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Architecture

Architecture : 10 emblèmes du rayonnement Français à l’étranger

Architecture

Nombreux sont les architectes français à rêver de construire à l'étranger, afin d'exporter leur savoir-faire et leur culture à l'international. Un objectif dur à atteindre, hormis pour les stars de la profession et quelques exceptions…

La Cité des arts, à Rio de Janeiro, de Christian de Portzamparc

Ce ne fut pas une mince affaire que de construire cette Cité des arts à Rio de Janeiro, dans un pays en crise. Inaugurée en 2013, la Cidade das Artes est située dans le quartier de Barra da Tijuca, au pied d’un nœud autoroutier. Réalisé en béton blanc, matériau cher à l’architecte français, mais également choisi en hommage à l’architecture moderniste brésilienne, le bâtiment se devait d’être un nouveau symbole pour la ville. Il prend la forme de deux plans horizontaux en béton, un pour le toit et un pour le belvédère qui, perché à 10 m de hauteur, va chercher les vues sur la mer et la montagne. Le bâtiment aura connu une histoire mouvementée avec, entre autres, l’arrêt du chantier et une inauguration prématurée cinq ans avant son achèvement. Il fut aussi très controversé sur fond d’oppositions politiques et de dépassement de budget. La Cidade das Artes n’en reste pas moins un must see à Rio de Janeiro ! Elle a reçu le Grand Prix AFEX 2014.

La Cité des arts, à Rio de Janeiro, de Christian de Portzamparc.
La Cité des arts, à Rio de Janeiro, de Christian de Portzamparc. andre-viera

L’université féminine Ewha, à Séoul, de Dominique Perrault

C’est l’un des chefs-d’œuvre de l’architecte de la Bibliothèque nationale de France, à Paris. À Séoul, l’université Ewha, conçue en 2008 par Dominique Perrault, est un bâtiment‑paysage fascinant qui accueille chaque jour près de 22 000 étudiantes et de nombreux curieux. Ce projet est la quintessence de l’architecture du Groundscape théorisée par l’architecte français. Opérant une faille épaisse dans le sol, il crée une vallée artificielle à l’entrée du campus qui dessert, de part et d’autre, les salles de cours et les amphithéâtres, ainsi qu’un programme commercial, tous dissimulés sous des toitures plantées. À la fois spectaculaire et invisible, le bâtiment fut aussi précurseur d’un point de vue environnemental, alors que l’Asie n’était que peu préoccupée par ces questions au moment du concours, début 2004.

L’université féminine Ewha, à Séoul, de Dominique Perrault.
L’université féminine Ewha, à Séoul, de Dominique Perrault. ewha-womans-university

Le MACRO, à Rome, d’Odile Decq

Il y avait d’abord eu le MAXXI, de Zaha Hadid. Puis ce fut au tour d’Odile Decq de livrer son MACRO à Rome, aux côtés de sa consœur. Deux équipements culturels prestigieux confiés à deux femmes architectes : l’année 2010 fit événement dans la capitale italienne. Pour imaginer l’extension du musée d’Art contemporain, l’architecte française a convoqué ses marottes : des lignes pures, une écriture aux accents high‑tech, ainsi que les couleurs noire et rouge qui traversent son œuvre. Le bâtiment est coiffé d’une toiture‑jardin offrant aux visiteurs un point de vue sur la ville. Quant au foyer, il ouvre sur la ville au niveau de la rue, renouant avec la tradition romaine de l’espace public.

Le MACRO, à Rome, d’Odile Decq.
Le MACRO, à Rome, d’Odile Decq. luigi-filetici

Jean Nouvel, star de l’architecture… et des architectes français à l’étranger !

La tour Glòries, à Barcelone, de Jean Nouvel

Inaugurée en 2005, la tour ovoïde est initialement baptisée Agbar, du nom de la société des eaux de Barcelone dont elle devient le siège. Jean Nouvel relève ainsi le défi de concurrencer la Sagrada Familia dans la skyline barcelonaise. D’emblée, l’architecte français annonçait : « Ce n’est pas une tour, un gratte-ciel au sens américain du terme : c’est une émergence unique au milieu d’une ville plutôt calme ». Dans le quartier de Poblenou, le bâtiment marque l’entrée de la diagonale depuis la place Las Glorias. Culminant à 142 m de haut, elle est caractérisée par une peau qui évoque la surface de l’eau, à la fois lisse, vibrante et transparente, « un mirage lointain de jour comme de nuit », résume Jean Nouvel. La nuit tombée, elle offre un véritable spectacle lumineux. Un projet pour la transformer en hôtel fut envisagé avant d’être finalement abandonné. La tour s’appelle désormais la tour Glòries et abrite différentes entreprises.

La tour Glòries, à Barcelone, de Jean Nouvel.
La tour Glòries, à Barcelone, de Jean Nouvel. architect-ateliers-jean-nouvel-local-architect-b720-fermin-vazquez-photo-phiippe-ruault

Le Louvre Abu Dhabi, de Jean Nouvel

Le 11 novembre dernier, il a soufflé sa troisième bougie après une année marquée par de nouveaux prêts et acquisitions, mais aussi, pandémie oblige, des projets numériques d’envergure attirant des millions de visiteurs. Dans l’île de Saadiyat, le Louvre Abu Dhabi aurait dû avoir pour voisins le Zayed National Museum (signé Norman Foster) et le Guggenheim Abu Dhabi (Frank Gehry) ; pour l’heure, ils n’ont pas encore vu le jour. Dessiné par Jean Nouvel, ce bâtiment spectaculaire réinterprète un symbole de l’architecture traditionnelle arabe : la coupole. Car, pour la star française, il était hors de question de parachuter un ovni dans ces territoires singuliers que sont les Émirats arabes unis. Il tire sa force plastique de l’impressionnant dôme qui le coiffe : 180 m de diamètre, 40 m de hauteur, 565 m de circonférence, 7 500 tonnes, 7 850 étoiles pour composer le motif : les chiffres donnent le tournis, à l’image de la complexité de cet ouvrage filtrant progressivement la puissante lumière du soleil de la région. Saisissant, le résultat crée un effet de pluie lumineuse plongeant le visiteur dans une atmosphère onirique qui offre une belle mise en condition pour découvrir les collections.

Le Louvre Abu Dhabi, de Jean Nouvel.
Le Louvre Abu Dhabi, de Jean Nouvel. photography-roland-halbe-louvre-abu-dhabi-architecte-jean-nouvel

De Tartu à Manama

Le Musée national estonien, à Tartu, de DGT Architects

En 2006, l’agence DGT Architects (Dorell Ghotmeh Tane) remporte le concours international pour la réalisation du Musée national estonien, à Tartu. Avec la construction de ce projet, l’Estonie souhaite marquer son histoire et affirmer son identité. Indépendant de l’Union soviétique depuis 1991, le pays a adhéré à l’Union européenne en 2004. Les trois architectes ont proposé un bâtiment qui n’hésite pas à déborder de l’emprise initialement prévue pour prolonger la piste d’aviation d’une ancienne base militaire soviétique présente sur le site. La toiture de ce musée de 34 000 m² se décolle progressivement, hommage métaphorique à l’envol du pays. Cette manière de se confronter à un passé douloureux a convaincu le jury. Ouvert au public le 1er octobre 2016, l’édifice a reçu cette année‑là le Grand Prix AFEX. Dan Dorell, Lina Ghotmeh et Tsuyoshi Tane ont aujourd’hui chacun leur propre agence.

Le Musée national estonien, à Tartu, de DGT Architects.
Le Musée national estonien, à Tartu, de DGT Architects. lina-ghotmeh-ef80a2-dorell-ghotmeh-tane-ef80a2-t-shimmura

Le musée Yves Saint Laurent, à Marrakech, de Studio KO

En 2017, Studio KO (Karl Fournier et Olivier Marty) est sous le feu des projecteurs en raison de la livraison d’un projet très médiatisé : le musée Yves Saint Laurent, à Marrakech. « C’est simple, je veux quelque chose de fort, de marocain, de contemporain et surtout d’extrêmement exigeant », avait résumé Pierre Bergé, initiateur du projet. Édifié à deux pas du jardin Majorelle, le bâtiment rend hommage à l’œuvre du célèbre couturier, disparu en 2008. Il trouve sa matérialité dans la brique de terre cuite, mise en œuvre de manière sophistiquée, captant la lumière et créant des effets de textures. Ce manteau rouge habille une structure en béton armé qui répond aux règles parasismiques en vigueur dans la région. L’ouvrage fut récompensé par le Grand Prix AFEX 2018.

Le musée Yves Saint Laurent, à Marrakech, de Studio KO.
Le musée Yves Saint Laurent, à Marrakech, de Studio KO. Dan Glasser

Le théâtre national de Bahreïn, à Manama, d’Architecturestudio

Depuis sa création, en 1973, l’agence Architecturestudio est animée par la volonté de se développer à l’international. Elle rassemble aujourd’hui 150 personnes de 20 nationalités différentes. En 2012, elle réalise le Théâtre national de Bahreïn, à Manama, bâti aux côtés du Musée national, avec lequel il forme le pôle culturel emblématique du royaume. Le bâtiment se caractérise par une canopée en aluminium ajouré qui filtre la lumière ainsi que la chaleur. Donnant l’impression de flotter au-dessus de l’eau, il abrite une salle de 1 001 places dans un volume revêtu d’Inox aux reflets dorés.

Le théâtre national de Bahreïn, à Manama, d’Architecturestudio.
Le théâtre national de Bahreïn, à Manama, d’Architecturestudio. nicolas-buisson-ef80a2-architecturestudio

En Asie

L’Institut du design de Hong Kong, de Coldefy

Lorsqu’ils remportent le concours international pour la réalisation de l’Institut du design de Hong Kong (HKDI), en 2006, Thomas Coldefy et Isabel Van Haute ont tout juste 27 ans et font figure d’outsiders face aux 162 équipes candidates. Forts de leurs expériences passées dans des agences internationales, c’est tambour battant qu’ils mèneront ce projet, lequel ouvre ses portes aux 4 000 étudiants en septembre 2010. Situé dans le quartier de Tiu Keng Leng, au nord-est de Hong Kong, le bâtiment prend la forme d’une infrastructure surélevée, émergeant fièrement de l’espace urbain. Depuis, l’agence Coldefy développe plusieurs projets à l’étranger : le National Pulse Memorial & Museum, à Orlando, en Floride, un programme touristique et commercial à Kigali, au Rwanda, ou encore le Centre culturel artistique de Bao’an, à Shenzhen, en Chine.

L’Institut du design de Hong Kong, de Coldefy.
L’Institut du design de Hong Kong, de Coldefy. coldefy-ef80a2sergio-pirrone

L’immeuble de bureaux T20, à Shanghai, de Ferrier Marchetti Studio

En 2010, l’agence avait réalisé le pavillon français de l’Exposition universelle de Shanghai, ce qui lui avait valu des opportunités de construire en Chine. En 2019, Ferrier Marchetti Studio a ainsi réalisé un bâtiment de 20 000 m² qui propose de « renouveler radicalement la formalisation d’un programme classique de bureaux et de parc de stationnement ». Le parking est ainsi traité comme un jardin suspendu, au-dessus duquel s’élèvent les étages de bureaux. Dans un univers très minéral, sur un site à forte densité urbaine, T20 parvient à offrir une respiration bienvenue, alors qu’il est situé au-dessus de la deuxième station de métro de la mégapole : « une oasis urbaine », résument les architectes.

L’immeuble de bureaux T20, à Shanghai, de Ferrier Marchetti Studio.
L’immeuble de bureaux T20, à Shanghai, de Ferrier Marchetti Studio. ferrier-marchetti-studio-ef80a2-photo-luc-boegly

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