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The Good Guide

Le goût du printemps : 10 restaurants à Paris à tester absolument

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Le printemps est là et avec lui un jardin de nouveaux restaurants. Brasseries de luxe, spots pour bruncher et tables du monde bourgeonnent à Paris pour le plus grand plaisir des hédonistes.

Quelques réjouissances.
Quelques réjouissances. Le Chardonnay

Se balader dans les rues de la capitale et se laisser dérouter par l’abondance des nouvelles enseignes. Après un hiver réconfortant, c’est au tour de restaurants audacieux et créatifs de s’implanter à Paris, pour le plus grand plaisir de nos papilles.

1 – Nonos, la brasserie de luxe de Paul Pairet

Il nous le disait, en revenant en France après plus de 15 années d’exil chinois, Paul Pairet n’avait aucune velléité d’étoiles. Il s’est donc simplement acoquiné avec l’hôtel de Crillon pour proposer le concept d’une brasserie. Parce qu’il avait à cœur de « faire plaisir et de se faire plaisir« , le top Chef a mis à la carte tout ce qu’il aime, d’une petite assiette de piquillos catalans qui lui rappelle son enfance à Perpignan en passant par un contre-filet de Wagyu élevé à Kagoshima (140 € les 200 g).

Et ça marche ! Le menu, électrique en saveurs et en prix, en offre pour toutes les faims. Le service est impeccable, l’assiette copieuse et le décor du starchitecte Tristan Auer chic, mais pas ostentatoire.

The Good Life recommande : les œufs mimosa, les plus justes de Paris, le soufflé au (vrai) fromage, une prouesse technique sans farine, et le rôti du jour pour la chance d’avoir pour quelques minutes à soi ce chariot de tranches « qui vaut plus cher qu’une voiture ».

Nonos, Hôtel de Crillon, 10 place de la Concorde. 75001 Paris.

Certaines pièces de viandes sont servies sur un magnifique charriot qui les maintient à température.
Certaines pièces de viandes sont servies sur un magnifique charriot qui les maintient à température. Victor Bellot

2 – Princesse Café : honnête brunch

Les menus du dimanche copiés-collés (œufs brouillés-bacon ou saumon, croissant ou corbeille de pain, café filtre à discrétion) servis dans des restaurants aux files d’attente interminable hantaient les rues de Paris. Aurait-t-on trouvé le remède aux brunch effet esbroufe ?

Le Princesse Café rouvre ses portes un poil redécoré avec un nouveau concept : une carte consacrée au brunch le midi et une résidence de chef en soirée (ce mois-ci, Thomas Coupeau, le mois prochain Jordan Moilim). Pour 25 euros, la formule offre un burger végétarien, de la mer ou carné (les potatoe buns y sont simplement parfaits), un accompagnement plus ou moins healthy (des champignons de Paris aux frites de patate douce), un dessert bien gourmand (pain perdu, granola ou brownie), un jus et une boisson chaude. On ne demandait rien de plus.

The Good Life recommande : en formule, le bun avocat-saumon, les pommes de terre grenaille et ne pas hésiter à payer un supplément pour le chaï latte.

Princesse Café, 32 Rue Bichat, 75010 Paris.

Le bun aux œufs Bénédicte et bacon.
Le bun aux œufs Bénédicte et bacon. Princesse Café

3 – Ambos : à deux, c’est mieux

On a connu Pierre Chomet dans la saison 12 de l’émission culinaire de M6. Sa verve et sa cuisine inspirée de la Thaïlande où il a travaillé pendant quelques années ne lui ont pourtant pas permis de passer le stade des quarts de finale. De retour en France — une tendance chez les Top Chefs ? —, il vient d’ouvrir avec son épouse Cristina Tejeda son premier restaurant à Paris.

Cheffe émérite, Cristina a officié, comme Pierre, à l’Atelier Robuchon de Londres avant de prendre son service auprès de sa Majesté Elisabeth II. Elle porte donc au même titre que son mari la casquette de cheffe en cuisine, dans ce restaurant dont le nom incarne leur complémentarité de sa cuisine — Ambos signifie « à deux » en Espagnol. C’est de cette façon qu’en sont imaginés tous les plats. Entre saveurs latinas et tradition française, teintée des savoir-faire asiatiques hérités de leur vie à Bangkok, c’est une cuisine généreuse que propose le couple.

The Good Life recommande : il faut absolument goûter aux arepas, une recette hérité du Vénézuela et au pad thaï renversé, une recette imaginée pour Top Chef.

Ambos, 38 Rue de Vaugirard, 75006 Paris.

Couverts proscrits pour se délecter de l’arepa.
Couverts proscrits pour se délecter de l’arepa. Pierre-Lucet Penato

4 – Unagi, bistrot japonais

Il est vrai que la rue de la Pompe n’est pas celle qui accueille le plus grand nombre de nouveaux restaurants à Paris. Pourtant, au calme du tumulte des 9 et 10e arrondissements où les tables ouvrent et ferment en un clin d’œil, Unagi fera sauter les résidents de l’Est dans un métro… ou un taxi. Réalisé par le collectif Uchronia qui décline, pour l’occasion, sa palette de loufoqueries dans un style très bistrot, inspiré des rugosités et de la chromie de l’île de Lanzarote, ce nouveau comptoir japonais est aussi beau que bon.

Fait rare pour une adresse aux accents nippons, la carte s’adapte aux saisons et aux nouveaux enjeux du secteur. L’avocat comme le saumon, pourtant incontournables sur menu des restaurant japonais, s’effacent au profit de légumes saisonniers et de poissons issus de la pêche durable. Des bouchées uniques comme les sandos, sushis, sashimis et hand rolls côtoient des mets à partager, dans le plus pur esprit de l’izakaya. Ici, l’hommage à la brasserie se poursuit : on croise quelques succulents classiques nippons sont revisités à la sauce tricolore, à l’image d’un crispy rice au foie gras laqué de teriyaki ou d’un tataki de magret d’oie à la sauce soja fumée.

The Good Life recommande : les saveurs fusions franco-japonaises sont immanquables mais un bon sushi ne se refuse jamais.

Unagi,118 Rue de Longchamp, 75016 Paris.

Unagi conjugue les codes du bistrot et de l’izakaya.
Unagi conjugue les codes du bistrot et de l’izakaya. Felix Dol Maillot

5 – Bao Express : Hong-Kong unlimited

Elle a bousculé les codes du restaurant chinois à Paris. S’éloignant des tavernes à la déco largement remisée au second plan, Céline Chung a, avec son concept Bao Family, fait entrer la cuisine de ses ancêtres dans la hype parisienne. Soignant aussi bien la mise en scène de ses restaurants que le contenu de ses assiettes, elle a conquis le cœur des Parisiens exigeants à l’époque où la petite assiette à partager assistée d’un verre de « vin nat’ » était la norme. Après le Petit, le Gros et le Bleu, le Bao selon Céline Chung et son associé Billy Pham se décline en version « Express », dans le 11e arrondissement.

Bao Express a également ouvert une échoppe dédiée aux douceurs sucrées la porte à côté.
Bao Express a également ouvert une échoppe dédiée aux douceurs sucrées la porte à côté. Bao Express

Le repas sera chronométré. Néanmoins l’heure et demie impartie pour les dégustations du premier service sera largement suffisante pour découvrir la carte qui met en lumière les spécialités de la cuisine hongkokaise. Celle-ci reprend les grands classiques de Bao Family (Har Gow, Chinese Spring Rolls ou Siu Mai) et introduit de nouveaux trésors comme les Ham Sui Gao (petits beignets façonnés à base de pâte de riz gluant) ou les You Tiao, beignets à l’allure de churros fourrés à la crevette.

Pour découvrir le vrai Hong-Kong, il faudra pourtant réserver un peu d’appétit pour s’attaquer au Hong-Kong French toast, pain de mie moelleux fris fourré au beurre de cacahuète ou au jaune d’œuf salé très coulant, un dessert très populaire dans les Cha Chaan Teng, les cafeteria typiques de Hong-Kong. C’est plutôt du côté de Bao Bakery, qui jouxte l’entrée du restaurant, avec pignon sur rue, que les déjeuners seront menés façon express : à déguster sur le pouce au bar ou à prendre à emporter pour s’en délecter plus tard.

The Good Life recommande : le Charsiu bao, un classique Bao Family dont on ne se lasse pas, et une portion de poulet sweet & sour, un poulet du Gâtinais ultra croustillant, sauté dans une sauce sucrée salée et lamelles de poivrons.

Bao Express, 10 rue Bréguet, 75011 Paris.

Les tables chez Bao Express sont souvent bien garnies.
Les tables chez Bao Express sont souvent bien garnies. Bao Express

6 – Alesti, joli restaurant à Paris

Les nouveaux restaurants à Paris ont cela de surprenant que, derrière un nom, peuvent se cacher mille et unes histoires. Chez Alesti, patronyme qu’on aurait imaginé à consonances italiennes, on retrouve un néo-bistrot pile dans les codes d’aujourd’hui. Si l’on nous indique une carte aux influences provençales — Alesti signifie en fait « partager » en Patois —, le menu midi s’appréhende plutôt comme une ardoise de saison tout ce qu’il y a de plus savoureux mais sans grande originalité.

Le dimanche, l’heure est au fameux brunch. Pour satisfaire la clientèle d’un quartier toujours en quête de la dernière adresse où déguster les meilleurs œufs brouillés de Paris, Alesti n’a pas hésité à troquer son format de restaurant classique. Ainsi, c’est une formule à 35 euros, inutilement trop copieuse, qui sera servie à partir de midi — pas avant, désolé pour les lèves-tôt —, proposant les fameux œufs brouillés et autres réjouissances plutôt originales dans un format de brunch (poulet frit, rillettes…).

The Good Life recommande : de se laisser surprendre par l’ardoise d’un midi, le lieu étant plus joli de jour.

Alesti, 13 Rue du Faubourg Montmartre, 75009 Paris.

L’œuf en cocote chez Alesti.
L’œuf en cocote chez Alesti. The Travel Buds

7 – HaSalon, le restaurant qui fait sortir des frontières de Paris

Une salle, deux ambiances. Diner chez HaSalon à 20 heures est une expérience paisible où l’on est reçu par un serveur qui se présentera par son prénom, avec un supplément sourire. Patientez jusqu’à 22 heures et l’ambiance sera toute autre… Dans la lignée des restaurants festifs de Tel Aviv, alors que s’approchent les 12 coups, la musique résonne plus fort et l’assiette devient secondaire. Vous êtes prévenus. Rendez-vous donc à 20 heures, à Saint-Ouen. C’est dans les anciens murs redécorés du restaurant Ma Cocote que s’est installé la superstar des chefs israélien, Eyal Shani, après avoir créé le concept HaSalon à Tel Aviv en 2008 et l’avoir fait voyager dans le monde entier.

Le menu ne dresse pas une liste de mets aux intitulés compliqués. Non, elle articule en police Comic Sans MS une longue proposition catégorisée selon le régime de l’assiette (végétarienne, de la mer ou carnée) qui exclut les codes des entrées-plats-desserts. On y retrouve aussi bien des pâtes cacio e pepe qu’un crudo de bar simplement arrosé de citron et d’olive, des gnocchi sans patate ni farine comme une entrecôte maturée ou un bar entier. Tout y est bon et goûteux, onéreux aussi (27 euros pour six sashimis de sériole).

The Good Life recommande : les gnocchi sans patate, soit les « nuages de ricotta » et le houmous, très réussi. Le tout à arroser d’un Negroni, s’il vous plait.

HaSalon. 106 Rue des Rosiers, 93400 Saint-Ouen-sur-Seine.

Les fleurs d’artichauts.
Les fleurs d’artichauts. Adrien Ozouf

8 – Le Chardonnay, meilleur nouveau bistrot

On connaissait Aux Grands Crus de Bourgogne. Voici son petit-frère, Le Chardonnay. Posté la porte à côté, faisant de même un clin d’œil au territoire viticole bourguignon, ce nouveau restaurant à Paris est une pépite. Avec son format de néo-bistrot — « néo » pour sa décoration contemporaine, « bistrot » pour les codes du genre parfaitement respectés et une carte reprenant les classiques du genre —, on y déguste des mets simples parmi les plus réussis de Paris (mettre article croque).

De midi à minuit, sans réservation, on aimera s’attabler au bar, d’où l’on discute avec une équipe de salle charmante. Des plats mijotés au déjeuner en passant par les petites assiettes gourmandes en fin de journée, Le Chardonnay ne propose que le meilleur d’une cuisine authentique dans la pure lignée de son grand-frère.

The Good Life recommande : le croque-monsieur ! Mais on vous a déjà expliqué pourquoi… (lien)

Le Chardonnay, 3 rue Bachaumont, 75002 Paris.

C’est au Chardonnay que nous avons déniché le meilleur croque-monsieur de Paris.
C’est au Chardonnay que nous avons déniché le meilleur croque-monsieur de Paris.

F.L.G.

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