle n’a jamais été si réel. La cerise sur le gâteau d’une expérience hors du temps. 

L.P.


Nolinski Venezia
Calle Larga XXII Marzo, San Marco 2032, 30100 Venise
À partir de 850 euros la nuit, sans petit déjeuner.


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