×
cayo levantado resort hôtel paradisiaque en république dominicaine
fanny

Non classé

Cayo Levantado : le plaisir retrouvé du all inclusive en République Dominicaine

Non classé

Ringard, le concept du all inclusive ? Oubliez tout ce que « Les Bronzés » vous ont appris, ce sublime resort niché sur une île privé dominicaine rebat les cartes du genre.

Une horde de tshirts « 45 » et de peaux brûlées par le soleil nous rejoignent à bord du vol TX560 en direction de Santo Domingo, en République Dominicaine. Nous sommes en escale aux Bahamas où les trois quarts des passagers embarqués à Paris viennent de quitter l’avion, remplacés dans l’heure par des G.M. (« Gentils Membres », les clients du Club Med) dont le séjour all inclusive vient de s’achever. Ma nouvelle voisine de siège fait un signe de tête à son amie, désignant un homme assis quelques rangées devant nous qui vient de commander un planteur à l’hôtesse. « Regarde-le, je l’entends murmurer, il encore en train de prendre l’apero ».

@thegoodlifemagazine

Already dreaming of goong back to @CayoLevantadoResort #luxuryhotel #paradise #dominicanrepublic #placetobe #hotellife

♬ Somewhere Only We Know (Remix) – Angga Sky


Lire aussi : À Tozeur, cet hôtel aux portes du Sahara vous fera oublier l’hiver


Les hauts et les bas du séjour all inclusive

En 2023, le concept du all inclusive, parenthèse au prix incluant une pension complète et bien plus qui a un jour changé le visage des vacances de milliers de familles et de groupes d’amis, a ce visage-là : celle d’une clientèle qui préfère le plus au mieux et qui en veut pour son argent. « Nous avons choisi le Club Med car le rapport qualité-prix est intéressant, surtout pour les Bahamas », m’avait indiqué ma précédente voisine de siège avant de quitter l’avion en escale à San Salvador.

« Cette formule est largement plébiscitée par les familles qui recherchent à mieux maitriser le budget vacances tout en profitant du temps passé ensemble« , commente Alain de Mendonça, PDG de Fram au micro de BFM, à propos des séjours all inclusive. « Il faut dire que ça coûte bien moins cher de prépayer et de rester dans le cadre de l’hôtel que de sortir faire des achats au quotidien. Et ça va au-delà des repas puisque ces formules incluent également le transfert depuis l’aéroport, les collations, le club pour les enfants mais aussi l’alcool« .

L’île de Cayo Levantado.
L’île de Cayo Levantado. Cayo Levantado

N’avais-je pourtant pas rapidement déchanté quand, à Varadera, à Cuba, j’avais réservé un hôtel all inclusive pour mes derniers jours sur l’île pensant m’offrir une paix royale, achetant en réalité un pass pour la médiocrité noyé dans une piña colada au rhum bon marché ? Tout, d’un verre de vin au plat de pâtes sauce chinoise y avait la saveur d’une bouchée sous Covid.

Le vent aurait-il tourné depuis ?

En milieu d’année, Accor annonçait ouvrir une plate-forme recensant 50 de ses hôtels proposants des concepts tout-inclus. Le Club Med Colombus-Bahamas est crédité d’une belle note sur TripAdvisor (4,5/5). Cayo Levantado, la raison de notre voyage dans les Caraïbes, un hôtel all inclusive au concept tout récemment revu et corrigé, présente quant à lui une offre impeccable et complète de restauration, activités sportives mais aussi et surtout bien-être, dans le cadre sauvage d’une île à demi privée.

Le Cayo Levantado resort vu du bateau qui nous y conduit.
Le Cayo Levantado resort vu du bateau qui nous y conduit. Cayo Levantado

Cayo Levantado, le « tout compris » l’air de rien

A 5 000 euros la semaine (prix indicatif en basse saison, environ 2 800 euros au Club Med Colombus sur la même période), le premier resort « all inclusive et wellness » de la marque Bahia Principe attire une clientèle qui n’a pas grand chose à voir avec celle qui loue « la gentillesse des G.O. » et « l’humour du chef de village » sur TripAdvisor. Cayo Levantado a beau fonctionner sur le principe du all inclusive façon Club Med, sa philosophie n’est pas là. Dans un pays désigné comme « destination touristique la plus performante » de 2022 par ForwardKeys grâce à sa politique d’ouverture de frontière en période Covid et le maintien des prix abordables de ses vols, qui a enregistré 10 millions de visiteurs en 2023 (2,5 millions de plus qu’en 2019, ndlr) les séjours all inclusive sont la norme.

L’histoire de Grupo Piñero commence en 1995 en République Dominicaine, justement. Pablo Piñero, déjà fondateur du tour operator Soltour, implante un hôtel à Rio San Juan, en fait pousser deux autres à Tenerife puis Palma de Mallorca où il établit ses quartiers généraux. Deux ans plus tard, l’entreprise de transports touristiques Solbus naît de l’intuition du grand patron de créer un écosystème autour de ses hôtels. Aujourd’hui, Don Piñero a passé la main à ses deux filles qui poursuivent l’œuvre du patriarche, toujours en famille, en y apportant leur vision de l’époque.

La Placita, un bar en extérieur qui permet de guetter l’arrivée des bateaux.
La Placita, un bar en extérieur qui permet de guetter l’arrivée des bateaux. Fanny Liaux Gasquerel / iPhone 15 pro

Cayo Levantado est le premier exemple de l’impulsion de la nouvelle génération. Déjà placé sous le giron de Grupo Piñero, le resort a « profité » de la fermeture imposée par la pandémie pour se refaire une beauté. Mieux, il a en fait complètement changé de philosophie pour inventer une forme hybride d’hôtellerie bien ancrée dans son époque, tournée avant tout vers le bien-être, mais sans renier son fonctionnement originel de all inclusive. « C’est un véritable challenge que nous nous sommes lancés, explique Anne-Sophie, directrice des ventes du groupe. Nous introduisons en République Dominicaine un concept totalement nouveau bien que les all inclusive soient nombreux ici. Les clients cherchent la déconnexion absolue, la bonne affaire aussi. À Cayo Levantado, notre positionnement se retrouve entre ces deux facteurs ».

Si un bracelet nous sera bel et bien attaché au poignet à notre arrivée, tradition (et praticité oblige) pas de caoutchouc ou de couleurs criardes à l’horizon. A l’image de la majorité du mobilier, des objets de décoration, des cadeaux de la boutique mais aussi des ingrédients composant les plats des restaurants, ils sont d’origine locale. La puce qui permettra d’ouvrir sa chambre et de laisser savoir aux hôtes des restaurants ses intolérances alimentaires et le « chemin » qu’on a choisi d’emprunter pendant ses vacances est cachée dans un petit bout de nacre joliment ficelé.

Yubarta, le cœur spirituel de l’île.
Yubarta, le cœur spirituel de l’île. Fanny Liaux Gasquerel / iPhone 15 pro

Un séjour de luxe et sur-mesure

Tout, sur cette île placée dans la baie de Samaná, un passage obligé des baleines en reproduction de janvier à mars (le resort offre plusieurs points de vue et des excursions via sa filiale Soltour), a été repensé pour séduire une clientèle exigeante. En faisant le choix de s’écarter du modèle d’un resort aux aspirations classiques, Cayo Levantado a également dit au revoir à une partie de sa clientèle. « Les tarifs sont au dessus de la moyenne des all inclusive classiques en République Dominicaine mais induisent aussi niveau de service qui confère au luxe », confirme la direction, soulignant un challenge supplémentaire : la mise à niveau des nouvelles équipes — la majorité du staff ayant été renouvelée à la suite de la fermeture Covid l’hôtel.

Car Cayo Levantado joue dans la catégorie des plus beaux hôtels du monde. Décoration soignée (pas kitsch, pas trop « couleur locale », simple et juste, faites de clins d’œil à son environnement et à ses ressources naturelles), personnel au petit soin (chaque guest se voit attribué un « ambassador », un concierge personnel joignable par Whatsapp), restaurants de qualité (six concepts distincts dont deux non inclus dans le forfait all inclusive avec menus gastronomiques de 160 à 220 € et un coffee-shop préparant des blends dominicains) aussi et surtout programmes « wellness » sont à la disposition de tous.

Manaya, le steak-house du resort (non-inclus dans le package).
Manaya, le steak-house du resort (non-inclus dans le package).

Si se voir réaliser un programme bien-être sur-mesure sortira du forfait tout-inclus, suivre l’un des quatre « chemins » (path, en V.O.) mise au point par des experts est encouragé voire recommandé pour embrasser au maximum la philosophie de l’hôtel. « Renew », « restore », « refresh » et « relax » correspondent à quatre objectifs : l’éveil de la conscience, celui du corps, la (re)découverte de soi et la relaxation ultime. Si chacun est libre de choisir celui qui lui correspond, la nutritionniste du Cayo Levantado et le responsable des activités physiques s’entretiendront un mois en amont de leur arrivée avec chacun de leur guest afin de comprendre avec précision leurs besoins, les guider le chemin adéquat et, le cas échéant, leur construire un programme sur-mesure. Des restaurants, à la salle de gym, au spa ou à « Yubarta », l’espace dédié au bien-être enfoui dans la jungle, des indications de menu, routine sportive ou soin (du corps ou de l’âme) sont toujours précisées pour guider le guest sur son chemin. Le tout, sans un euro de supplément.

Également inclus dans la semaine à prix fixe, la beauté naturelle de l’îlot. Baigné dans les eaux cristallines des Caraïbes, sur un banc de sable fin, le resort qui a pris le nom de sa terre (« cayo » signifie petite île basse en espagnol) a aussi tout mis en œuvre afin d’en respecter sa nature foisonnante. « Nos jardins ne sont pas aussi ‘beaux’ qu’on pourrait l’attendre dans un hôtel de se standing, s’excuse Edilin Martinez représentante de Eco-Bahia, la fondation écolo du Grupo Piñero, chaque jour présente sur l’île pour éduquer les clients de l’hôtel et travailler sur place. Nous laissons la nature s’exprimer et les plantes et herbes pousser comme bon leur semble. »

Le sempiternel avocado toast.
Le sempiternel avocado toast. Fanny Liaux Gasquerel / iPhone 15 pro

Derrière le restaurant Santa Yuca, la Mecque de la cuisine « slow » du resort, Laurali s’enorgueillir du jardin d’herbes aromatiques qui fournit tous les restaurants de l’hôtel. Au même endroit, elle pointe vers des arbres dans lesquels s’active une nuée d’oiseaux. Et de nous expliquer : « nous assistons à une sorte de Game of Thrones ! Nous avons du secourir des jeunes oisillons dans leurs nids qui allaient se faire dessimer cette espèce rivale. En les aidant à grandir à l’abris, l’espèce ne s’éteint pas et le spectacle continue. »

Le spectacle, ici, s’écrit au bon vouloir des hôtes. Qu’on se lève aux aurores pour un cours de yoga ou à midi après une soirée endiablée (dans la plus pure tradition de l’hôtel all inclusive, le resort organise chaque soir des activités festives), il y a toujours quelque chose à faire au Cayo Levantado. Et, si les activités proposées n’étaient pas assez diversifiées, un message Whatsapp à son ambassadeur garantira un rendez-vous avec David, le head coach, à la salle de sport, un sound healing avec Carmen, à Yubarta, ou un massage deep-tissue avec Kristina au spa de l’hôtel – un must avant de reprendre l’avion et de retrouver les aficionados du « Med ».

La piscine intérieure du spa.
La piscine intérieure du spa. Fanny Liaux Gasquerel / iPhone 15 pro

Cayo Levantado Resort
Isla Cayo Levantado, 32000 Samaná
Réservations

Voir plus d’articles sur le sujet
Continuer la lecture