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Parmi les centaines d’immeubles qui méritent d’être admirés, en voici huit qui contribuent à la splendeur de Chicago, 2024 - TGL
Parmi les centaines d’immeubles qui méritent d’être admirés, en voici huit qui contribuent à la splendeur de Chicago, 2024 - TGL
Marine Mimouni

The Good City // Architecture

8 gratte-ciels qui donnent de la hauteur à Chicago

Architecture

The Good City

Parmi les centaines d’immeubles qui méritent d’être admirés, en voici huit qui contribuent à la splendeur de Chicago.

Ces merveilles de différentes époques, qui ont chacune leur histoire, témoignent du génie des architectes qui ont exercé leurs talents dans la plus grande métropole du Midwest.


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8 gratte-ciels à Chicago

1 – Rookery Building (1888)

Avec ses fondations flottantes en béton et acier, ses charpentes métalliques et son patio sous verrière, le Rookery innove.
Avec ses fondations flottantes en béton et acier, ses charpentes métalliques et son patio sous verrière, le Rookery innove. Gautam Krishnan / Unsplash

Le mot gratte‑ciel date de 1888, l’année où fut inauguré le Rookery Building. Ce bâtiment de douze étages et 55 mètres de haut est l’œuvre de Burnham & Root, agence phare de l’école d’architecture à l’origine du style Chicago : de format carré, les immeubles ont des façades ornées, comportent un patio et hébergent des restaurants et des boutiques au niveau de la rue, alors que les premiers gratte‑ciel de New York
sont des tours étroites sans élégance.

Avec ses fondations flottantes en béton et acier, ses charpentes métalliques et son patio sous verrière, le Rookery innove. Le foyer central de l’édifice est réaménagé en 1905 par Frank Lloyd Wright, qui en accroît la luminosité, l’habille de marbre rouge et blanc et d’un double escalier ouvragé. Ce somptueux patio repensé par le génial architecte conduit à classer le Rookery monument historique dès 1972.


2 – Tribune Tower (1925)

Ce bâtiment haut de 141 mètres dont la base Art déco se distingue par ses rubans verticaux de fenêtres et contient des pierres de 23 sites exceptionnels.
Ce bâtiment haut de 141 mètres dont la base Art déco se distingue par ses rubans verticaux de fenêtres et contient des pierres de 23 sites exceptionnels. DR

Avec le Wrigley Building, son voisin, la Tribune Tower témoigne de la splendeur des gratte‑ciel des années 20 du siècle dernier. Lauréat d’un concours destiné à concevoir « le plus bel immeuble de bureaux du monde », ce bâtiment haut de 141 mètres dont la base Art déco se distingue par ses rubans verticaux de fenêtres et contient des pierres de 23 sites exceptionnels, dont le Taj Mahal, Notre‑Dame de Paris, Angkor Vat, la pyramide de Khéops et le Grande Muraille de Chine.

Quant à son sommet néogothique, ses gargouilles et arcs-boutants sont inspirés par la cathédrale de Rouen. Les architectes Howells et Hood avaient fait les Beaux-Arts, à Paris, et leur Tribune Tower est le témoignage le plus important du style néogothique alors en vogue. La « cathédrale du journalisme » a hébergé le Chicago Tribune jusqu’en 2018. Sa conversion en appartements de luxe va lui donner une nouvelle vie.


3 – Marina City (1967)

Achevées en 1964, les tours, premier complexe résidentiel construit dans un gratte-ciel après la guerre, étaient alors les immeubles d’habitation les plus hauts de la planète.
Achevées en 1964, les tours, premier complexe résidentiel construit dans un gratte-ciel après la guerre, étaient alors les immeubles d’habitation les plus hauts de la planète. Alex Azabache / Unsplash

Après 1945, l’exode des classes moyennes vers les banlieues pousse le maire de Chicago Richard Daley à tenter de revitaliser le centre‑ville. Il confie à Bertrand Goldberg – qui a reçu l’enseignement de Mies van der Rohe en Allemagne, avant la guerre – le projet de Marina City.

L’architecte imagine deux tours de 180 mètres de haut dont les 19 premiers étages accueillent des parkings, des bureaux, un cinéma, une piscine, une patinoire, un bowling, une galerie commerciale, un restaurant et un port de plaisance.

Achevées en 1964, les tours, premier complexe résidentiel construit dans un gratte-ciel après la guerre, étaient alors les immeubles d’habitation les plus hauts de la planète.

Leurs balcons semi‑circulaires leur ont conféré la forme des épis de maïs des plaines de l’Illinois. Le cinéma d’origine est devenu la salle de concert House of Blues.


4 – Willis Tower (1973)

Le sky‑deck du 103e étage de la Willis Tower accueille 1,7 million de visiteurs par an.
Le sky‑deck du 103e étage de la Willis Tower accueille 1,7 million de visiteurs par an. Solstice Hannan / Unsplash

Immeuble le plus haut du monde durant un quart de siècle, jusqu’à la livraison des tours Petronas, à Kuala Lumpur, la Willis Tower, qui culmine à 442 mètres, a été le siège social du champion du commerce de détail Sears. Sa base gigantesque se rétrécit par paliers au fur et à mesure que l’altitude augmente.

Bruce Graham, l’architecte de Skidmore Owings & Merrill (SOM), aurait accolé verticalement neuf cigares de tailles différentes, jusqu’à ce qu’il trouve l’arrangement satisfaisant. La forme du bâtiment diffère donc selon la façade que l’on regarde.

Mais c’est son collègue Fazlur Rahman Khan, le « Einstein de l’ingénierie structurelle » et inventeur du design tubulaire, qui a permis à SOM de devenir le leader mondial des gratte‑ciel de très grande hauteur, de la Willis Tower à la Burj Khalifa. Le sky‑deck du 103e étage de la Willis Tower accueille 1,7 million de visiteurs par an.


5 – Chicago Federal Center (1974)

La pureté des façades en acier noir avec leurs fenêtres en verre bronze, l’élégance de la composition spatiale, l’alignement des lignes verticales des bâtiments avec les bancs et pavés de granite du parvis en font un haut lieu d’architecture.
La pureté des façades en acier noir avec leurs fenêtres en verre bronze, l’élégance de la composition spatiale, l’alignement des lignes verticales des bâtiments avec les bancs et pavés de granite du parvis en font un haut lieu d’architecture. Aveedibya Dey / Unsplash

C’est le chant du cygne de Mies van der Rohe, qui fut le dernier directeur du Bauhaus avant de s’installer à Chicago en 1938. Le Federal Building Center fut achevé en 1974, cinq ans après la mort de l’architecte.

Composé de trois bâtiments encadrant une plaza sur laquelle est placée Flamingo, un stabile rouge d’Alexander Calder – le Kluczynski Federal Building de 42 étages, la cour de justice Everett Dirksen de 30 étages et le bureau de poste horizontal qui leur fait face –, il illustre la maxime de Mies : « Moins, c’est plus. »

La pureté des façades en acier noir avec leurs fenêtres en verre bronze, l’élégance de la composition spatiale, l’alignement des lignes verticales des bâtiments avec les bancs et pavés de granite du parvis – l’harmonie allant jusqu’aux poignées de porte et aux meubles disposés derrière l’immense façade vitrée de la poste – en font un haut lieu d’architecture.


6 – Aqua (2010)

La courbe des balcons, dessine des formes ondulantes semblables à des vagues, d’où le nom Aqua.
La courbe des balcons, dessine des formes ondulantes semblables à des vagues, d’où le nom Aqua. Ben Dumond / Unsplash

Premier des gratte‑ciels de Chicago dessiné par Jeanne Gang, cet immeuble de 82 étages avec vue sur les gratte‑ciel de Downtown, d’un côté, et sur le lac Michigan, de l’autre, comprend 750 appartements et un hôtel.

La courbe des balcons, dessine des formes ondulantes semblables à des vagues, d’où le nom Aqua. On peut aussi voir la façade comme un relief dont on perçoit les courbes et qui serait parsemé d’étangs.

Aqua a projeté sa créatrice, alors âgée de 43 ans, parmi les architectes les plus en vue. La conception des balcons, inspirée des affleurements de calcaire strié de la région des Grands Lacs, est une prouesse d’ingénierie.

Les dalles de béton qui les supportent s’amincissent vers l’extérieur pour drainer l’eau de pluie. L’écologie du bâtiment se traduit aussi par un toit végétalisé, des parquets en bambou et des robinets à faible débit.


7 – St. Regis Chicago (2020)

Comparé à la Colonne sans fin du sculpteur Brancusi, le St. Regis met en lumière la créativité de Studio Gang, dont le siège est à Chicago, et qui y a conçu quinze bâtiments.
Comparé à la Colonne sans fin du sculpteur Brancusi, le St. Regis met en lumière la créativité de Studio Gang, dont le siège est à Chicago, et qui y a conçu quinze bâtiments. Zach Miles / Unsplash

Ce gratte‑ciel de 365 mètres est le plus haut conçu par une architecte. Ses trois fines « tiges » composées de formes pyramidales qui alternent
en s’inversant ont l’air d’onduler, impression renforcée par les différentes teintes de bleu utilisées pour les façades de verre.

Comparé à la Colonne sans fin du sculpteur Brancusi, le St. Regis met en lumière la créativité de Studio Gang, dont le siège est à Chicago, et qui y a conçu quinze bâtiments – dont le futur « terminal mondial » de l’aéroport O’Hare. Jeanne Gang n’a pas pour autant inventé une nouvelle Chicago touch.

« Son expression a été influencée par son début de carrière à l’OMA, avec Rem Koolhaas, et ses projets, dont la forme est très aventureuse, sont tous uniques, du treillis en bois du Writers Theatre aux étranges entrelacs du pavillon du Lincoln Park, en passant par l’Aqua et le St. Regis », observe John Hill, créateur du site Archidose.


8 – Discovery Partners Institute (2026)

Le rez‑de‑chaussée du Discovery Partners Institute, à Chicago, comprendra un atrium défini comme une « zone de collision active », un café et un auditorium. Le dernier étage sera consacré aux événements et accueillera une terrasse.
Le rez‑de‑chaussée du Discovery Partners Institute, à Chicago, comprendra un atrium défini comme une « zone de collision active », un café et un auditorium. Le dernier étage sera consacré aux événements et accueillera une terrasse. Clay Banks / Unsplash

Accélérateur high‑tech de l’université de l’Illinois, le Discovery Partners Institute va s’installer en 2026 sous un dôme en verre et acier
de 20 000 m2, dont la forme ovoïde a été dévoilée fin 2022.

Ce bâtiment conçu par Shohei Shigematsu, à la tête du bureau new‑yorkais d’OMA (dirigée par Rem Koolhaas) sera le premier du programme immobilier The 78, érigé sur d’anciens entrepôts ferroviaires au sud du centre‑ville, en bordure de rivière.

Le rez‑de‑chaussée, ouvert au public, comprendra un atrium défini comme une « zone de collision active », un café et un auditorium. Le dernier étage sera consacré aux événements et accueillera une terrasse.

Le promoteur affirme que tous les immeubles du 78 (à commencer par les 230 000 m2 de bureaux, logements et boutiques de la phase 1) seront conçus par des architectes de classe mondiale.


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