Voyage
Dix années après l'avènement d'un lieu devenu mythique, le Silencio traverse la Seine pour s'installer Rive gauche. Une suite logique pour cette marque profondément ancrée dans l'univers cinématographique.
Quand on pense Silencio, on pense Lynch, on pense Nouvelle Vague, on pense à la nuit, au petit matin… Comment, donc, n’avait-on pas encore dupliqué le concept sur la Rive gauche ? C’est désormais chose faite grâce au Silencio des Prés, version non-souterraine et gastronomique de l’adresse de la rue Montmartre.
Saint-Germain-des-Prés, comme une évidence
Amoureux du quartier, Arnaud Frisch, le fondateur du groupe Assembly dont fait partie la marque Silencio, rêvait depuis longtemps d’un transfuge : « Lorsque nous choisissons un quartier, c’est parce que son histoire nous inspire pour inventer quelque chose de nouveau, explique-t-il. Il ne s’agit pas d’être nostalgique, mais de préserver l’esprit des lieux tout en innovant pour une proposition résolument contemporaine où l’art et la culture, c’est la marque de fabrique de Silencio, sont accessibles de manière directe, vivante et décomplexée. »
En effet, c’est comme si Saint-Germain vous susurrait à l’oreille une histoire. Celle d’un couple mythique s’écharpant au Flore. Celle d’un Président et de sa fille cachée en toute discrétion chez Lipp. Celle de la naissance de l’existentialisme, quelque part sur une terrasse ou dans un appartement haussmannien… Mille et une rumeurs qui font encore aujourd’hui la légende d’un quartier, et qui s’adjoignent désormais un nouveau haut-lieu d’échange, dans la plus pure tradition des Salons — ou des Clubs anglais.
C’est donc dans cet esprit singulier et ce bouillonnement intellectuel, créatif et festif que le dernier né des Silencio s’inscrit avec l’intention de perpétuer un héritage unique, dix ans presque jours pour jours après l’inauguration de sa première adresse et quelques mois après sa version ensoleillée, ouverte à Ibiza cet été.
Silencio des Prés : un lieu de vie
Le lieu investi par le Silencio des Prés a eu mille vies. Il a vu défiler Truffaut, Belmondo. Il a appartenu à Frédéric Mitterrand. Il a inauguré son cinéma en 1969 mais est aussi devenu un cabaret.
Comme pour faire table rase, le lieu s’est donc refait une beauté. Aux manettes : une signature pointue, celle du Studio KO, les architectes à qui l’on doit notamment le musée Yves Saint-Laurent de Marrakech. Dans une partition bien plus solaire que celle du Silencio originel, moquettes persanes et colonnes tapissées de surfaces réfléchissantes effet boule disco convoquent une fête joyeuse.
Dans la suite logique de l’offre « Silencio à la maison » proposée pendant les confinements, un menu en livraison élaboré par des grands chefs parisiens, l’adresse confie ses cuisines à Guillaume Sanchez. Le chef étoilé, connu et reconnu pour sa cuisine anticonformiste, y déclinera une carte bistrot. On peut évidemment compter sur la patte radicale du chef pour réinventer le tartare (il sera cuisiné avec une viande de bœuf maturé, œufs de poisson, clou de girofle, pommes soufflées) ou encore le croque-monsieur, l’œuf-mayo ou la saucisse-purée.
Le cinéma, de son côté, prend toute sa dimension et accueillera des projections privées et de nombreuses séances publiques.
Silencio des Prés
22 rue Guillaume Apollinaire, Paris 6ème
7/7 de 8h-0h (dîner à partir de 19h sur réservation)
www.silenciodespres.com
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