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The Good Guide // Getaway

Traverser la Mongolie en glamping (et sans se perdre)

Getaway

The Good Guide

Deux semaines en cruising au volant d’un 4x4 à l'américaine : un tempo qui permet d’appréhender un échantillon des 1 000 ambiances qu’offre la Mongolie, entre steppe et désert du Gobi, souvent sans marque de l’Homme. Où l’on apprend à faire rimer patience, distance et signifiance.

Le V8 du bon vieux tout-terrain Lexus ronronne, et sa suspension souple nous berce d’ornière en ornière. À son volant, nous ferons plus de deux mille kilomètres parcourus à 80 km/h maxi, à choisir parmi les innombrables pistes parallèles qui se recroisent comme des aiguillages dans le paysage, gardant toujours en visuel le panache de poussière de la voiture de nos guides. Notre petite cavalcade d’une dizaine de 4×4 appréhende la Mongolie à son rythme, histoire d’en mesurer la taille et de s’imprégner de sa nature, forte et brute.

Des heures de conduite quotidienne en attendant la pause bienvenue au mess monté pour chaque halte par l’équipe rassemblée par nos hôtes de l’agence française Caravanes Aventures. Au soir, selon les jours, bivouacs confort moderne façon glamping avec douches de campagne et matelas king size gonflables au plus près de la nature, ou bien camps de touristes avec yourtes en dur.

Photo : Aurélien Chauvaud
Photo : Aurélien Chauvaud

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Au fond du canyon, un magicien

Une des premières haltes nous mène au bout d’un canyon encaissé, dans un sublime paysage de roches brunes et d’herbe brûlée où se nichent cinq yourtes, tenues par un couple âgé. Tandis que la femme grimpe la montagne vertigineuse deux fois par jour – en ballerines – pour trouver du réseau téléphonique, l’homme prend la pose avec un fouet, aussi crédible comme gaucho que magicien des ombres minérales. Comment imaginer la vie de ce peuple nomade qui change de lieu en fonction des saisons, au bon vouloir des troupeaux ?

Petit brief de conduite : il faut passer en boîte courte et ne jamais s’arrêter sur les zones de sable. Le désert ! Nous prenons notre élan, passons un van de touristes ensablé (nos accompagnateurs viendront les aider), et au bout, la récompense. Comme hors de l’espace-temps se révèle Khongor Els, une imposante dune dorée de 200 m de hauteur, bordée de chevaux pataugeant dans une oasis d’un vert surnaturel. Magique.

Photo : Aurélien Chauvaud
Photo : Aurélien Chauvaud

Rencontres en pleine steppe

Pendant des dizaines de kilomètres, rien. Et au détour d’une butte, une yourte et une famille, prêts malgré la barrière de la langue à se prêter au jeu d’une photo. Plus loin, on installe un panier de basket comme au milieu de nulle part, mais toujours près d’enfants qui joueront. Puis, dans les rues d’une petite ville, des nomades sédentarisés prennent la pose devant leur yourte installée sur un terrain clos, sans poser de questions. Autant de rencontres fugaces qui font la richesse de la découverte de ce pays si clairsemé.

Un de ces jours pourtant calmes et chauds, un avis de tempête est lancé et, d’un coup, un vent puissant lève un véritable mur de sable, obscurcissant d’un coup le paysage. Nous sommes dans une improbable petite ville, Dalanzadgad, en repérages photo. Tout s’arrête, la pluie cingle les vitres, un ballon traverse la rue bien trop vite. Puis tout revient à la normale. Nous retrouverons quelques jours plus tard un autre orage ultra-dense en ambiance fin du monde, cette fois au milieu du grand rien. De quoi comprendre les antiques croyances de ciel qui tombe sur la tête. Le 4×4 semble perdre pied, la glaise devient patinoire et les gués montent en eau. Semi-panique de rester bloqués sous les trombes avant de retrouver l’adhérence et rejoindre un abri.

Photo : Aurélien Chauvaud
Photo : Aurélien Chauvaud

Mongolie : l’un des plus grands empires au monde

En visitant Kharkhorin et son musée, ancienne capitale impériale du temps de Gengis Khan au XIIIe siècle, on trouve des clés pour comprendre la mesure de cet empire qui fut un des plus grands de l’Histoire et fit construire à la Chine sa grande muraille pour s’en protéger. Aujourd’hui, loin de la splendeur de la route de la soie, coincée entre la Russie et la Chine, difficile pour la Mongolie et ses quelque 3,4 millions d’habitants de trouver sa place.

Le retour à la petite capitale nichée dans les montagnes devient épique avec l’arrivée d’une tempête de neige, d’abord magique, puis inquiétante avec les inondations qu’elle crée au fur et à mesure qu’on se rapproche du centre. Un bouchon géant se forme, et chaque mètre dans les avenues bondées devient un exploit. De quoi découvrir le contraste criant entre montagnes de part et d’autre, immeubles tristes et une centrale électrique fumante, littéralement au cœur de la ville. Un retour abrupt à une forme de civilisation après deux semaines d’une rare immersion totale en pure nature.

Photo : Aurélien Chauvaud
Photo : Aurélien Chauvaud

Voyager en Mongolie au volant d’un 4×4

Circuit 14 jours, 7 véhicules clients et 2 d’accompagnement (avec guide, mécanicien, cuisinier, assistants). Vols, véhicule, essence, pension complète, bivouac, yourte et hôtel compris. Prix à partir de 7 680 €, hors assurance RC, assistance, pourboires et extras. Départs : 14 juin et 2 septembre 2025.

www.caravanes-aventures.com

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