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Amateur de sensations fortes, The Good Life a vécue au volant de la Lamborghini Urus S, forte de 666 chevaux, 2023 - TGL
Amateur de sensations fortes, The Good Life a vécue au volant de la Lamborghini Urus S, forte de 666 chevaux, 2023 - TGL
Marine Mimouni

The Good News // Motors

Sur les pentes de l’Etna en Lamborghini Urus S

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The Good News

Prenez un SUV hypersportif, placez‑le dans un paysage de rêve, laissez‑le déclamer tout son potentiel au fil des terrains disponibles. Faites une pause à la sicilienne. Recommencez. Voilà l’expérience que The Good Life a vécue au volant du Lamborghini Urus dans sa version S, forte de 666 chevaux. Diabolique.

Au détour d’un virage, depuis l’avion ou du fond des jardins de notre hôtel de Taormine, il est omniprésent. L’Etna déploie sa force pas si tranquille sous tous les angles, culminant à 3 357 m au‑dessus d’une Sicile purement volcanique et contribuant, sans aucun doute, au caractère des lieux et de ses habitants. Un volcan parmi les plus actifs du monde, imposant de vraies conditions de haute montagne. Voilà une zone d’essai prestigieuse pour la Lamborghini Urus S, aussi puissante que polyvalente, capable de vitesses inavouables sur les autoroutes comme de soulever des gerbes de poussière cendrée dans des carrières transformées en terrain de jeux.


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La Lamborghini Urus S a le mérite d’avoir trouvé une voie bien à lui, avec un profil très acéré de SUV coupé.
La Lamborghini Urus S a le mérite d’avoir trouvé une voie bien à lui, avec un profil très acéré de SUV coupé. Lamborghini

L’Urus est l’interprétation du SUV par la firme de Sant’Agata Bolognese. Comme les autres marques de voitures de sport, Lamborghini devait bien passer par la case SUV pour assurer ses arrières et trouver une rentabilité indispensable pour continuer son métier de base : produire des supercars.

Une démarche justifiée si l’on considère l’histoire de la marque : le monstrueux Lambo LM002 avait défriché le (tout‑) terrain dans les ann.es 80. Loin du style carré d’inspiration de command‑car de son ancêtre, la Lamborghini Urus S a le mérite d’avoir trouvé une voie bien à lui, avec un profil très acéré de SUV coupé, un traitement visuel franchement agressif et, naturellement, des performances de premier ordre.

L’Urus est l’interprétation du SUV par la firme de Sant’Agata Bolognese.
L’Urus est l’interprétation du SUV par la firme de Sant’Agata Bolognese. Lamborghini

Produit à 22 exemplaires par jour dans un bâtiment spécialement édifié pour lui, il a dépassé le succès que lui prédisaient les plus optimistes gourous du marketing à l’italienne : plus de 20 000 exemplaires ont ainsi été écoulés depuis son lancement en 2018, ce qui en fait le best‑seller de la marque et a permis à sa production de doubler.

Benvenuto a Taormina

C’est le sublime San Domenico Palace (Four Seasons), aux jardins magiques surplombant la mer Ionienne, à Taormine, qui devient le camp de base d’Esperienza Terra – le nom donné par Lamborghini à cet évènement organisé en Sicile pour ses clients et quelques journalistes internationaux. Entourés des oeuvres de l’artiste local Alessandro Florio à la Casa Cuseni ou régalés dans l’une des cours intérieures du San Domenico par le chef étoilé Massimo Mantarro, nous avons droit à une plongée sensorielle dans cette terre tellement à part.

Au volant de la Lamborghinis Urus S.
Au volant de la Lamborghinis Urus S. Lamborghini

Et la conduite en fait pleinement partie : les Lamborghinis Urus S sont alignés devant les murs de l’ancien couvent datant du XIVe siècle, exposant un tout petit échantillon des quelque 200 couleurs propos.es par le programme de personnalisation Ad Personam, lequel offre aussi le choix, pour l’habitacle, entre 80 revétements en cuir ou Alcantara.

Le modèle S – superlatif – est apparu à la fin de l’année passée. En plus de sa puissance portée à 666 chevaux (impossible que ce nombre soit un hasard !), cette évolution a re.u de nouveaux boucliers au traitement plus sportif pour redonner un coup de boost à sa ligne, avec des touches de carbone rappelant le matériau utilisé pour son capot moteur, une ligne d’échappement modifiée et de nouvelles jantes d’un diamètre allant jusqu’à 23 pouces, de couleur bronze pour certaines.

En plus de sa puissance portée à 666 chevaux, cette évolution a re.u de nouveaux boucliers au traitement plus sportif pour redonner un coup de boost à sa ligne.
En plus de sa puissance portée à 666 chevaux, cette évolution a re.u de nouveaux boucliers au traitement plus sportif pour redonner un coup de boost à sa ligne. Lamborghini

La Lamborghini Urus S est l’un des derniers représentants d’une ère purement thermique pour la marque au taureau, qui devra bien passer par la case électrification. C’est prévu dans le cadre d’un plan stratégique nommé Cor Tauri, avec un investissement de 1,5 milliard d’euros sur quatre ans, qui mènera dès l’année prochaine à une flotte entièrement hybride, en attendant le tout-électrique vers la fin de la décennie.


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Les plaisirs d’un V8 diabolique

Autant donc profiter aujourd’hui des vociférations du V8 4.0 biturbo de l’Urus et ses 666 chevaux très débridés, qui abaissent le rapport poidspuissance à 3,3 kg/ch. Quelques chiffres pour prendre la mesure des performances distillées, ou plutôt, matraquées : 0-100 km/h en 3,5 secondes et 0-200 km/h en 12,5 secondes, avant d’atteindre une vitesse de pointe de 305 km/h ! 33,7 m suffisent pour arrêter cet équipage de 2,2 tonnes à partir de 100 km/h.

Si l’on souhaite faire profil bas, par exemple pour doubler des cyclistes sans laisser le moteur leur hurler dessus, pas de souci : l’Urus S s’accommode aussi d’une conduite souple et sage.
Si l’on souhaite faire profil bas, par exemple pour doubler des cyclistes sans laisser le moteur leur hurler dessus, pas de souci : l’Urus S s’accommode aussi d’une conduite souple et sage. Lamborghini

Les reprises éclair sont permises par la poussée de l’énorme couple moteur de 850 Nm disponible dès 2 300 tr/min. Voilà pour l’aspect montagnes russes. Mais plus que les chiffres, aussi radicaux soient-ils, ce sont bien les sensations qui comptent. Et comment les exprimer en restant policé ?

Essayons ainsi : le V8 est une vraie furie. Sa capacité de réponse à la moindre sollicitation est époustouflante et il semble pousser sans fin dès que la route se dégage et s’élargit. La bande-son qui l’accompagne exprime la rage et, malgré les décibels (ou grâce à eux), les locaux nous saluent à chaque passage.

Si l’on souhaite faire profil bas, par exemple pour doubler des cyclistes sans laisser le moteur leur hurler dessus, pas de souci : l’Urus S s’accommode aussi d’une conduite souple et sage, dans un excellent niveau de confort pour un usage quotidien. Mais dès qu’on se rappelle le potentiel disponible sous le pied droit, la tentation revient bien vite, d’autant qu’en haussant le rythme, on découvre les ressources du châssis, qui s’accommode étonnamment de cette débauche de performance.

La journée de test du Lamborghini Urus S, baptisée Esperienza Terra, a été organisée en Sicile, à Taormine
La journée de test du Lamborghini Urus S, baptisée Esperienza Terra, a été organisée en Sicile, à Taormine Lamborghini

La suspension pneumatique adaptative et les modes Strada, Sport, Corsa ou Ego jouent sur les réglages en fonction de l’humeur du moment. Même sur les routes serpentant sur les flancs de l’Etna, où l’on profite du plaisir des relances éclair entre deux virages serrés, l’Urus tire son épingle du jeu. Et naturellement, il peut assumer son caractère de SUV et sortir du bitume pour poser ses pneus.

Là, les modes Terra, Neve ou Sabbia (terre, neige ou sable) aident à obtenir le grip le plus efficace. À moins de débrancher les aides pour s’amuser à drifter sur les terrains meubles – ce que, évidemment, nous ne nous sommes pas privés de faire…

Proche du cockpit d’un avion

La pause déjeuner aura permis de confirmer le goût sûr des moines bénédictins lorsqu’ils choisirent l’emplacement d’une retraite, devenue Podere dell’Etna Segreta, avec sa terrasse tournant le dos au volcan pour laisser le regard se perdre sur les pentes glissant vers la mer.

La Lamborghini Urus S est l’un des derniers représentants d’une ère purement thermique pour la marque au taureau, qui devra bien passer par la case électrification.
La Lamborghini Urus S est l’un des derniers représentants d’une ère purement thermique pour la marque au taureau, qui devra bien passer par la case électrification. Lamborghini

Les derniers kilomètres, à un rythme plus apaisé, permettent de prendre le temps d’observer, enfin, l’environnement intérieur de l’auto. L’habitacle adopte un look ultrasportif, loin des codes des SUV. Les designers de Lamborghini ont choisi de donner l’impression d’être dans une sportive haute plutôt que dans un 4 x 4, aussi performant soit-il.

De nombreux boutons physiques restent bien présents, rappelant un univers proche du cockpit d’un avion. De chasse, naturellement. Et le petit plaisir de soulever le cache de sécurité rouge abritant le précieux bouton Start fait partie d’un cérémonial soigneusement étudié.

Grazie ! Pour repartire avec ce monstre transalpin, il faudra une jolie tirelire, plus de 230 000 euros, et ce, avant même le malus de 50 000 euros à ajouter. Avantage : la polyvalence de cet Urus S permet, en théorie, d’en faire sa seule automobile.


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