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Icelandair s’offre un voyage dans le temps pour ses 80 ans
Icelandair s’offre un voyage dans le temps pour ses 80 ans
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The Good Business

Icelandair s’offre un voyage dans le temps pour ses 80 ans

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Le 8 septembre, Icelandair organisait « Ahead of Times », une pièce de théâtre en plein ciel, lors d’un vol entre Londres, Reykjavik et New York. Une façon originale et inédite de fêter ses 80 ans.

Etrange ballet que celui observé par les voyageurs du terminal 2 d’Heathrow le 8 septembre dernier. Deux hippies allongés près du Lounge Lufthansa, une star de cinéma et un couple d’amoureux transits aux adieux déchirants tout droit sortis des années 40, un pilote au look vintage… des personnages hauts en couleurs déambulent l’air de rien dans les travées de l’aéroport, devant les bars à sushis, boutiques d’électronique et badauds vissés à leurs smartphones. Un anachronisme amusant imaginé par Icelandair.

Le personnage de Miss Hall, star de cinéma des années 40, interprétée par la pilote d’ Icelandair Berglind Heiða Árnadóttir accompagnée de son chauffeur (Adam Burton de la troupe Gideon Reeling), dans le terminal 2 d’Heathrow.
Le personnage de Miss Hall, star de cinéma des années 40, interprétée par la pilote d’ Icelandair Berglind Heiða Árnadóttir accompagnée de son chauffeur (Adam Burton de la troupe Gideon Reeling), dans le terminal 2 d’Heathrow. Julien Chassagne

Si certains voyageurs passent sans se poser de questions, – à Londres après tout, le bizarre ne l’est plus tant que ça – d’autres s’interrogent. S’arrêtent sans trop oser prendre de photos. Puis il y a les plus curieux qui se renseignent auprès du personnel de la compagnie islandaise. Ils apprennent alors qu’ Icelandair fête ses 80 ans, et, pour l’occasion, s’est offert une expérience inédite : un show en plein vol, à 10 000 mètres d’altitude. Les comédiens – de la troupe anglaise Gideon Reeling (@GideonReeling), mais aussi des employés de la compagnie, qui ont passé des auditions et pris des cours de théâtre – interprètent des personnages fictifs ou réels, de plusieurs époques, dans une pièce centrée autour du personnage de Edda, la fille des fondateurs d’ Icelandair.

Ingvar Örn Gislason, salarié de la compagnie, interprète un pilote dans un costume d’origine (1947).
Ingvar Örn Gislason, salarié de la compagnie, interprète un pilote dans un costume d’origine (1947). Julien Chassagne

Le temps d’un trajet Londres – Reykjavik – New York, symbole de ce qui a fait la réussite de la compagnie, relier l’Europe à l’Amérique du Nord, tout ce petit monde passe de siège en siège et fait la discussion aux passagers, contant leurs histoires. Un nouveau type de divertissement en vol qui, pour le moment, ne sera qu’un one shot, tant les efforts, surtout au niveau de la logistique, et les forces à rassembler, sont importantes. « L’Islandais est ainsi… Il fonce sans trop faire de plans sur la comète, il agit et règle les problèmes les uns après les autres. Si l’on avait pensé à toutes les contraintes en amont, nous n’aurions peut-être pas eu le courage de nous lancer », nous confie Léa Gestsdóttir Gayet, Marketing PR Coordinator pour la compagnie et Franco-Islandaise, entre deux anecdotes sur son retour en France, l’an dernier, pour y suivre les exploits de son équipe pendant l’Euro.

Un événement qui a renforcé un peu plus l’image de contrée sympathique, audacieuse et spectaculaire qui colle à l’Islande. Un pays qui, s’il attire de plus en plus de touristes, le doit aussi à l’aérien…

Icelandair, pionnier du stop-over

Avant Björk, Game of Thrones, l’éruption du volcan Eyjafjallojökull en 2010 ou le football en 2016, c’est l’imagination d’Alfred Eliasson qui a mis l’Islande sur la carte. Dans les années 50, quand l’île est encore l’un des pays les plus pauvres d’Europe, il est à la tête de Loftleiðir Icelandic, l’ancien nom d’ Icelandair. Il décide alors d’utiliser la position stratégique de l’Islande entre l’Amérique du Nord et le vieux continent pour en faire un point de passage des vols transatlantiques économiques.

Birkir Hólm Guðnason, CEO Icelandair et booster de l’escale tourisme à Reykjavik (extrait du The Good Life N°22)

Birkir Holm Guönason


« Sa » brillante petite compagnie – 3,5 M de passagers prévus en 2016, + 15 % de croissance annuelle ! – a su résister aux effets dévastateurs des caprices du volcan Grimsvötn, dont l’épais nuage de cendres avait cloué ses avions au sol en 2011. Icelandair brille aujourd’hui de toute son ingéniosité pour se positionner en hub géostratégique idéal, à mi‑distance entre l’Europe et l’Amérique du Nord, et transformer cette escale de Reykjavik en magique escapade boréale. Birkir Holm Guönason se sent « at home » au sein d’Icelandair, qu’il a rejointe en 2000 dès la fin de ses études – licence en gestion d’entreprise et en économie à l’université d’Aalborg, au Danemark, puis MBA pour tracer sa propre route aérienne, de simple commercial pour l’Islande à directeur général de la compagnie huit ans plus tard. Inventif, Birkir Hólm Guðnason est l’instigateur du concept MyStopover, qui incite les passagers à profiter de leur escale à Reykjavik pour visiter l’Islande (jusqu’à 7 nuits), et ce sans supplément sur leur billet d’avion pour New York ou Montréal. « Good pour le tourisme islandais, good pour Icelandair ! » note BHG. Laura Cordin.

La compagnie islandaise est donc l’une des premières à imaginer le stop-over comme on le connaît et que les airlines du golfe essaient de « reproduire » pour les très longs courriers aujourd’hui.

Les comédiens passent de siège en siège et improvisent des dialogues avec les passagers.
Les comédiens passent de siège en siège et improvisent des dialogues avec les passagers. Julien Chassagne

Outre faire transiter plus de passagers, les compagnies aériennes qui adoptent la formule stop-over permettent aussi à des villes auxquelles les voyageurs ne pensent pas instantanément, d’augmenter leur nombre de visiteurs en proposant des séjours courts, le temps d’une escale d’un ou plusieurs jours, d’attirer l’attention des tour-opérateurs, puis des touristes qui en font finalement leurs destinations finales. Si cela a fonctionné pour Dubaï, c’est vrai aussi pour l’Islande, destination tendance depuis une dizaine d’années.

Toutes les hôtesses ont enfilé pour l’occasion des tenues de différentes époques, d’origine, conservées par une ancienne de la compagnie. Ici, l’année 1988.
Toutes les hôtesses ont enfilé pour l’occasion des tenues de différentes époques, d’origine, conservées par une ancienne de la compagnie. Ici, l’année 1988. Julien Chassagne

A 80 ans, Icelandair est l’une des plus anciennes compagnies aériennes d’Europe, fondée bien avant Alitalia, la TAP ou la voisine Scandinavian Airlines par exemple. Aujourd’hui, c’est un groupe de neuf entreprises, dont une chaîne d’hôtels, un tour-opérateur, des guides touristiques, etc. Une longévité, une croissance et une régularité qui impressionnent, pour la compagnie nationale d’un pays qui compte autant d’habitants que le Lot-et-Garonne. Le tout en restant modeste, avec 30 appareils et 72 destinations. Comme quoi, avec des idées et un pays qui vaut le détour…

Icelandair en chiffres

  • Nombre d’appareils : 30 (25 Boeing 757-200, 1 Boeing 757-300 et 4 Boeing 767-300).
  • Nombre de passagers embarqués en 2016 : 3,7 millions (+ 20 % par rapport à 2015).
  • Nombre d’employés : 3900 pour le groupe Icelandair (1924 pour la compagnie aérienne).
  • CA du groupe Icelandair en 2016 : 1,285 milliards de dollars.
  • Croissance 2015-2016 : + 13 %.
  • Croissance 2009 -2016 : + 71 %.

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