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Le nouveau BMW iX rebat les cartes… Esthétiquement cela saute aux yeux. Techniquement, ce grand SUV inaugure une nouvelle génération d’électriques. Sur la route, il se révèle beaucoup plus vif et enjoué qu’on pourrait l’imaginer. Bref, voilà un drôle de zèbre !
BMW est une marque de tradition mais qui n’est pas contre une petite rupture de temps à autre. Rappelez-vous l’épisode Chris Bangle… du nom de ce designer américain qui secoua le style ronronnant de l’Hélice dans les années 90. Les plus conservateurs des fans de la marque ne s’en sont toujours pas remis. Le nouveau SUV électrique iX s’inscrit dans la lignée des autos disruptives conçues par la maison munichoise. Il rompt avec le reste de la famille. D’ailleurs, il est le seul modèle BMW actuel à porter un patronyme exempt de chiffre. Il assume sa proximité avec le concept Vision iNext de 2018. Il en dérive étroitement et ressemble lui-même à un prototype de salon aux multiples singularités.
Le SUV électrique BMW iX : rupture esthétique
Le iX arbore des lignes originales toutes en rondeurs, caractérisées notamment par des surfaces latérales lisses. Il soigne son aérodynamique avec un CX de 0,25 seulement. Ses formes rappellent le bio-design des années 90 mais revisité façon post-modern. Ce SUV électrique s’habille en outre, des phares les plus fins jamais proposés par la marque de munichoise. A l’inverse, il reprend les “haricots” géants de calandre, inaugurés par la dernière Série 4. Fabriqués en matériau composite, ils sont “auto-régénérant”. En gros, en cas de griffures ou d’accrocs, des résistances internes chauffent leur matériau pour qu’il se répare tout seul. Ces “haricots” XXL ont fait couler beaucoup d’encre sur les réseaux sociaux. Leurs détracteurs sont plus nombreux que leurs admirateurs.
Dedans c’est déjà demain
On entre à bord, par l’une des quatre portières à vitre sans montant… Comme sur un coupé sportif. Stylé ! A l’intérieur aussi, la rupture est assumée. Les matériaux recyclés et notamment la suédine dominent. Et quand le cuir s’immisce, il est tanné à la feuille d’olivier. L’ensemble s’habille de couleurs chaleureuses presque bourgeoises. On se sent comme dans un confortable appartement contemporain. La planche de bord épurée remplace les compteurs ronds, chers à la marque, par une interminable dalle verticale, connectée à la 5G. L’ensemble est incurvé vers le conducteur, BMW oblige.
Au centre, entre les deux imposants fauteuils avant, l’aérienne console se couvre d’un bois clair à touches tactiles intégrées. En option, certaines commandes se parent de cristal de verre, “façon Swarovski”. Le résultat est élégant, The Good Life adore ! Le curieux volant hexagonal à double méplats s’avère en revanche, beaucoup moins réussi. Sa prise en main est un peu déroutante, mais l’on finit par s’y faire.Tous ces détails imprévus sèment le doute : est-on installé à bord d’une voiture de série ou d’un show-car de salon ? Le toit transparent Sky Lounge qui s’obscurcit à la demande, renforce un peu plus cette légitime interrogation.
Le SUV électrique BMW iX : Auto-Sumo
Quoi qu’il en soit, on se sent bien dans cet intérieur lumineux, vaste et confortable. Il faut dire que le véhicule a été conçu de l’intérieur vers l’extérieur. Ses imposantes dimensions, il mesure près de 5 m de long et 2 m de large, ne sont rien comparées à ses 2,5 tonnes. Notre colosse bavarois ferait passer le X5, son équivalent thermique de 2,1 tonnes, pour une danseuse étoile. Son poids de sumo, le iX le doit en partie à sa batterie de 105 kWh, la plus grosse jamais embarquée dans une BMW. L’entrée de gamme à 86 000 euros reçoit des plus petits accus. La version premium de notre essai dénommée xDrive50, frôle les 105 000 euros, à peu de chose près, le prix d’un Tesla Model X.
Le SUV BMW est dans ce cas, propulsé par deux moteurs électriques de 523 ch qui lui procurent une fabuleuse impression de légèreté. Le véhicule se révèle vif, alerte, maniable et amusant à conduire. Il semble peser 1000 kg de moins qu’en réalité. L’auto vire sans roulis et reste fermement accrochée au bitume. La suspension pneumatique avale les imperfections et garantit un confort royal. Enfin, les accélérations sont dantesques avec un 0 à 100 en moins de 5 secondes. Mais prenez gare, à ce rythme là, vous n’irez pas très loin… L’autonomie de 600 km s’entend en conduite “normale”. Elle se rétracte comme une “peau de chagrin” dès que l’on “cravache” un peu le colosse allemand.
En résumé, le iX prend une voie de traverse. Esthétique, technique, architecture, aménagement, tout est différent. Mais n’est-il pas logique finalement qu’une auto à pile, symbole d’une nouvelle ère, rompe avec ce qui l’a précédée ? Personne ne demande à un Smartphone dernier cri de ressembler à un téléphone à cadran rotatif d’antan. Une auto électrique moderne n’a pas obligation à singer ses ancêtres thermiques. Le BMW iX l’a parfaitement compris…
Fiche technique :
BMW iX xDrive50
- Moteurs électriques : 523 ch
- Capacité batterie : 105 kWh
- Transmission : intégrale
- 0 à 100 km/h : 4,6 sec
- Vitesse maxi : 200 km/h
- Longueur : 4,95 m
- Largeur : 1,97 m
- Coffre : 500 l
- Poids : 2 585 kg
- Suspension : pneumatique
- Consommation mixte : 26,6 kWh/km
- Autonomie : de 549 à 630 km
- Emission de CO2 : 0 g/km
- Tarif : 103 500 euros (hors options)