High Tech
The Good News
The Good Life était au CES de Las Vegas pour se frayer un chemin parmi les quelque 135 000 visiteurs, 3 500 exposants et 1 000 start-ups. Un dénominateur commun : l’intelligence artificielle omniprésente, mais pas forcément omnisciente.
L’IA (« AI » en V.O.), voilà le dernier ingrédient indispensable de tout objet technologique qui se respecte. Un peu comme le yuzu il y a quelque temps en restauration… Au CES de Las Vegas, le plus grand show high-tech au monde, l’intelligence artificielle et sa version étendue dite générative (ChatGPT et consorts) est partout. Une aubaine pour les marques et start-ups en manque d’innovation, après des éditions où les nouveautés étaient souvent des itérations de technologies existantes plutôt que de vraies révolutions. Un tel Graal n’est certes pas monnaie courante, alors quand une opportunité de pimper tout type de tech se présente, tout le monde saute dessus. Avec plus ou moins de légitimité.
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Tout le monde se met à l’intelligence artificielle
Par exemple, l’IA monte à bord des autos, comme chez Volkswagen, qui clamait l’arrivée de ChatGPT dans ses voitures. « Le plus intéressant pour moi avec ChatGPT est la possibilité de lui demander de raconter une histoire sur un lieu sur la route par exemple », nous explique Axel Heinrich, patron des innovations de VW. Rien de bien révolutionnaire, d’autant que les règles de RGPD (et la méfiance de VW envers leur nouvel ami intelligent) limitent les données de localisation fournies au serveur américain. L’évolution sera plus impressionnante avec l’arrivée de fonctions conversationnelles dans un second temps. Mais qui a envie de parler avec son auto ? Aujourd’hui, seuls un tiers des clients utilisent les simples commandes vocales, avoue A. Heinrich.
Chez Bosch, on met en avant la possibilité de lancer la préparation d’un café en arrivant à la maison si l’auto détecte un soupçon de fatigue chez son conducteur. Indispensable, vraiment ?
Quant à l’équipementier automobile français Valeo, un des géants du genre, il voit la vérité de l’IA ailleurs. Certes, il propose des solutions dopées à l’IA, comme la possibilité d’offrir automatiquement un film clippé résumant un trajet, avec une vue à 360° de l’auto dans son contexte façon drone, selfies… Mais son potentiel est surtout vu comme outil phénoménal pour le développement des technologies mêmes. À condition de maîtriser les folles quantités de données qu’elle génère : 40 petabytes (soit 40 960 terabytes !) sont nécessaires pour entraîner une IA de reconnaissance des situations de conduite, par exemple. Et Geoffrey Bouquot, CTO & Senior VP Strategy de Valeo, de nous rappeler :
La donnée, c’est comme du pétrole, il faut la raffiner. »
Perfecto et cabane à oiseaux au CES Las Vegas
Bien loin du monde de l’auto, on retrouve l’IA cachée dans les allées de l’Eureka Park, show concentrant les start-ups tentant leur chance au CES Las Vegas. Dans le carré de la French Tech, on note la présence de The Kooples X Imki pour une collection capsule créée par une IA générative, en tant que gisement d’idée explique la marque.
Plus pragmatique, l’ordinateur LG Gram Pro avec Intel AI Boost facilite le partage de tâches, tandis que la ceinture Guidi sait détecter les obstacles pour guider précisément les aveugles.
Mais les gadgets ne sont jamais loin au CES. Le Rabbit R1 est un boîtier gavé d’intelligence artificielle censé remplacer le smartphone — l’histoire dira s’il ne tombera pas dans la fosse des fausses bonnes idées. La cabane à oiseaux Bird Buddy saura quant à elle reconnaître les volatiles pour les photographier, la trappe intelligente Flappie ne laissera entrer le chat que s’il a lâché à l’extérieur sa proie (l’oiseau de la cabane ?), alors que l’inénarrable frigo connecté gagne en intelligence chez Samsung avec le Family Hub+ reconnaissant les produits entrants et sortants.
À vous de juger de l’importance d’avoir ses produits affichés automatiquement sur l’écran du garde-manger, d’autant que les dates de péremption doivent être entrées manuellement. L’intelligence a parfois ses limites.
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