×
Arc'teryx alpine academy chamonix apprendre l'alpinisme
fanny

The Good Culture // Aventures

Arc’teryx Academy : apprendre l’alpinisme auprès des stars de la grimpe

Aventures

The Good Culture

Tout bon gentleman a un jour pensé à gravir une montagne pour atteindre son sommet. Mais n’est pas Maurice Herzog qui veut. Même avec une tenue Gore-Tex flambant neuve ! Alors pour vous, The Good Life s’est rendu à Chamonix pour tester l’Arc'teryx Alpine Academy, le chaînon manquant entre l’envie et la pratique de l’alpinisme.

À l’aube, les premières lueurs inondent la vallée et sourient aux lève-tôt. En contrebas du Mont Blanc, une nappe de cumulus drape le glacier des Bossons, saupoudré d’une fine couche de sable venu du Sahara. Au cœur de la vallée, Chamonix, considérée comme l’épicentre de la culture alpine en France. C’est ici que Arc’teryx célèbre la 13ème édition de son « Alpine Academy ». 150 guides, 600 clients de tous niveaux, les athlètes ambassadeurs, des dizaines d’ateliers différents pour s’initier, s’éduquer ou se perfectionner. Pendant quatre jours, tout le monde grimpe, court, marche, glisse, se cramponne, s’assure, descend en rappel, se vache, prend les funiculaires pour s’éparpiller sur les hauteurs, les sommets, les crêtes, les glaciers et les pistes de trail.


Lire aussi : Eric Fournier, maire de Chamonix : « Le futur, c’est protéger notre population permanente »


Engagement total pour ces grimpeurs sur le Brevent, aux premières loges face au Mont-Blanc.jpg_©Poggi
Engagement total pour ces grimpeurs sur le Brevent, aux premières loges face au Mont-Blanc.jpg_©Poggi

Arc’teryx, aux sommets de l’alpinisme

Pour Stéphane Tenailleau, le directeur marketing Europe de Arc’teryx, l’événement répond à plusieurs enjeux : « Chamonix est le berceau de l’alpinisme en France. On souhaite transmettre la culture montagne, ramener ça à la vallée et ne pas se concentrer uniquement sur les sommets ». C’est l’un des enjeux fondamentaux de l’alpinisme. De loin, il semble réservé à une élite, une catégorie de personnes nées aux pieds des montagnes, dans les Alpes ou les Pyrénées.

Pour la marque de North Vancouver, l’enjeu est multiple : éduquer un maximum d’enthousiastes de l’outdoor, élargir le giron de clients potentiels et se démarquer des autres marques de montagne. La vocation ultime consiste à rassembler les athlètes ambassadeurs de la marque pour créer une émulation avec les participants de l’Alpine Academy. À titre de comparaison, c’est comme passer un week-end à Maranello dans une voiture rouge avec un écusson de cheval cabré sur la calandre quand on aime la F1. Ou tenter des drops avec Antoine Dupont à Marcoussis un dimanche à la place du brunch entre amis !

L’Alpine Arc’teryx Academy c’est aussi du trail running©Andersson
L’Alpine Arc’teryx Academy c’est aussi du trail running©Andersson

Un événement avant tout pour le public

In fine, ce format entre festival outdoor et laboratoire à ciel ouvert crée une passerelle entre vos envies de vous frotter à l’alpinisme et la réalité du terrain. Évidemment, les clubs alpins et les compagnies de guides offrent déjà ce genre de services. Des médias dédiés à la vulgarisation de l’activité outdoor existent en France pour vous inciter à gambader dans la nature. Des marques focalisent leur storytelling sur les aventures de leurs athlètes en montagne.

Mais comme le rappelle Lucien, venu spécialement de Zurich après avoir été la cible d’une campagne de l’Arc’teryx Alpine Academy sur Instagram : « Le format est génial car on peut partager ça entre amis ou en famille. Escalade sur glace pour débutant, cours de glaciologie ou de photographie, perfectionnement en alpinisme sur grande voie, bivouac dans un porta-ledge en mode funambule sur une paroi, il y en a pour tous les goûts et pour tous les niveaux. En plus, le soir, on se retrouve tous devant la scène de concert pour partager l’expérience avec la communauté. Je n’osais pas faire appel à un guide, ça me semblait être tout de suite un truc très sérieux. Là, c’est hyper convivial, j’ai appris les bases. Maintenant, je me sens plus à l’aise de faire appel à un guide après avoir été familiarisé avec cet univers ».

Parc d’attractions à ciel ouvert ©Andersson
Parc d’attractions à ciel ouvert ©Andersson

Un avis partagé par Fred Degoulet, un guide de montagne qui exerce depuis une quinzaine d’années : « Tout le monde n’a pas accès à un club alpin près de chez lui. Ici, il y a une volonté de transmettre les savoirs et savoir-faire. Ça va de la manière de se comporter en refuge aux bons gestes pour sortir son partenaire d’une crevasse. Parfois, ils ont vu des choses sur les réseaux sociaux, ils veulent s’y mettre mais ne savent pas par où commencer. On est là pour ça ».

Séduire une nouvelle clientèle

Pour la marque, qui met gratuitement à disposition du matériel à tester lors des ateliers, c’est une manière astucieuse d’amener les clients potentiels à se tourner vers ses produits. Car en France, depuis l’arrivée de l’escalade aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2020 et l’explosion des salles d’escalade dans les villes, il existe un vivier d’adeptes à abreuver d’expérience et de matériel pour la pratique.

« On remarque un intérêt de plus en plus grand pour la discipline. Et ça tombe bien. Pour moi, l’escalade c’est la base de tout pour la pratique en montagne. Alors une fois que les gens se sont entraînés pendant des mois sur de la résine, ils ont envie de venir tâter du caillou. Et la montagne offre une palette très large d’expériences à vivre. Il y a une quête commune d’autonomie pour les clients », explique Fred Degoulet, honoré d’un piolet d’or, la consécration pour un alpiniste. En 2022, avec ses acolytes du « gang des moustaches », il vient à bout de la face sud du Nuptse et de ses quelques 7 742 m d’altitude.

Décor de carte postale pour ces alpinistes ©Andersson
Décor de carte postale pour ces alpinistes ©Andersson

« Dans mon travail, j’ai des gens qui viennent cocher des cases sur leur to-do list, comme le Mont-Blanc par exemple. Mais dans le métier, on a les clients que l’on mérite. Alors si on discute, on échange, on dialogue avec eux, on peut les guider vers des endroits moins connus et leur faire vivre une expérience inédite. S’ils ont vu un tutorial sur internet et qu’ils veulent le valider avec un professionnel, c’est super. Au final, l’important est d’être dans le partage d’expérience. C’est comme ça que l’on progresse. La montagne c’est ça, demander des conseils, se renseigner pour trouver des coins magnifiques, vivre dehors et créer des souvenirs. Les meilleurs souvenirs que j’ai en montagne sont les choses imprévues. On ne court pas après le danger, au contraire. Mais pour progresser, on doit pratiquer, s’immerger dans la montagne. Et là, on crée de super souvenirs. L’Arc’teryx Academy répond à tout ça ».

De nos jours, une marque ne peut s’affranchir d’un bon storytelling pour attirer sa clientèle. Mais lorsque ce dernier est crédible et se traduit par des actions concrètes pour son audience, tout le monde y gagne. À ce sujet, le logo d’Arc’teryx représente l’archaeopteryx, un ancien reptile connu comme étant le premier à avoir développé des plumes, lui permettant ainsi de voler. L’archaeopteryx lithographica est souvent considéré comme le lien évolutif entre les dinosaures et les oiseaux modernes. Ce choix symbolise l’innovation et l’évolution, des valeurs fondamentales pour la marque canadienne. Et il en faut, car la R&D est partie intégrante de la capacité d’un athlète à repousser ses limites et celles de son sport.

Le laboratoire où Rebecca et ses collègues de R&D testent le matériel avant de le mettre à l’épreuve en conditions réelles en pleine nature.
Le laboratoire où Rebecca et ses collègues de R&D testent le matériel avant de le mettre à l’épreuve en conditions réelles en pleine nature.

Devenir un alpiniste

Mais pour autant, s’acheter une veste Gore-Tex et un bon piolet ne suffit pas à devenir un bon grimpeur. « J’y pense souvent. Quand tu es sur une voie en quête d’un défi, tu subis les éléments de la nature. Tu ne peux pas la dompter. C’est le jeu. L’objectif est d’être bien équipé mais surtout bien préparé. L’éducation est autant la clé que la technicité d’un produit. À 7 500 m par exemple, tu es épuisé, tu veux aller te mettre à l’abri dans la tente. Tu dois enlever tes chaussures et ça paraît simple, mais il faut être très concentré. Un faux pas, sans mauvais jeu de mot, et tes chaussures finissent dans le gaz des centaines de mètres en contrebas. Et là, tu es vite foutu », s’amuse Fred Degoulet.

Pour Rebecca Bowman, designer pour Arc’teryx, le développement est fondamental. « Au début, on s’appliquait à tester nos produits en conditions réelles. Au sein de l’équipe de design, il y a aussi des athlètes de haut niveau. Maintenant, il y a des athlètes de très haut niveau qui vont chercher les limites de leurs aptitudes et celles de nos produits. Dans mon cas, j’ai toujours aimé jongler entre le terrain et le laboratoire. Il faut les deux. On a donc un laboratoire avec des machines pour tester les matières et les designs. On a même inventé des machines pour pousser à l’extrême les phénomènes d’abrasion. On cherche les seuils de rupture pour améliorer les produits. Durabilité, flexibilité et légèreté sont au cœur de notre processus de développement ».

Atelier de confection et de réparation Arc’teryx ©Matt Georges
Atelier de confection et de réparation Arc’teryx ©Matt Georges

Mais pour elle aussi, la technicité ne fait pas tout. Cela doit être accompagné d’éducation. « On peut faire le meilleur produit possible. Mais si la personne n’est pas sensible à son utilisation et ne comprend pas la pratique dans son ensemble, cela ne fonctionne pas. Ici, on s’attache à offrir des expériences pour tous les niveaux. On pousse les participants de l’Arc’teryx Alpine Academy à apprendre pour une pratique en toute sécurité ».

Maurice Herzog disait : « Il y a encore d’autres Annapurnas dans la vie des hommes ». il ne tient désormais qu’à vous de trouver le vôtre.

https://www.youtube.com/embed/WrF83L-gr0c? si=1xLH1vzEXejxyxaT 

Pour assurer l’ambiance après une journée de varape, Breakbot sur la scène du village ©Perly
Pour assurer l’ambiance après une journée de varape, Breakbot sur la scène du village ©Perly
La montagne nous offre le décor… À nous d’inventer l’histoire qui va avec. ©Nicolas Helmbacher– the.adventure.bakery
La montagne nous offre le décor… À nous d’inventer l’histoire qui va avec. ©Nicolas Helmbacher
– the.adventure.bakery

Site internet de Arc’teryx Academy


Lire aussi : The Alpina Gstaad : le refuge idéal pour passer l’été à la montagne

Voir plus d’articles sur le sujet
Continuer la lecture