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Ils sont forts, séduisants et ténébreux. Au cinéma, ils crèvent l’écran à la seule force de leur regard de braise et de leur présence charismatique. Le vent n’a d’ailleurs aucun effet sur leurs cheveux et la transpiration ne laisse aucune trace sous leurs bras. Mais sous leurs torses velus et bombés, il y a aussi un petit cœur qui bat et cet été, The Good Life vous propose de découvrir la face cachée de cinq acteurs emblématiques plus sensibles qu’il n’y paraît. Pour ce quatrième épisode, nous nous intéressons à Mads Mikkelsen qui, avant d'incarner certains des méchants les plus flippants du XXIe siècle, rêvait de devenir un grand danseur.
ll a la gueule du tueur. Sa mâchoire angulaire, son regard bleu perçant et sa silhouette élancée lui ont valu quelques-uns des rôles de méchants les plus mémorables de ces vingt dernières années. Mads Mikkelsen est ce qu’on appelle un acteur monstre.
Absolument terrifiant en Le Chiffre dans Casino Royale. Parfaitement dérangeant en Dr Hannibal Lecter dans la série éponyme. Difficile de penser à l’acteur danois sans penser à la folie, la froideur et la perversité des rôles qui l’ont habité. Ce n’est pourtant pas aux plateaux de cinéma, grimé en meurtrier sanguinaire, que Mads Mikkelsen était destiné, mais plutôt aux studios de danse classique où il a fait ses armes durant près d’une décennie. De ballerine à super méchant. Portrait.
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La danse comme premières amours
Mads Dittman Mikkelsen, de son vrai nom, voit le jour en novembre 1965 à Copenhague. Fils d’un chauffeur de taxi et d’une femme au foyer, il est originaire d’un milieu qu’il définit lui-même comme populaire et n’est pas de ces superstars hollywoodiennes qui confient avoir « toujours rêvé d’être acteur ».
Son truc à lui c’est la danse. C’est dans les années 80 que l’adolescent, après avoir participé à une comédie musicale, va être saisi par la danse, qu’il pratique pour la première fois. Ancien gymnaste, il va être absorbé par cette discipline faite de rigueur et de lâcher prise, de grâce et de sens du rythme. Accroc et plutôt doué, il quitte alors son Danemark natal afin d’intégrer la Balettakademien, l’Académie de ballet de Stockholm.
Nous sommes en 1987, le monde est binaire et Mads Mikkelsen est un homme. Ajoutez à cela son appartenance à un milieu populaire où ses camarades de classe tapent plutôt le ballon qu’ils ne travaillent leurs arabesques… Ce choc des cultures et des stéréotypes de genre vont pousser l’acteur à comparer son histoire à celle de Billy Elliot. Il admettra qu’il a parfois été difficile pour lui d’avouer à ses proches qu’il avait choisi une carrière dans la danse. Pourtant, pendant près d’une décennie, Mads Mikkelsen va vivre de sa passion. Il va aussi y rencontrer l’amour, puisque c’est en interpretant la pièce de theatre La Cages aux Folles, qu’il va croiser sa future femme, la chorégraphe, Hanne Jacobsen.
La carrière exponentielle de Mads Mikkelsen
Lors d’un entretien pour Konbini, Mads Mikkelsen confie que c’est par le biais de la danse qu’il va découvrir le théâtre. En 1996, il décide ainsi d’abandonner sa carrière de danseur pour se consacrer aux arts dramatiques. Tout va ensuite très vite.
Une carrière et une popularité nationale propulsée par son rôle de flic dans la série danoise Rejseholdet de Peter Thorsboe. La validation critique un an plus tard avec la comédie danoise En Kort en Land, de la tout aussi danoise Hello Joof. Et enfin la sacro-sainte récompense — quête assumée ou non de tout bon acteur qui se respecte — avec le prix danois Bodil du meilleur acteur, pour son rôle de Tony dans Pusher 2 : Du sang sur les mains.
Le Danemark dans la poche, plus rien n’arrête Mikkelsen. Le rôle arrive en 2006, celui du glaçant Le Chiffre, antagoniste principal du nouveau James Bond, a jamais gravé dans la chair de ce dernier — et du public — après une séance de torture particulièrement mémorable. L’Amérique est à lui, Mads n’a plus peur de rien. Il va ensuite enchaîner les rôles, aussi à l’aise sur petit que grand écran, passant aisément d’un psychiatre sanguinaire dans Hannibal, à un mage noir dans Les Animaux Fantastiques.
Parce qu’il est désormais un super méchant et une superstar, on pourrait aisément penser que Mikkelsen a raccroché les chaussons. Il n’en est rien. S’il ne pratique plus en studios, Mads Mikkelsen confie avoir utilisé la danse pour apprécier ses rôles et perfectionner son jeu. « Grâce à la danse, j’ai conscience de mon propre corps et inconsciemment, je m’adapte à la vitesse du personnage en fonction de sa corpulence ». Il explique aussi que la maîtrise de la danse s’est avérée être un grand atout pour aborder les cascades.
Très récemment, Mikkelsen a aussi réussi l’exploit de s’illustrer par les deux disciplines qui font de lui ce qu’il est : un jeu d’acteur époustouflant et une scène de danse qui l’est tout autant dans le chef d’œuvre de Thomas Vinterberg, Drunk. Deux passions enfin réunies.
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