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French Tech : A Nantes, on joue collectif
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Nantes : sur le terrain de la tech, on joue collectif

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A Nantes, le nombre d'entreprises et de nouveaux emplois ne cesse d'augmenter... Une croissance à peine freinée par l'incendie de la cantine numérique, lieu de rassemblement des start-up locales, en novembre dernier. La raison ? Une solidarité quasi-inédite. Explications.

Franklin Azzi, à l’origine de la renaissance de l’imprimerie Mame à Tours, s’est attaqué aux Halles Alstom de Nantes, dans leur intégralité. Benjamin Avignon, du cabinet Avignon-Clouet, aura la lourde tâche d’aménager la Halle 6, qui servira de totem pour la French Tech nantaise. Rencontres.

Benjamin Avignon, architecte du futur bâtiment totem de la Nantes Tech

The Good Life : Qu’est-ce qui vous a attiré dans ce projet ?
Benjamin Avignon : Outre la taille exceptionnelle du bâtiment, ce sont la situation urbaine, au coeur du futur quartier de la création de Nantes, et la réhabilitation d’un endroit mythique qui nous ont poussé a candidater.

TGL : Les premiers visuels 3D laissent deviner un futur bâtiment lumineux, spacieux et fonctionnel. Comment allez-vous rendre un endroit a priori austère en centre névralgique et dynamique de la ville ?
BA : En exploitant les qualités intrinsèques du bâtiment, il faudra favoriser les entrées de lumières et multiplier les espaces traversants. Tout cela va permettre l’émergence de pratiques nouvelles.

TGL : C’est là que la French Tech installera son bâtiment totem. Comment avez-vous imaginé un tel espace de collaboration ?
BA : Il faut un bâtiment qui dégage une identification remarquable sur un site recevant de nombreux programmes. Le bâtiment doit être au service de ses futurs utilisateurs, mais il ne doit pas perdre son âme. Notre regard compte offrir une écriture et des usages résolument contemporains.

Le futur bâtiment totem de la Nantes Tech (2018), dans la Halle 6 des anciennes Halles Alstom.
Le futur bâtiment totem de la Nantes Tech (2018), dans la Halle 6 des anciennes Halles Alstom. Romain Ghomari

Franklin Azzi, maestro de l’architecture industrielle

The Good Life :  Vous aimez les challenges, après Mame à Tours, vous vous attaquez à un autre monstre d’architecture industrielle… Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce projet ?
Franklin Azzi : La ville de Nantes est l’héritière d’un patrimoine industriel et portuaire fort. Ce patrimoine bâti a laissé derrière lui des entrepôts, des usines, des halles de grande qualité qui se prêtent bien à l’exercice de la reconversion. La friche Alstom est un lieu symbolique pour les Nantais, les anciennes halles ont en effet accueilli toute une génération d’ouvriers. Le nouveau projet permettra de poursuivre et d’entretenir ce lien fort avec les habitants par sa capacité d’accueil des nouvelles générations.

TGL : D’où vient cet « amour » pour les sheds ? Les Halles n’auront pourtant plus de mission industrielle, vous auriez pu vous en « débarrasser »…
FA : Les sheds avaient pour vocation d’origine d’apporter une lumière du nord qui offrait une qualité d’éclairage naturel et constante dans les espaces de travail.  C’est une lumière douce qui permet d’offrir des conditions de travail idéales aux étudiants en art.

TGL :  Vous avez découvert des couleurs sous les couches de peinture de l’imprimerie Mame. Est-ce qu’il faut s’attendre à une surprise aux Halles Alstom?
FA :  L’exercice de redonner une vie à un bâtiment centenaire a son lot d’inconnu ! Cependant, à l’inverse de l’imprimerie de Mame conçue par Zehrfuss, Prouvé, et le peintre Pillet – dont la mise en couleur des surfaces architecturales participait à l’amélioration des conditions de travail des salariés -, les Halles Alstom sont le produit d’une conception purement industrielle. Le bâtiment est pensé de manière à pouvoir être modulaire, léger, et pérenne. Les mots d’ordre ? Usage, fonctionnalité et rentabilité. C’est d’ailleurs ce squelette métallique qui va porter le nouvel imperméable transparent. Sous ce « parapluie », à l’image des poupées russes, sont glissés des bâtiments autonomes, des sortes de « boîtes dans la boîte », apportant tout le confort thermique, acoustique nécessaire aux futurs programmes.

Les Halles Alstom où s’installera, entre autres, l’Ecole des Beaux-Arts.
Les Halles Alstom où s’installera, entre autres, l’Ecole des Beaux-Arts. Franklin Azzi Architecture

 

 

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