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The Good Life dresse le portrait de sept acteurs du vin rosé qui dominent aussi bien leur sujet que le secteur, 2023 - The Good Life
The Good Life dresse le portrait de sept acteurs du vin rosé qui dominent aussi bien leur sujet que le secteur, 2023 - The Good Life
Marine Mimouni

Horlogerie

Vin rosé : 7 grand noms qui ont fait exploser le marché

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De Brad Pitt à Ravi Viswanathan, The Good Life dresse le portrait de sept acteurs du vin rosé qui dominent le marché ces derniers temps.

Propriétaires de renom, stars au palais visionnaire, fine fleur des œnologues, ils sont écoutés, respectés, leur production, récompensée. Qui sont ces acteurs du vin rosé qui dominent aussi bien leur sujet que le secteur ?


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Portrait de Sacha Lichine.
Portrait de Sacha Lichine. DR

Le château d’Esclans de Sacha Lichine 

Pour les amateurs de bordeaux, le nom de Lichine est pour toujours associé au château Prieuré-Lichine, en appellation margaux. C’est pourtant après la vente de la propriété que Sacha Lichine a découvert la Provence. À la recherche
d’un domaine, il en visite plusieurs avant de jeter son dévolu sur le château d’Esclans, en 2006. Une acquisition qui va le propulser à la tête d’une véritable success-story grâce à une intuition : le rosé est la couleur de l’avenir pour le vin
aux États-Unis. « Un vin léger, facile à boire et qui rappelle de bons souvenirs à ceux qui ont passé leurs vacances sur la Côte d’Azur. »

Pas question pour autant de se contenter de produire un vin bas de gamme. Grâce aux conseils de l’œnologue Patrick Léon, qui fut directeur du château Mouton Rothschild, Sacha Lichine élabore un rosé aux multiples qualités, à ses yeux, et surtout très pâle. Ce sera la naissance de la cuvée Château d’Esclans, puis de Garrus, la cuvée haut de gamme, élevée sous bois. « Avec Patrick Léon, nous nous sommes inspirés des méthodes bourguignonnes pour la vinification et avons pris le risque d’élaborer un rosé qui ne pouvait pas plaire à tout le monde. » Pari réussi pour le nouvel acteur du vin rosé, qui jouera lui-même le rôle de commercial en faisant du porte-à-porte dans les grands restaurants de New York tout d’abord, puis à Chicago et Miami où ses vins font un tabac.

En parallèle, ce nouvel acteur du vin rosé crée une cuvée de négoce, Whispering Angel, qui devient même le vin français le plus vendu aux États-Unis. Cette seule cuvée est ainsi produite à 12 millions de bouteilles… Depuis 2019, Moët Hennessy, la branche vins et spiritueux de LVMH, est devenu actionnaire majoritaire de l’entreprise. De quoi accompagner de nouveaux projets, avec deux rosés moins chers destinés aux marchés anglo-saxons. 


Portrait de Brad Pitt.
Portrait de Brad Pitt. DR

Le château de Miraval de Brad Pitt 

Qui aurait pu imaginer voir un jour Brad Pitt, plus habitué aux tapis rouges, se transformer en vigneron modèle ? C’est pourtant ce qu’il s’est passé lorsque, avec son épouse Angelina Jolie, il achète le château de Miraval, en 2011, pour 35 M €. Un domaine d’alors 600 ha (contre près de 1 000 aujourd’hui), dont une cinquantaine de vignes sur la commune du Val, tout près de Correns, dans le Var. Quelques années et un divorce plus tard, il ne reste plus que Brad Pitt sur la propriété, où il produit toujours des rosés, grâce aux judicieux conseils de la famille propriétaire du château de Beaucastel, en appellation châteauneuf-du-pape.

Séduit par le potentiel du domaine, en bio depuis une quarantaine d’année, Marc Perrin s’associe à Brad Pitt et prend en charge la production, la distribution et la commercialisation des vins, en touchant 50 % des parts du domaine, les profits étant partagés à parts égales. Le premier millésime sort en 2012 et le succès est immédiat. Dans la foulée, Miraval est le premier vin rosé à entrer dans la liste des 100 meilleures cuvées de l’année du Wine Spectator, le magazine américain de référence.

Les 6 000 premières bouteilles, mises en vente en ligne, sont liquidées en… 5 heures ! Depuis, Brad Pitt ne rate pas une occasion de mettre en avant les vins de son domaine. La cuvée Muse de Miraval, désignée meilleur rosé du monde de l’année par Wine Spectator, sera ainsi lancée lors du Festival de Cannes 2019. 


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Portrait de Ravi Viswanathan.
Portrait de Ravi Viswanathan. DR

Grover de Ravi Viswanathan

C’est à l’âge de 1 mois que Ravi Viswanathan rejoint la France et son père, franco-indien et professeur de lettres. Une enfance qu’il passe entre les DOM-TOM, la métropole et d’anciennes colonies françaises en Afrique, au fil des mutations de son père. Après des études d’ingénieur et X-Ponts, il devient banquier d’affaires, « un peu par accident », reconnaît-il. En 2011, avec deux amis, il décide de se lancer dans l’investissement en montant plusieurs fonds à Singapour.

L’un d’entre eux est focalisé sur le vin. « Au milieu des années 90, j’ai découvert que l’Inde produisait du vin et qu’il n’était pas mauvais ! » Avec son fonds, le nouvel acteur du vin rosé prend alors progressivement le contrôle de la société Grover, fondée dans les années 60 par le père de la viticulture indienne, qui se fait alors conseiller par le célèbre œnologue français Michel Rolland. À côté des nombreuses cuvées de Grover (même une vendange tardive), Ravi Viswanathan impose la production de rosés pour répondre aux attentes des nouvelles consommatrices. « La production est encore petite, de l’ordre de 10 % des 500 ha que nous exploitons en propre ou en négoce, mais elle est en constante augmentation. »

Des rosés assez éloignés des standards provençaux, avec une couleur plus soutenue, mais surtout un sucre résiduel plus important pour s’associer avec la cuisine épicée indienne. Une gastronomie qui se retrouve dans le monde entier, ce qui permet à Ravi Viswanathan d’exporter 15 % de sa production dans 25 pays, dont la France. Quant à l’avenir, lui aussi s’annonce rose avec une augmentation de la consommation de 30 % par an.


Portrait de Laurence Berlemont.
Portrait de Laurence Berlemont. DR

Le cabinet d’agronomie provençale de Laurence Berlemont 

Miraval, Margüi, Sannes, Fontenille, Chausse, Estoublon, Bel Air… Les références de Laurence Berlemont, au sein du Cabinet d’agronomie provençale, évoquent plus un carnet d’adresses mondain qu’une liste de vignerons. Il faut dire qu’ils appartiennent tous à des clients fortunés, plus ou moins connus. Loin d’être une simple œnologue, la jeune femme est avant tout un véritable conseil, en s’occupant des vignes le temps, pour les propriétaires, de trouver un gérant, mais surtout en les accompagnant dans l’élaboration de cuvées sur mesure. « Travailler avec des gens riches et célèbres, qui ont les moyens de leurs ambitions, offre une grande liberté de création. Sans perdre de vue l’équilibre financier. » Rien pourtant ne la prédestinait à devenir une figure incontournable du vin en Provence.

Passionnée par la biochimie, elle se rêvait plutôt chercheuse au CNRS, avant d’intégrer l’école d’agronomie Paris-Grignon, absorbée, depuis, par AgroParisTech. C’est sa rencontre avec Denis Boubals, figure de la viticulture mondiale au début des années 90, qui sera déterminante. Celle qui ne boit alors pas de vin se réoriente et fonce dans cette filière « où l’on n’embauchait alors pas de femmes, parce qu’elles faisaient tourner le vin en cave », ironise Laurence Berlemont.

Depuis quelques mois, elle se revendique aussi comme la « fermière de George Clooney » au domaine du Canadel, parmi la trentaine de propriétés qu’elle accompagne ou la coopérative des Vignerons de Correns. Toujours en militant pour une viticulture en bio, voire en biodynamie.


Portrait de Valérie Rousselle.
Portrait de Valérie Rousselle. DR

Le château Roubine de Valérie Rousselle 

La native de Saint-Tropez ne s’imaginait pas en ambassadrice infatigable du rosé de Provence. Elle travaille alors pour le groupe Barrière à Deauville lorsqu’elle visite le château Roubine, dans le vallon de Lorgues. Le coup de foudre est immédiat pour les 130 ha du domaine, dont 72 ha de vignes d’un seul tenant. Valérie Rousselle laisse alors tout tomber et celle qui ne connaissait rien à la vigne reprend des études de viti-œnologie à Suze-la-Rousse et devient incollable en ampélographie. Avec les vins de ce cru classé de Provence, Valérie Rousselle et son mari, Philippe Riboud, champion olympique d’escrime, réalisent leur rêve.

Depuis près de trente ans, la propriétaire sillonne le monde pour vanter les mérites de ses vins, bien sûr, mais plus collectivement des vins de Provence. Elle a d’ailleurs créé en 2008 l’association Les Éléonores de Provence, qui regroupe une trentaine de femmes, essentiellement des vigneronnes, qui promeuvent l’art de vivre régional et pratiquent la sororité, concept nouveau dans l’univers du vin. « J’ai lancé cette association dans le souci de préparer l’avenir, de passer le relais à la nouvelle génération et de réussir la transmission. »

Et comme la promotion du rosé de Provence ne s’arrête jamais, Valérie Rousselle a aussi créé l’Organisation internationale du rosé, qui réunit les acteurs professionnels du secteur, et lancé le Rosé Day, en 2018. Chaque quatrième jeudi de juin, cette journée internationale entend promouvoir le rosé, d’où qu’il vienne. « L’avenir appartient à ceux qui croient en leurs rêves », a l’habitude de dire la dynamique sexagénaire dont les trois enfants travaillent à la propriété.


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Portrait de Richard Balfour-Lynn.
Portrait de Richard Balfour-Lynn. DR

Hush Heath Vineyard de Richard Balfour-Lynn 

Produire du vin rosé en Angleterre ? C’est l’objectif que s’est fixé le fondateur des groupes Hôtel du vin et Malmaison. Tout commence en 1986 lorsque Richard et son épouse, Leslie, cherchent leur future maison familiale. Leur choix se porte sur Heath Manor, une vaste demeure Tudor au cœur du Kent. Quelques années plus tard, ils rachètent plusieurs centaines d’hectares et Leslie lui suggère de planter leur propre vignoble, baptisé Hush Heath. Pas de quoi décourager l’entrepreneur.

Pour la première vendange, en 2004, ils produisent 10 000 bouteilles d’effervescent, Balfour Brut Rosé, qui sera l’unique cuvée du domaine pendant les dix premières années et recevra de nombreuses récompenses. Celui qui, en 2011, annonçait au magazine Decanter qu’« il n’y a pas vraiment d’avenir pour les vins tranquilles en Angleterre » a, depuis, changé d’avis. Le vignoble s’est agrandi, de nouveaux cépages ont été plantés et la gamme s’est élargie pour proposer rouges, blancs et rosés.

En 2018, ce nouvel acteur du vin rosé s’est même associé avec l’ancien champion de cricket Ian Botham pour produire une cuvée qui réunit les deux noms. Le vin, pâle comme un rosé de Provence, est un assemblage des cépages emblématiques de Champagne (chardonnay, pinot noir, meunier blanc et gris) qui servent à l’élaboration des sparkling maison, mais aussi d’une variété hybride rouge, le regner. 


Portrait de Gérard Bertrand.
Portrait de Gérard Bertrand. DR

Le groupe Gérard Bertrand de Gérard Bertrand

Lorsqu’il reprend les rênes de l’entreprise familiale, l’ancien capitaine du Stade français hérite certes de vignes, mais c’est grâce à son talent, sa ténacité et, surtout, sa vista qu’il est aujourd’hui à la tête d’un véritable empire languedocien. Une quinzaine de châteaux et domaines, des centaines d’hectares en propre – cultivés en biodynamie –, un négoce florissant… son nom figure sur plusieurs dizaines de millions de bouteilles produites chaque année. Des chiffres qui font tourner la tête, mais pas celle de Gérard Bertrand, qui garde les pieds sur terre.

Celui qui parcourt inlassablement le monde pour promouvoir les vins du Languedoc est aussi l’un des vignerons les plus réputés. Le magazine britannique The Drinks Business vient de le désigner meilleur vigneron de l’année parmi un panel de 100 grands noms. Et ses rosés ne sont pas en reste, puisque trois de ses cuvées ont reçu une médaille d’or au concours mondial des rosés 2022, dont Hampton Water 2021, réalisé en collaboration avec Jon Bon Jovi. Quant à son Clos du Temple, déjà connu pour être le rosé le plus cher du monde, le millésime 2019 fait partie des meilleurs rosés plusieurs années de suite. 


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