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Barcelone s’est réconciliée avec son port depuis les jeux olympiques de 1992.
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Port Vell, la porte d’entrée du marché européen

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Longtemps, Barcelone a tourné le dos à la mer. Jusqu’au jour où elle s’est rendu compte de l’incroyable potentiel économique de son port. La capitale catalane est, dès lors, devenue un véritable hub logistique.

Cinq ports en un

Barcelone est le premier port d’Espagne en chiffre d’affaires et en valeur de marchandises. Il compte 3 000 entreprises dans sa clientèle et pèse 7,1 % de l’économie catalane. Il génère 32 000 emplois, dont 13 000 directs, soit 6,3 % de l’ensemble de la Catalogne. Si ses résultats sont moins impressionnants que ceux des grands ports du nord de l’Europe, notamment pour le fret, il possède un atout inégalé : son extrême diversité. La communication officielle de l’entreprise précise qu’« il s’agit en réalité de cinq ports en un : port ­commercial, port de croisières, port logistique, port énergétique et port citoyen (Port Vell). »

En 2014, 46,3 millions de tonnes de marchandises ont transité dans la capitale catalane (+ 9 % sur 2013), soit un résultat proche des records enregistrés avant la crise de 2008. Son activité conteneurs, avec 5 millions d’EVP par an (unité de mesure équivalente à un conteneur de 20 pieds, soit 6 mètres environ), place le port de Barcelone loin de celui de Rotterdam, mais il enregistre des flux importants dans les secteurs à forte valeur ajoutée, comme l’automobile, avec 748 000 véhicules en 2014 (+ 5,5 %). Les marchandises en vrac – solides et liquides – suivent la même tendance (+ 9 %). Et le nombre de camions embarqués dans les ferries – vers l’Italie ou Tanger – a aussi augmenté de 10 % en un an. L’originalité catalane tient aussi à ses infrastructures dédiées à la croisière, pour lesquelles le port a investi plus de 100 millions d’euros au cours des dix dernières années.

Avec 2,5 millions de passagers annuels, Barcelone est le premier port de croisière en Europe, et le quatrième du monde, derrière les trois grands ports de Floride (Everglades, Miami et Port Canaveral). De gros investis­sements viennent d’être réalisés pour accueillir l’Allure of The Seas, navire amiral de la compagnie Royal Caribbean International (8 700 passagers) qui a choisi Barcelone comme port d’attache en Méditerranée. « Ce ne sont pas seulement des passagers d’escale avec une seule nuit à bord, précise Jordi Torrent. Plus de la moitié de ces touristes commencent ou finissent leur voyage à Barcelone et restent sur place quelques jours. Shopping, nuits d’hôtel : cela apporte de la richesse à la ville. »

Enfin, dernière corde à son arc, le port de Barcelone a décidé de construire de nouvelles marinas dédiées à l’entretien de yachts privés. On y voit en effet, régulièrement amarrés, les joyaux des mers de princes du Qatar ou bien encore de l’oligarque russe Roman Abramovitch. « C’est un business en pleine progression », confirme la direction du port, qui souhaite concurrencer les destinations traditionnelles de ce genre de clientèle que sont Monaco, Nice et Majorque.

A la fois un port commercial, de croisières, logistique, énergétique et citoyen, le port de Barcelone possède un atout inégalé en europe : son extrême diversité.
A la fois un port commercial, de croisières, logistique, énergétique et citoyen, le port de Barcelone possède un atout inégalé en europe : son extrême diversité. Miquel Tres López
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