Shops
The Good Guide
Anthony Vaccarello poursuit la mue des boutiques Saint Laurent. Après avoir imaginé une nouvelle enveloppe plus brute, le designer pousse un peu plus loin le curseur de l'ancrage de la marque dans l'univers de la culture en inaugurant une nouvelle boutique dédiée, dépourvue de ses collections mode.
Après le flagship store des Champs-Elysées, à date le plus grand de la marque, Saint Laurent vient de dévoiler le nouveau visage de sa boutique du quartier de Sèvres-Babylone précédemment consacrée aux accessoires. Ce sont désormais des livres édités par la maison sous le label SLRD Editions, des ouvrages de collection, des magazines vintage et des vinyles rares qui les remplacent, arrangés dans un espace à la fois radical et élégant, un écrin aux murs de pierres brutes et présentoirs de marbre précieux.
Lire aussi : Anthony Vaccarello réalise le rêve d’Yves Saint-Laurent sur les Champs-Elysées
La culture selon Saint Laurent
Saint Laurent Babylone se veut un lieu consacré à l’art, à la culture et aux nouveaux modes d’expression. S’y tiendront de nombreux événements culturels (expositions, dédicaces, concerts) organisés par des artistes amis de la maison.
Sur ses élégants présentoirs et sa sublime table vintage signée Pierre Jeanneret, les artistes photographes, auteurs et musiciens favoris d’Anthony Vaccarello cohabitent. Qu’ils soient édités par la maison au travers des éditions SLRD pour les livres (en séries très limitées) ou des vinyles sous boitiers transparents, version compressée des soundtracks des récents défilés de Saint Laurent, ces objets à la fois collector et design se mêlent aux autres ouvrages, vinyles ou magazines dénichés par les équipes du directeur artistique pour Babylone, sous sa direction.
Une vie de mécénat
Le nom Saint Laurent Babylone fait référence aux liens historiques d’Yves Saint-Laurent et de Pierre Bergé avec le quartier Sèvres-Babylone.
Au début des années 1970, Pierre Bergé, jeune homme d’affaires, visite un immense duplex de près de 600 m2 situé au fond d’une cour dans la rue de Babylone et qui donne sur un merveilleux jardin. Cet appartement étant habité par l’artiste et mécène Marie Cuttoli (décédée en 1973), Pierre Bergé finit par s’y installer avec Yves Saint-Laurent qu’il a rencontré lors d’un dîner en 1958.
Ensemble, ils vont y constituer un décor unique composé d’œuvres d’art comme celles d’Andy Warhol, de Théodore Géricault ou encore Francisco Goya. Pierre Bergé y vit jusqu’en 1986, jusqu’en 2008. La collection sera vendue aux enchères par Christie’s au Grand Palais en 2009, une partie de la somme reversée à la fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent et l’autre à la recherche contre le SIDA.
Saint Laurent Babylone : un nom évocateur
La nouvelle boutique Saint Laurent Babylone est un hommage rendu à Pierre Bergé et Yves Saint-Laurent, deux mécènes passionnés d’objets d’art. Ce lieu — qui remplace l’ancienne boutique de chaussures et accessoires de la marque — propose au public une sélection de livres d’art, de magazines et de vinyles inédits, mais aussi des produits dérivés comme des t-shirts et assiettes Juergen Teller — « teller » en allemand signifie « assiette »…
Les visiteurs pourront retrouver également sur les murs des photos de l’artiste britannique féministe Rose Finn-Kelcey (décédée en 2014) qui fait l’objet d’une exposition jusqu’au 29 février où sont présentées des œuvres issues de sa série « Restored to her natural state by nibbling rose petals » (1977). De nombreuses autres suivront.
Saint Laurent Babylone
9 rue de Grenelle, 75007 Paris
Du mercredi au dimanche, de 11 heures à 19 heures (le dimanche à partir de 12 heures).S
Site internet de la marque
Lire aussi : Une expo et une boutique pour les 10 ans de Lola James Harper
