Culture
Du jazz pointu aux mélodies planantes du R’n’B, en passant par du rock alternatif et un retour électro (très) attendu, voici un point sur l’actu musicale du moment, tous genres confondus.
Electro
Cinq années ! C’est le temps pris par Clara Cappagli et Armand Bultheel pour enfin revenir aux affaires et ravir les oreilles emballées par leur premier opus, The Dog and The Future. L’attente valait la peine. Le duo a rentré ses griffes, et Player Non Player aborde des thèmes graves liés à l’intime ou à la disparition.
Ça s’appellerait calmer le jeu si la sortie de l’album n’était accompagnée d’un jeu vidéo en ligne du même nom, conçu par le duo en parallèle de ses 12 titres. Moins systématiquement dansante, la pop synthétique d’Agar Agar sert la voix toujours plus profonde de Clara, aux étonnantes réminiscences de la new-wave futuriste des B-52’s. Les jeux sont fait !
Dance
Du chemin, Caroline Polachek en a énormément parcouru, sans jamais céder aux autoroutes de la facilité. Issue de la scène underground new-yorkaise, avec le groupe Chairlift, la chanteuse trace un chemin toujours plus singulier, entre chanson pop mutante et R’n’B très personnel.
Sa cote avait d’ailleurs grimpé en flèche en contribuant à la chanson No Angel pour Beyoncé, puis dans des duos avec Christine & The Queens (Redcar) et Charli XCX. Dans ce 4e album solo, elle varie les plaisirs, en collaborant avec des producteurs de différents horizons (Danny Harle, A.G. Cook, Sega Bodega…), qui lui ouvrent les portes d’une liberté qu’elle entend bien conserver.
À lire aussi
Rock
Un mythe du rock alternatif américain ! Depuis plus de quarante ans, ces contemporains de Sonic Youth et des Pixies produisent un rock mélodique et à fleur de peau. Sur leur 16e album, les trois du New Jersey continuent de labourer les terres de leurs maîtres (Velvet Underground, Television…) pour en récolter des classiques intemporels, souvent répétitifs au point d’en devenir hypnotiques.
Une œuvre qui sonne d’autant plus instinctive qu’elle est réalisée par le groupe lui-même, et enregistrée dans les conditions du live. Mieux qu’une ode au temps qui passe : une brillante façon de garder la tête dans ses jeunes années, tout en assumant l’âge de la maturité.
Techno
En arabe, le titre calligraphié signifie « trois », et marque une nouvelle étape majeure dans la trajectoire du collectif franco-algérien de Paris. Fruit de la rencontre entre des musiciens et producteurs de différentes scènes, Acid Arab porte, jusque dans son nom, l’essence d’une hybridation aussi rare que parfaite entre musiques électroniques, et rythmes d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, entre tradition et modernité.
Comme à son habitude, le groupe invite des voix qui imprègnent chaque titre d’une culture musicale propre, aux sommets desquelles celle du regretté Rachid Taha. Un trip aussi dansant qu’emballant.
R’n’B
Ce n’est pas rose tous les jours dans la vie de Jeremy Nutzman, qui a vu sa maison incendiée et son compte en banque piraté… Heureusement, le sourire revient quand il enfile son costume d’artiste sous le nom de Velvet Negroni. De ses malheurs, il a même puisé la force et l’inspiration pour son 2nd album, une œuvre délirante et inventive, qui mélange éclairs rock, pop délurée, rap et R’n’B sensuel.
Pianiste classique de formation et skater de haut vol, Nutzman a trouvé dans la musique une échappatoire pour donner libre cours à une folie douce aux airs presque funky. La ville de Minneapolis n’avait connu pareille révolution depuis Prince !
Rock
Avec son nom sorti d’un western et des sessions d’enregistrement au cœur de la campagne du Texas, on jurerait que Theo Lawrence est américain.
On aurait raison tant ses chansons puisent leur essence dans les racines du rock’n’roll : blues, country, folk. Le crooner franco-canadien porte en lui un amour sincère d’une Amérique authentique, celle des honky tonk bars et des saloons qu’il a avidement fréquentés. Rétro, nostalgique, mais jamais passéiste.
Jazz
Mythique pianiste américain de jazz qui accompagna les plus grands (Dizzy Gillespie, Freddie Hubbard, Stan Getz, Ron Carter…), Kenny Barron s’est souvent fait désirer sous son nom.
À bientôt 80 ans, il signe son premier album piano solo depuis 1981, neuf titres parmi lesquels des compositions personnelles côtoient cinq standards du genre (Duke Ellington, Thelonious Monk…) dans des versions à nu, tout en émotion. Un événement.
P.B.
Suivez The Good Life sur Spotify pour retrouver toutes nos playlists : @thegoodlifemagazine
À écouter aussi
Playlist : un dimanche avec Louane aux Studios Miraval