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The Good Life fait un tour d’horizon des entrepreneurs et autres têtes pensantes qui nous entraînent vers le haut, 2024 - TGL
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Marine Mimouni

The Good Business // Profiles

Ces 8 entrepreneur.se.s à suivre en 2024

Profiles

The Good Business

Ils bougent les lignes du monde dans lequel ils vivent.

Quel est l’entrepreneur ou l’entrepreneuse à suivre en 2024 ? De Constance Jablonski à Olivier Reichert, The Good Life vous révèle celles et ceux qui lui ont tapé dans l’oeil.


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1 – Olivier Reichert

Le CEO qui fait courir la sandale « la plus laide du monde »

Portrait de l’entrepreneur Olivier Reichert.
Portrait de l’entrepreneur Olivier Reichert. DR

Journaliste et reporter allemand devenu célèbre en dirigeant une chaîne télé de sport, Olivier Reichert ne semblait pas doté d’un profi l à faire flamboyer l’emblématique marque de sandales Birkenstock.

C’est pourtant ce pari fou que cet entrepreneur bavarois remporte chaque année, lui à qui Christian Birkenstock a officiellement confié, en 2013, les rênes de cette maison familiale : transformer une sandale orthopédique devenue ringarde, puis hippie, en accessoire de mode que les stars du show-biz s’arrachent.

Ce produit hautement qualitatif, que Die Zeit qualifi a de « chaussure la plus moche », est entièrement fabriqué en Allemagne, à partir de composants 100 % européens. Les fans de la mythique sandale sont toujours plus nombreux, tandis que Barbie, qui la préfère désormais à ses talons hauts, fait exploser les ventes et que la marque a rejoint, en 2021, le groupe LVMH, via le fonds franco-américain L.Catterton.

Si l’entrée de Birkenstock à la Bourse de New York, le 11 octobre dernier, fut plus un faux pas qu’un triomphe, la sandale iconique, a priori victime d’un mauvais timing, a déjà repris des couleurs à Wall Street.


2 – Davide Grasso

Il offre à Maserati sa nouvelle dolce vita

Portrait de l’entrepreneur Davide Grasso.
Portrait de l’entrepreneur Davide Grasso. DR

Cet entrepreneur a pris le volant de Maserati en 2019, quand la firme au trident frisait la panne. Trois ans plus tard, le constructeur de Modène performe avec une forte croissance et une marge qui a doublé en un an. Le credo économique de Davide Grasso qui, avant Maserati, pilotait le marketing de Nike : fabriquer moins pour gagner plus. Son audit de Maserati ne lui demandera que cent jours !

Cet entrepreneur, patron de Stellantis, dont Maserati est la luxueuse étoile sportive, lui laisse alors carte blanche pour faire renaître la légende des circuits. Ce CEO natif de Turin n’est pas du style à tergiverser. La tiédeur n’est pas de mise pour la légende de Modène, qui doit retrouver la route du segment du luxe italien, qu’une feuille de route en dents de scie avait flouté.

« Pas de renaissance sans nouveaux produits ! » enjoint celui qui fut le miraculeux pilote de Converse, cette sneaker endettée rachetée par Nike, passée, sous la baguette magique de cet entrepreneur, de sportive légendaire en perte de terrain à reine du streetwear.

Maserati aura sorti 13 nouveaux modèles en cinq ans. Avec une promesse qui a valeur d’engagement et qui concerne l’ensemble de la gamme Maserati : sa totale électrification à l’horizon proche de 2025.

Ainsi du supercar MC20, mais aussi du SUV Grecale, dont la version 100 % électrique représente une prouesse technologique, alors qu’elle pèse une demi-tonne de plus que sa version essence. Sans oublier de renouer avec cette compétition automobile inscrite dans ses gènes, Maserati étant la première marque italienne à s’aligner sur la grille de départ en formule E.

Une renaissance propre à envisager une introduction en Bourse ? « Mieux vaut courir avant de marcher », confiait récemment cet entrepreneur. C’est l’ex‑expert des sneakers qui parle…


3 – Maggie Frerejean-Taittinger et Constance Jablonski

La cote toujours plus pétillante de leur vin bio sans alcool

Portrait des entrepreneurses Maggie Frerejean-Taittinger et Constance Jablonski.
Portrait des entrepreneurses Maggie Frerejean-Taittinger et Constance Jablonski. DR

Elles connaissent mieux que personne le goût et la grâce des soirées festives, où les nobles crus et leurs bulles fraîches et joyeuses s’imposent tel un rituel obligatoire et enchanteur.

Anciennes camarades de Pilates à New York devenues de vraies amies, Maggie Frerejean-Taittinger et la top‑modèle Constance Jablonski sont les cocréatrices de French Bloom, un vin bio effervescent sans alcool qui impose son élégante silhouette de « grande dame » dans les épiceries fines et restaurants huppés de 28 pays. Leur ambitieux pari : qu’on débouche une French Bloom comme on fait claquer un bouchon de Mumm ou d’une bouteille… de Taittinger.

Dressée dans la mouvance du female management, la jeune maison française French Bloom s’arroge cependant l’efficace complicité de deux « mâles » issus du sérail : Rodolphe Frerejean-Taittinger, mari de Maggie et CEO de la jeune marque, et Carl Héline, pilier de Moët‑Hennessy et ex‑directeur de Krug en France.

Avec le voeu d’écarter tout risque de réussite éphémère, la start‑up a levé 8 M € afin de veiller au développement de la belle complexité aromatique de ce vin premium d’ores et déjà multiprimé. Une réussite que Maggie Frerejean-Taittinger et Constance Jablonski savourent sans modération.


4 – Roger-David Lellouche

Le pionnier de la tech française reconditionnée

Portrait de l’entrepreneur Roger-David Lellouche.
Portrait de l’entrepreneur Roger-David Lellouche. DR

Cet entrepreneur a cru quand nul n’y songeait vraiment dans une France des années 2010 où la cote du smartphone dernier cri ne pouvait se loger que dans l’écrin et la technologie immaculée d’un produit neuf.

CEO fondateur de Reborn, la start‑up française qui domine le marché des produits tech reconditionnés, Roger‑David Lellouche a senti monter cette vague qui offre une seconde vie aux produits tech, avec cette magnifique promesse d’alléger leur impact environnemental de plus de 70 %.

Lancée en 2017, Reborn – ses ateliers, situés près de Nice, garantissent une expertise 100 % française – est devenue l’un des puissants acteurs d’un marché du reconditionné qui explose sur les smartphones, lequel séduit déjà un Français sur trois et 67 % des 18‑65 ans.

Entrepreneur né au sein d’une fratrie où le talent du business s’inocule de père en fils, Roger‑David Lellouche récolte aujourd’hui les fruits de ce flair entrepreneurial qui ne s’acquiert pas vraiment, lui qui sut aussi, en 2016, saisir en live ce passage de la télé analogique à la TNT et proposer un décodeur Takara qui s’est vendu à un million d’exemplaires en un mois. Prochaine étape dans le viseur du visionnaire : faire de Reborn le plus grand site de reconditionnement d’Europe.


5 – Pascal Poncet

Son écofontaine sélectionnée aux JO

Portrait de l’entrepreneur Pascal Poncet.
Portrait de l’entrepreneur Pascal Poncet. DR

Pascal Poncet est le fondateur de Water Connect, spécialiste de la greentech implantée au coeur des villes. L’an dernier, sa fontaine Mât Source a remporté l’appel d’offres de la Mairie de Paris, qui l’a choisie pour équiper ses sites touristiques et olympiques.

Un contrat majeur de 70 fontaines qui autorise cet entrepreneur et son associé Yves Pucheral, à rêver d’accentuer la présence de ce concept au coeur des villes et de la capitale.

Et même si on n’a surtout pas envie de voir les célèbres fontaines Wallace disparaître du paysage parisien, reconnaissons que cette fontaine du XXIe siècle, intégrée dans un écrin de fraîcheur végétale, est intelligente.

Non seulement elle se pose en alternative à l’usage des bouteilles en plastique, mais, en plus, sa tech en finesse et à distance permet un usage subtil, économe et équitable de l’eau.

À la barre de Water Connect : l’entrepreneur, qui détient 60 % du capital de l’entreprise, et son associé de la première heure, dès 2018, Yves Pucheral, qui en détient 40 %. Deux hommes, deux profils. À Pascal Poncet l’expertise de la conception et de la réalisation des fontaines.

À Yves Pucheral le design du mobilier urbain et la mobilité, lui qui, à 22 ans, a perdu l’usage de ses jambes dans un accident de la route, une rupture de vie qui l’a conduit à troquer son job d’ingénieur des travaux publics contre une belle carrière d’entrepreneur. Leur obsession mutuelle : l’eau, devenue si précieuse, alors que le climat réitère sa menace de pouvoir nous en priver.


6 – Suzanne Lee

À l’avant‑garde d’une mode 100 % bio

Portrait de l’entrepreneuse Suzanne Lee.
Portrait de l’entrepreneuse Suzanne Lee. Sharon Radisch

Cette designer et chercheuse américaine fut l’une des toutes premières, au début des années 2000, à oser tisser des liens improbables entre la mode et la biologie, clamant sa foi dans ces nouveaux matériaux capables, un jour prochain, d’envoyer au vestiaire la si polluante industrie textile pétrochimique.

Vingt ans plus tard, en 2024, Suzanne Lee, la cinquantaine aussi électrique que ses cheveux courts blond polaire, est devenue l’éminente fondatrice de Biofabricate, véritable sommet mondial de la bio‑innovation, ouvertement soutenu par les grands noms du luxe en quête d’éthique et d’économie vertueuse.

Ainsi du dernier Biofabricate Summit qui s’est tenu à Romainville, où cette chercheuse de Central Saint Martins, à Londres, par ailleurs directrice de la création chez Modern Meadow, a obtenu le soutien sans réserve du groupe français Kering et de son florilège de grandes signatures, comme Saint Laurent, Gucci, Balenciaga ou Alexander McQueen.

Si des vestes en cuir bio et chemises en Ephea, en Lunaform ou en nanocellulose (polymère naturel issu des plantes) investissent aujourd’hui les podiums, c’est à la persévérance de cette « biocouturiére » avant la lettre qu’on les doit.

La disruptive pionnière de la biotechnologie textile, à Brooklyn, est plus que jamais à la pointe de cette fabrication biologique durable, elle qui fabriqua ses premiers prototypes – une dizaine furent exposés au musée des Sciences de Londres – en les « cultivant » dans des cuves grâce aux propriétés du mycélium, des bactéries et des algues. Elle qui, en 2011, sur TEDx, expliquait posément comment faire « pousser » ses propres vêtements.

Une vidéo traduite en 39 langues ! De quoi encourager cette nouvelle bioéconomie encore naissante à tisser sa toile en verdissant d’autres industries, dont celles de la cosmétique et du bâtiment.


7 – Éléonore Baudry

« Droite dans ses chemises » pour mieux les rajeunir

Portrait de l’entrepreneuse Éléonore Baudry.
Portrait de l’entrepreneuse Éléonore Baudry. DR

La présidente de Figaret sait qu’elle a rempli sa mission : réveiller une belle endormie qu’elle a parfois un peu secouée depuis son arrivée, en 2018, à la tête de cette griffe, quitte . choquer un public réputé classique, fidèle à ses célèbres chemises semi‑ajustées indémodables.« Il ne s’agissait surtout pas de toucher à un si bel héritage, analyse‑t‑elle, mais de le conserver sous une lumière nouvelle. » Avec Joey Star comme égérie de la marque en 2019, la lumière fut un peu crue.

Depuis, la communication s’est assagie, mais les effets de la cure de jouvence sont tangibles : en cinq ans, Figaret, propriété du fonds Experienced Capital Partners, en a perdu au moins dix, drainant dans ses boutiques des jeunes gens dont c’est la première chemise, celle du premier entretien professionnel.

Très « digitale » dans son ADN, la présidente sait prendre le pouls de ses nouveaux fans sur le Net et sur Instagram. Moins de blanc, plus de confort et de casual, des modèles mixtes, de la couleur, rien que du « made in pas trop loin », précise Eléonore Baudry. Soit une fabrication presque 100 % européenne, pour cette griffe qui revendique plus que jamais ses racines parisiennes.

Paris, ce passeport magique dont elle entend user pour doter Figaret de mensurations internationales. Curieuse, éclectique, businesswoman dans la vie, mais si littéraire dans sa tête, cette Essec de 50 printemps étonne. Elle a adoré débuter dans le conseil avec son lot de missions diversifiées, naviguer d’un monde à l’autre, premium ou plus basique.

Au sein du groupe Kering, qu’elle a rejoint en 2005, elle a su passer sans ciller de son somptueux bureau de digital officer de Gucci sur la 5e Avenue, à l’open space de la start‑up Sarenza, marque de chaussures en ligne dont elle a allongé la foulée en Europe. « Pour faire grandir une marque, il faut surprendre, dit cette experte. Et contrairement à l’empereur Hadrien de Yourcenar, ce n’est pas avoir tort que d’avoir raison trop tôt. »


8 – Pelonomi Moiloa

Elle offre à l’IA l’une de ses plus nobles missions

Portrait de l’entrepreneuse Pelonomi Moiloa.
Portrait de l’entrepreneuse Pelonomi Moiloa. DR

Cette experte sud‑africaine en science des données appartient à cette communauté d’experts qui entend faire de l’IA un puissant et pr.cieux outil de la recherche, déployé au service de l’humanité.

Plus précisément, au service du continent africain, dont il s’agit de booster les start‑up de sa tech riche de talents. Des talents qui réclament de pouvoir enfin accomplir « des choses extraordinaires » dans des domaines aussi porteurs que la santé, l’agriculture et l’éducation.

« L’Intelligence artificielle constitue un formidable levier de développement », estime l’entrepreneuse, l’une des têtes chercheuses d’Indaba (« rassemblement », en zoulou), une microsociété de quelque 400 chercheurs attelés à faire progresser l’IA.

Diplômée de l’université du Witwatersrand, à Johannesburg, cofondatrice de Lelapa AI (« maison », en tswana), Pelonomi Moiloa propose clairement une alternative africaine à ChatGPT. Elle en dessine nettement les frontières : une IA pour les Africains, par les Africains, ciblée sur leurs problèmes.

Celle que le magazine Time a accueilli dans son top 100 des personnalités influentes en son domaine, planche sur l’introduction des langues africaines – parfois orales –, dans la formation des modèles linguistiques. « Notre expérience prouvera au reste du monde qu’il est possible de créer quelque chose de significatif, sans pour autant user d’énormes machines gourmandes en investissement et en énergie. »


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