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À Venise, il y aura bientôt plus de touristes que d’habitants

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A Venise, le nombre de lits touristiques devrait bientôt dépasser le nombre d'habitants. Et ce n'est pas sans risques...

Actuellement, les lits touristiques à Venise sont 48.596.
Actuellement, les lits touristiques à Venise sont 48.596. Ekaterina Zagorska / Unsplash

À Venise, toutes les craintes des habitants sont désormais confirmées :  les touristes seront bientôt plus nombreux que les résidents. C’est en tout cas ce que laissent entendre plusieurs compteurs disséminés dans la capitale vénitienne. Un compteur installé depuis le 11 avril à la librairie “Usata by Marco Polo”, dans le coin de Campo Santa Margherita recense le nombre de lits à destination des touristes dans la lagune. La semaine dernière, il affichait un chiffre record de 48.596. Dans le même temps, le compteur qui recensait les résidents vénitiens, installé depuis 2008 dans la vitrine de la pharmacie Morelli proche du Ponte di Rialto, atteignait, lui, 49.365 personnes. 

Le centre historique de Venise accueille 61% des lits touristiques de tout le territoire de la ville.
Le centre historique de Venise accueille 61% des lits touristiques de tout le territoire de la ville. Igor Oliyarnik

Ces calculs, élaborés par Ocio (une association qui s’occupe de surveiller la situation du logement à Venise) à partir des données de la mairie de Venise, comprennent tous les types de locations touristiques : les hôtels mais aussi les services de location courte. Ces dernières – notamment Airbnb – sont considérées par les vénitiens comme l’un des facteurs principaux qui ont contribué au dépeuplement de la ville. Ils constituent désormais presque la totalité des hébergements de Venise (insulaire) en termes de nombre de lits.  Plus encore, le centre historique accueille 61% des lits touristiques de tout le territoire de Venise, mais il n’est habité que par 20% de la population.

Quand le compteur des Vénitiens a été installés, en 2008, le nombre de résidents dans le centre historique était d’environ 60 000 et les lits pour les touristes environ 12.000.
Quand le compteur des Vénitiens a été installés, en 2008, le nombre de résidents dans le centre historique était d’environ 60 000 et les lits pour les touristes environ 12.000. Luca Bravo / Unsplash

Les médias locaux soulignent la gravité de la situation depuis le premier confinement causé par le déclenchement de la pandémie de COVID-19. Déjà en janvier 2021, le quotidien “la Nuova di Venezia e di Mestre” peignait une ville “de fenêtres fermées et de balcons vides” ou encore “sans son”, “éteinte la nuit”. “Le marché immobilier destiné aux touristes est allé jusqu’à mettre en location des palais sur le Grand Canal, des bâtiments aux Zattere, à la Giudecca, en choisissant avec avidité des logements dans des zones emblématiques , comme le Cannaregio, la Miséricorde, ainsi qu’à Saint Jean et Paul”, faisait remarquer aussi l’article en question.  Pour exemple, quand le compteur des Vénitiens a été installé, en 2008, le nombre de résidents dans le centre historique était d’environ 60.000 et les lits pour les touristes environ 12.000. 

À partir de l’été prochain une taxe d’entrée allant de 3 jusqu’à 10 euros selon le niveau d’affluence sera exigée à tout visiteur entrant à Venise.
À partir de l’été prochain une taxe d’entrée allant de 3 jusqu’à 10 euros selon le niveau d’affluence sera exigée à tout visiteur entrant à Venise. Lucas Friedrich

Dans ce contexte, le nouveau compteur, défini par Ocio comme “une forme de lutte pour la communauté”,  fait partie des initiatives prises pour sensibiliser le grand public et pour demander aux autorités une intervention urgente contre les extrêmes du tourisme de masse

À partir de l’été prochain une taxe d’entrée allant de 3 jusqu’à 10 euros selon le niveau d’affluence sera exigée à tout visiteur entrant. Un outil visant la réduction et la régulation des flux de personnes, afin de préserver l’écosystème d’une ville déjà délicat et fragilisée aujourd’hui par le changement climatique, qui la menace de disparition et l’obligent à mettre en place de nouvelles mesures contre les inondations, comme le projet Mose, très coûteux. 

L.P.


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