Culture
Romainville accueille un nouveau programme de résidence d’artistes, laboratoire expérimental d’échanges entre les pratiques des pensionnaires. Rodez rend hommage au dernier Soulages, en son fief, et Édimbourg reçoit Grayson Perry, le pape du mélange des genres.
De Paris à Edinburgh, The Good Life vous présente trois expositions d’art contemporain à découvrir cet automne.
A lire aussi : Life’s a beach : visite de l’exposition flottante de Martin Parr à Paris
Coup de projecteur sur le Grand Paris
Quatre ans après l’inauguration de sa fondation pour l’art dans une ancienne usine pharmaceutique, le pôle culturel pensé par le groupe immobilier Fiminco affiche des ambitions de grand mécène. À Romainville (Seine-Saint-Denis), le lieu est conçu comme un écosystème où cohabitent des espaces d’exposition, de médiation et des structures adaptées au spectacle vivant. De nombreuses galeries d’art contemporain comme Air de Paris, Galerie Sator et In Situ Fabienne Leclerc y ont aussi élu domicile, aux côtés de la compagnie de danse Blanca Li.
Depuis le printemps, la résidence d’artistes « Talents ! » accueille des acteurs internationaux de la création contemporaine, en collaboration avec un réseau de partenaires comme l’Institut français de Tunisie. Un programme de résidences de onze mois est aussi ouvert aux plasticiens et autres artistes visuels indépendants.
Signe des temps, de nombreux intervenants du cru 2023 rêvent d’une nouvelle donne. La Réunionnaise Stéphanie Brossard explore les perturbations naturelles (séismes, cyclones) pour les mettre en regard de phénomènes sociaux (frontières, métissage, mobilité). Ses propositions abordent le chaos comme un point de départ positif, sorte de tabula rasa pour tout réinventer.
Marielle Chabal construit quant à elle des « expériences de pensée », qui se manifestent sous forme de symposiums performatifs, où la communauté scientifique mêle ses connaissances à des oeuvres fictives pour questionner le rôle social de l’art. Les travaux des douze pensionnaires étaient réunis dans l’exposition estivale Odyssées urbaines, organisée comme la dernière étape du dialogue artistique entre les résidents.
Dans le bâtiment adjacent, le fonds régional d’art contemporain (FRAC) Ile-de-France s’est donné pour mission de valoriser les oeuvres d’art et des métiers de la conservation et de la restauration. Il fête en ce moment ses 40 ans à travers une exposition rétrospective.
> Fondation Fiminco. Fondationfiminco.com
A lire aussi : Art, photo, mode et design : les expositions à voir autour du monde
Soulages en pleine lumière
Premier hommage posthume au peintre de « l’outrenoir » à domicile, l’exposition du musée de Rodez présente les créations du maître réalisées de 2010 à sa disparition, en 2022, à l’âge de 102 ans. À cheval entre le monde moderne et contemporain, Soulages a su rester d’actualité tout au long de sa carrière, gardant une identité forte et cohérente tout en évitant habilement l’autocitation. Une quarantaine d’oeuvres d’art contemporain retracent ainsi une décennie de noir et de lumière, qui accrochent le couteau aussi bien que l’âme.
> Les Derniers Soulages, musée Soulages, jusqu’au 7 janvier. Musee-soulages-rodez.fr
Grayson Perry, roi du kitsch
Artiste décalé et engagé, Grayson Perry dénonce les travers de nos sociétés et du monde de l’art depuis plus de quarante ans. Habitué des juxtapositions revendicatrices, le lauréat du prix Turner pose ses vases à messages, ses tapisseries loufoques, sa moto rose et son teddy bear préféré au beau milieu des galeries nationales d’Écosse. Fasciné par l’esthétique punk, le sexe et la contre-culture, Grayson nous embarque sous les traits de Claire, son alter ego travesti mal fagoté, dans une quête incessante de la définition du bon goût.
> Grayson Perry. Smash Hits, National Galleries Scotland, jusqu’au 12 novembre. Nationalgalleries.org
A lire aussi : 3 expositions d’art contemporain à voir dès maintenant
