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The Good Exhibition : Au MoMA, les utopies architecturales de Bodys Isek Kingelez

Culture

En conjuguant les couleurs et les matériaux, les sculptures de l’artiste congolais façonnent un monde idyllique, à découvrir jusqu’au 1er janvier 2019.

Qualifiés de « maquettes extrêmes » par Bodys Isek Kingelez (1948-2015), trente bâtiments et villes miniatures composent actuellement le paysage onirique de City Dreams dans l’écrin new-yokais du MoMA. Première rétrospective consacrée à l’artiste congolais sur le territoire américain, l’exposition retrace trois décennies d’une carrière dédiée à transformer les matériaux les plus banals en des architectures hors du commun, toujours empreintes de bonheur et d’optimisme.

 

« Kinshasa la Belle », 1991.
« Kinshasa la Belle », 1991. Maurice Aeschimann. Courtesy CAAC – The Pigozzi Collection
« Kinshasa la Belle », 1991.
« Kinshasa la Belle », 1991.

A partir de canettes, cure-dents, pailles, emballages ou capsules de bouteilles, le sculpteur a imaginé tout au long de sa vie des bâtiments à l’allure incongrue, dans un joyeux mélange de carton, de métal, de bois et de plastique. Un foisonnement de matière, encore rehaussé de peinture, d’autocollants et de formes exubérantes, mais méticuleusement agencé pour dessiner une société idéaliste et harmonieuse, a contrario de la vie urbaine et chaotique qu’expérimente Bodys Isek Kingelez dans le Kinshasa des années 1970.

« Belle Hollandaise », 1991.
« Belle Hollandaise », 1991. Marten de Leeuw.
« U.N. », 1995.
« U.N. », 1995.

Natif d’un village agricole dans ce qui est encore le Congo Belge, l’artiste déménage dans la capitale du pays après la proclamation de son indépendance. Peu à peu, il y conçoit ses premières œuvres, uniquement avec du papier, de la colle et des ciseaux mais avec un dextérité qui lui vaut de devenir restaurateur à l’Institut des Musées Nationaux. Un poste qu’il occupe six ans, avant de se recentrer sur sa carrière personnelle et des pièces toujours plus grandes.

Ville Fantôme, 1996.
Ville Fantôme, 1996. Maurice Aeschimann. Courtesy CAAC – The Pigozzi Collection

Après des bâtiments à la gloire de l’Organisation des Nations Unies ou, plus simplement, de l’architecture hollandaise, l’artiste commence à transposer ses rêves à plus grande échelle, notamment dans Ville Fantôme, une cité tellement paisible que la police et les médecins y sont devenus obsolètes. Une utopie aujourd’hui modélisée en 3D à l’occasion de l’exposition, afin de plonger les visiteurs au cœur du monde tant souhaité par Bodys Isek Kingelez, à travers un voyage virtuel à découvrir jusqu’au 1er 2019.

« Ville Fantôme », modélisée par les Américains de Third Pillar.
« Ville Fantôme », modélisée par les Américains de Third Pillar. Third Pillar VR and Plastic Demo.

Bodys Isek Kingelez: City Dreams
Jusqu’au 1er janvier 2019 au MoMA,
1 W 53rd St, New York, NY 10019, États-Unis.
www.moma.org


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