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Montres : Mido, à l’épreuve du temps - The Good Hours
Montres : Mido, à l’épreuve du temps - The Good Hours
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Horlogerie

Montres : Mido, à l’épreuve du temps

Horlogerie

La gamme Mido s’appuie sur des montres au design intemporel. Certaines références maison conservent en effet le même aspect depuis plus de quatre‑vingts ans. Pour son centième anniversaire, l’enseigne a choisi de revisiter ces modèles indémodables.

Certains objets, quand ils sont bien nés, résistent au temps. Le fauteuil Egg, d’Arne Jacobsen (1958), tout comme les luminaires de Georges Jouve (1953) n’ont pas pris une ride. Le Land Rover Defender actuel reste fidèle à la ligne de son ancêtre (1948). L’horloger Mido, qui appartient au Swatch Group, dispose aussi de plusieurs modèles qui font de la résistance.

La fringante montre Multifort, née en 1934, va sur ses 85 ans. La Commander est apparue en 1959. Enfin, la Baroncelli a soufflé ses 42 bougies. Cette exceptionnelle longévité s’explique en partie par la pérennité du style Mido. Les garde-temps maison s’habillent de boîtiers ronds aux lignes classiques et épurées. Ils ne vieillissent pas. Cependant, à la manière d’une Porsche 911, qui conserve l’allure générale du modèle de 1963, mais dont toutes les pièces sont neuves, ces montres ne restent absolument pas figées.

La Baroncelli lancée en 1976, ici en version Big Date, 790 €.
La Baroncelli lancée en 1976, ici en version Big Date, 790 €. DR

Style revisité

La marque installée au Locle, dans le Jura suisse, revisite régulièrement, par petites touches, le design de ses vedettes. Ainsi, pour fêter son centenaire, Mido a actualisé plusieurs de ses garde-temps emblématiques. On retiendra notamment les nouvelles Commander Big Date, d’inspiration seventies, et la Baroncelli Big Date, au style néoclassique.

Si ces nouvelles variantes s’inscrivent dans la lignée des collections dont elles portent le nom, elles en réinterprètent l’aspect, avec la volonté de s’enraciner dans l’air du temps. La première utilise les codes vintage à la mode – cadran satiné soleil, lunette polie et bracelet acier –, quand la seconde se veut l’héritière du style intemporel Mido, avec boîtier rond, index bâtons et aiguilles glaive.

Commander Big Date, boîtier 42 mm et bracelet en acier, cadran satiné soleil, mouvement mécanique à remontage automatique, 80 heures de réserve de marche, étanche à 50 m, 960 €.
Commander Big Date, boîtier 42 mm et bracelet en acier, cadran satiné soleil, mouvement mécanique à remontage automatique, 80 heures de réserve de marche, étanche à 50 m, 960 €. DR

Technique moderne

Toujours comme sur la Porsche 911, la technique des produits Mido ne cesse d’évoluer. Ainsi, la plupart des mouvements maison intègrent désormais un spiral en silicium. Ce matériau extrêmement résistant permet d’accroître fiabilité et précision. Pas étonnant, du coup, que les mécaniques Mido fassent preuve d’une très grande régularité.

L’enseigne a fini cinquième du classement des marques possédant le plus de modèles certifiés par le Contrôle officiel suisse des chronomètres (COSC), non loin de Rolex, d’Omega ou de Breitling. Aujourd’hui, le spiral en silicium demeure rare sur des montres s’inscrivant dans la fourchette de prix maison – entre 600 et 2 000 euros –, le créneau étant plutôt encombré par de nombreuses montres… à quartz. Or, la firme n’en fabrique pas. Son catalogue propose exclusivement des garde-temps à mouvement mécanique. Il s’agit d’une exception à ce niveau de prix.

Dates clés

1918 : la marque naît à Soleure, en Suisse.
1934 : sortie de la Multifort (toujours fabriquée), montre automatique, étanche, antimagnétique et résistante aux chocs.
1959 : apparition de la Commander, qui dispose d’un spiral en silicium.
1976 : lancement de la Baroncelli, avec 80 heures de réserve de marche.
1983 : arrivée via une fusion au sein du Swatch Group. Installation au Locle, en Suisse.
• Janvier 2015 : de nouveau commercialisée en France.

Déficit de notoriété

Style, technique et précision, les montres Mido ne manquent pas d’arguments. Le challenge pour cette marque consiste alors à se faire connaître. L’enseigne pâtit en effet, d’un déficit de notoriété, certainement dû à son absence sur les marchés européens pendant près de quarante ans.

Des années 70 jusqu’à 2010, la maison suisse s’est focalisée sur ses marchés historiques, notamment l’Amérique latine. Elle est la première marque horlogère au Mexique. Mais aussi la cinquième en Chine. Sa réintroduction en France n’est intervenue qu’en 2015.

Pour réussir son retour, Mido se concentre sur le produit. Elle développe notamment des collections qui rendent hommage aux plus grands monuments mondiaux de l’architecture, proposant des pièces inspirées, par exemple, du Royal Albert Hall, à Londres, de la Grande Muraille de Chine ou encore du Colisée, à Rome.

La montre Inspired by Architecture évoque le musée Guggenheim de New York.
La montre Inspired by Architecture évoque le musée Guggenheim de New York. DR

Dernière en date, la montre en édition limitée Inspired by Architecture évoque les courbes du musée Guggenheim de New York. La politique tarifaire maison, au positionnement plus que raisonnable, pourrait aussi porter ses fruits. Les garde-temps suisses de qualité à mécanisme automatique ont vu leurs prix s’envoler ces dernières années, devenant inabordables pour la plupart des bourses. Les montres Mido n’ont pas connu cette inflation. Du coup, elles bénéficient aujourd’hui d’un rapport qualité-prix quasi imbattable.


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