Toys
Sur le marché du modélisme ferroviaire, il y a les Allemands… et les autres ! Tour d’Europe des 5 plus grandes marques de trains électriques, de Märklin, et ses filiales, au géant français Jouef, passé sous pavillon britannique. Leur point commun ? Elles ont toutes presque disparu avant de reprendre du poil de la bête.
Märklin. Les boîtes de la marque sont présentes dans toutes les boutiques de petits trains, Au Pullman en tête. Ça fait donc sens d’entendre Frédéric Battut, coactionnaire du magasin parisien, nous expliquer que « si l’on devait faire une analogie entre les fabricants de trains miniatures et les constructeurs automobiles, alors ce serait Märklin qui jouerait le rôle de Porsche et Mercedes, tout en haut de la gamme ». Précurseur de l’échelle HO (1/87, la plus répandue aujourd’hui), inventeur de l’échelle Z (1/220) et du troisième rail, le groupe allemand fondé en 1859 est une référence pour les passionnés du petit train et les collectionneurs, dont certains ne sortent même pas la locomotive de leur boîte. Après avoir fait faillite en 2009, le groupe Märklin, qui possède les marques Trix et LGB, est racheté en 2013 par le géant allemand du jouet Simba Dickie Group. Depuis, l’entreprise, qui a son siège à Göppingen et ses usines en Allemagne et en Hongrie, est dirigée par Florian Sieber, âgé de 35 ans. Pendant la pandémie, les ventes ont explosé, entraînant une rupture de stock sur certains produits, et le groupe, qui emploie 466 collaborateurs, a enregistré, en 2020, un CA de 112 M €.
Trix Encore une marque allemande ! Basée à Nuremberg, Trix a vu le jour en 1928 et s’est fait un nom grâce à un jeu de construction type Meccano. Puis, au milieu des années 30, ses locomotives à l’échelle HO en aluminium en font l’un des poids lourds du marché. Mais c’est en se positionnant, au tournant des années 60, sous la bannière Minitrix Electric, sur les plus petits modèles, d’abord à l’échelle 1/180 puis 1/160, que l’entreprise se démarque. Elle devient, en 1997, une filiale du groupe Märklin. www.trix.de
LGB. Troisième label de l’omnipotent groupe Märklin, intégré en 2006, Lehmann Gross Bahn est le leader du train de jardin. Avec ses infrastructures qui résistent aux intempéries, le réseau peut ainsi rester à l’extérieur et il suffit de ranger la loco après utilisation. Forcément plus grands, les trains LGB sont à l’échelle 1/22,5 et circulent sur des voies d’un mètre de large. Après son dépôt de bilan en 2006 et la reprise par Märklin, l’usine de Nuremberg ferme ses portes. La production s’installe alors en Hongrie, à Györ. www.lgb.com
Jouef. Attention, sac de nœuds ! Jouef a vu le jour dans le Jura à la fin de la Seconde Guerre mondiale. La marque fabriquait des jouets peu chers et costauds à l’échelle HO, mais souffrait de la concurrence, notamment de l’italien Lima. Rachetée par Sofinex dans les années 70, puis par CEJI au début des années 80, Jouef est finalement intégrée au groupe Lima en 1996, lui-même racheté par le géant britannique Hornby Railways. De dépôts de bilan en faillites, Jouef est donc aujourd’hui noyée dans un groupe qui compte, en plus de Lima, d’autres grands noms du modélisme ferroviaire, notamment Arnold (Allemagne), Rivarossi (Italie) et Electrotren (Espagne). Depuis 2001 et la fermeture de l’usine de Champagnole dans le Jura, Jouef fabrique en Chine, mais a au moins le mérite d’être encore en vie ! Elle a réalisé, en 2020, un CA de 329 000 €, porté, entre autres, par ses répliques du TGV.
Roco En Autriche, à Salzbourg, Roco a connu plusieurs vies depuis sa création en 1960 et ses débuts dans le modélisme de véhicules militaires. En 2005, c’est la banqueroute ! Après une restructuration, et la création de ROCO Modelleisenbahn GmbH, l’entreprise délocalise une partie de sa production en Asie et en Slovaquie et rachète la marque allemande Fleischmann, en 2008. Depuis, Roco s’occupe des trains à l’échelle HO, et Fleischmann s’est spécialisé dans les plus petits modèles à l’échelle N (1/160). En 2020, Modelleisenbahn GmbH, qui emploie 738 personnes, enregistrait un CA de 65 M € (contre 51 M, en 2013). Depuis quelques années, la marque propose une technologie qui permet le contrôle numérique de son réseau, notamment via smartphone et tablette. www.roco.cc
Marques françaises disparues
Ces marques qui n’existent plus restent des références pour tous les ferrovipathes.
• JEP (Jouet de Paris), 1920-1965. Certaines pièces se monnaient aujourd’hui plusieurs centaines d’euros.
• VB (Vollon & Brun), 1943-1972. « La grande marque des petits trains » était célèbre pour ses reproductions premium de locomotives BB 9001 et BB 9211.
• GéGé, 1933-1979. Des poupées aux trains miniatures, GéGé était un géant du jouet français pendant les trente glorieuses, avant l’arrivée de l’Asie sur le marché.
Lire aussi
Trains miniatures : Au Pullman, le temple des ferrovipathes
Le Belmond British Pullman, un élégant train signé Wes Anderson
