Culture
Cap à Bilbao où le Guggenheim propose une retrospective sur le plus sauvage des peintres autrichiens.
Connaissez-vous Oskar Kokoschka, peintre et écrivain autrichien ? Son œuvre est mise à l’honneur au Guggenheim Bilbao jusqu’au 3 septembre 2023, l’occasion d’en apprendre plus sur l’itinéraire de cette figure rebelle de l’expressionnisme.
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Oskar Kokoschka, l’enfant terrible de Vienne
Contemporain d’Egon Schiele et un temps élève de Gustav Klimt, Oskar Kokoschka est à l’honneur au musée Guggenheim de Bilbao. Éduqué à Vienne et déterminé à éviter toute association avec un courant artistique, il est surnommé « Oberwildling » (le plus sauvage d’entre tous) par les critiques. Ses portraits de la haute société choquent les commanditaires, qui n’apprécient pas les propositions parfois peu flatteuses du peintre. Pour Kokoschka, la vérité, extirpée des modèles lors de conversations pendant les poses, passe pourtant au‑dessus de la beauté.
Sur la toile, des traces de mains et d’ongles évoquent une technique hors du commun, et les aplats de couleurs posés en larges touches révèlent une esthétique expressionniste, presque viscérale. Les conservateurs viennois voyaient déjà le perturbateur d’un mauvais œil ; ses textes abordant de nombreux tabous et autres dérives sexuelles n’arrangent rien à sa réputation.
Pas étonnant, donc, de retrouver Kokoschka dans la liste des « artistes dégénérés » dressée par le régime national‑socialiste, qui décroche ses œuvres des musées allemands. Son Autoportrait à deux côtés est comparé aux travaux produits par les malades mentaux enfermés dans les institutions, et la toile est montrée à Munich dans la fameuse exposition nazie de 1937. Kokoschka répond depuis son exil politique à Prague en peignant un Autoportrait « en artiste dégénéré ».
Organisée sous forme de rétrospective, l’exposition d’art de Bilbao s’appuie sur la vie du peintre pour aborder les faits historiques qu’il a traversés, du début du XXe siècle à la fin des années 70. Kokoschka était un rebelle qui a souvent utilisé son art pour dénoncer le conformisme social et le totalitarisme. Au crépuscule de sa carrière, il réinvente son art et touche une génération d’artistes attachés à ressusciter la peinture que les critiques disaient condamnée.
Oskar Kokoschka. Un rebelle de Vienne.
Guggenheim Bilbao, jusqu’au 3 septembre.
Guggenheim-bilbao.eus
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