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Charlotte, à plein régime
Une ville du Sud active, aux accents de métropole américaine du Nord.
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The Good Business

Charlotte : à plein régime

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Surtout réputée pour la douceur de ses hivers et sa passion pour les courses automobiles, cette ville de Caroline du Nord, deuxième centre bancaire des Etats‑Unis, connaît l’une des plus fortes croissances démographiques et économiques des Etats-Unis. Voilà une bonne raison pour partir à la découverte d’une métropole à mi‑chemin entre New York et Miami.

Une ville sportive et verte

Le foisonnement de grues à travers la ville témoigne du formidable bouillonnement et donc du développement urbain. Gelés ­durant la crise économique, les projets immobiliers ont été relancés Uptown. Construction de bureaux, d’hôtels, mais aussi d’appartements pour attirer en centre-ville les millennials, jusqu’alors traditionnellement installés à NoDa (contraction de North Davidson), quartier des urban youngsters et des hipsters du nord-est de Charlotte. De plus en plus de bars et de restaurants s’ouvrent dans les rues principales, au pied d’immeubles neufs ou rénovés. Manquent encore les commerces de proximité et les boutiques trendy en centre-ville, alternative aux malls et grandes surfaces de périphérie. Ça viendra…

La banlieue sud de Charlotte (SouthPark et Ballantyne), réputée pour sa tranquillité, ses vastes maisons familiales et la qualité de ses écoles publiques, s’est également rapidement étendue ces dernières années. Son développement est toutefois limité par l’une des greenways, des allées de végétation protégées (55 kilomètres à travers le comté), très prisées des joggers, des cyclistes et des promeneurs du dimanche.

Les grands événements sportifs rythment la vie des Charlotteans : matchs des Panthers (football américain), des Hornets (basketball), et surtout courses automobiles de la Nascar. Trois courses sont organisées chaque année sur le Charlotte Motor Speedway, le circuit de Concord, situé à 25 kilomètres au nord de la ville : les Nascar Sprint All-Star Race et ­Coca-Cola 600 au mois de mai et la Bank of America 500 en octobre. « L’ensemble du secteur de la Nascar représente un marché de 6 milliards de dollars et emploie 23 000 personnes dans notre agglomération », précise Tom Murray, directeur général du Charlotte Regional Visitors Authority (CRVA),un ­organisme chargé du ­développement ­économique de la région.

Charlotte abrite le Nascar Hall of Fame. Ouvert depuis cinq ans, le bâtiment à l’architecture aéro­dynamique et au toit chromé accueille chaque année près de 180 000 passionnés de vitesse et d’histoire des courses automobiles. Les touristes viennent le plus souvent passer trois ou quatre jours à Charlotte, le temps d’un week-end prolongé. Le Bechtler Museum of Modern Art, bâtiment de briques et de verre conçu par Mario Botta, l’un des musées les plus fréquentés de la ville, s’est adapté aux flux des visiteurs occasionnels et reste donc ouvert le lundi.

Sur le parvis une statue devenue depuis l’icône culturelle de Charlotte : Le Grand Oiseau de feu sur l’arche, de Niki de Saint Phalle. « Notre collection est riche de 1 400 pièces, mais nous ne pouvons en montrer que 8 % à chaque exposition », explique le vice-président du musée, Christopher Lawing, devant une série de portraits des membres de la famille de collectionneurs Bechtler peints par Andy ­Warhol. Les soirées privées organisées dans le hall du musée attirent aujourd’hui les jeunes Charlotteans en quête de lieux exceptionnels pour se rencontrer et s’amuser, à deux pas des principales galeries d’art de la ville.

3 questions à Tom Murray

Directeur général de Charlotte Regional Visitors Authority (CRVA)

Tom Murray, Directeur général de Charlotte Regional Visitors Authority (CRVA)

The Good Life : Quel est le poids économique du tourisme à Charlotte ?
Tom Murray : Les visiteurs dépensent chaque année 4,9 milliards de dollars dans notre région, le comté de Mecklenburg. Non seulement ils achètent nos produits, mais ils paient des taxes de séjour qui sont ensuite investies dans notre économie. Cette somme a contribué à construire le stade de notre équipe de basketball NBA, The Charlotte Hornets, le stade de baseball, le Nascar Hall of Fame, le Charlotte Convention Center ou encore le Levine Center for the Arts. Cela crée un environnement attractif et dynamique.
TGL : Comment attirer les jeunes millennials ?
T. M. : C’est dans l’agglomération de Charlotte que l’on trouve le plus d’emplois. Les secteurs bancaire et énergétique emploient également beaucoup de jeunes. De nombreux logements sont en construction en centre‑ville et d’importants investissements ont été réalisés dans les transports en commun. Le tout dans un cadre très vert. De quoi attirer les jeunes générations.
TGL : La ville investit dans le football, pourquoi ?
T. M. : Nous souhaitons développer ce sport à Charlotte, y créer
une équipe de haut niveau. Nous venons d’organiser des tournois
avec des équipes internationales, comme celles de Chelsea, de Liverpool, de Milan, ou encore le PSG. C’est une bonne façon d’attirer l’attention des étrangers sur notre ville, des touristes, mais également des entreprises et des investisseurs. Mais nous investissons aussi dans les autres sports : Charlotte va notamment accueillir l’All-Star Game (Match des étoiles) de la NBA en 2017.

Ralentir le turnover

Entre 2009 et 2013, 76 500 personnes en moyenne sont arrivées chaque année dans la région de Charlotte et 53 900 en sont parties. Un turnover de population que la municipalité souhaiterait ralentir. Ceux qui restent disent tomber amoureux de cette ville du Sud qui fait de l’œil au Nord. « J’aime cet endroit, ces gens, ce climat, ce positivisme à toute épreuve et surtout cette énergie », s’enthousiasme Alain Low. Cofondateur de Marie’s Corner, entreprise belge spécialisée dans la fabrication et la distribution de meubles, il est venu vivre à Charlotte avec sa famille il y a six ans pour ouvrir sa filiale américaine. « Je ne pensais pas rester et, aujourd’hui, je ne déménagerais pour rien au monde ! » Tiens donc ?

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