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The Good Culture
Que lire quand on est seul au monde, entre deux dunes ou à la recherche d'une oasis ? La réponse par cinq.
Voici notre sélection de livres à emporter dans votre traversée du désert, pour voir un monde dans chaque grain de sable.
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1 – Reportage méditatif
Été 2014, un spécialiste libanais des antiquités orientales est appelé en Irak pour expertiser un fabuleux trésor assyrien. Dans le berceau des civilisations, le temps s’arrête et s’écoule indifférent, entre fascination, chevauchées dans le désert et mystérieuses rencontres.
Avec le général sunnite Ghadban et sa fille, le vieux cheikh Jawhar ou le jardinier de l’oasis. Et puis soudain, c’est le chaos. Daech étend sa toile, l’armée est en déroute, l’Histoire rattrape l’histoire. Le roman prend alors un autre tour. Intense et brûlant, Dernière oasis a la force d’un reportage méditatif.
Il fait s’interroger sur la place du hasard et de l’individu dans l’engrenage collectif. C’est une réflexion troublée et troublante sur le « besoin de l’Histoire pour ne pas mourir de la vérité, à savoir que tout n’est que chaos sans signification, sans logique et sans but ». L’un des livres parfait à emporter lors de votre périples dans le désert.
> Dernière oasis, Charif Majdalani, « Babel », Actes Sud, 272 p., 21 €
2 – Évangile des voyageurs
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, un couple d’Américains riches et aventureux se retrouve avec un ami en Algérie, direction l’Afrique subsaharienne. Magnétisme et détestation, beauté et effroi, ce voyage devient vite pour le trio une errance sans fin. À la recherche de leurs démons. De la sensualité. Et de la mort qui rôde.
Loin de tout repère et à mesure que les amours se délitent, les voilà perdus, avalés et balayés par un souffle chaud qui bouscule leurs âmes et leurs corps. Évangile des voyageurs en quête d’identité, manuel pour se défaire des contingences culturelles, Un thé au Sahara fait du désert un personnage entier. Avec ses mirages, son intransigeance et ses habitants aux charmes envoûtants.
> Un thé au Sahara, Paul Bowles, « L’imaginaire », Gallimard, 342 p., 12 €.
3 – Voyage au bout de l’ennui
Tout juste sorti de l’Académie militaire, le lieutenant Drogo s’imagine déjà en héros, sauveur de la patrie et adulé de tous. Il est affecté au fort Bastiani, un bastion montagneux qui verrouille la frontière et fait face à un désert de terres desséchées. De là pourrait surgir un envahisseur…
Mais, à la fois redoutée et espérée, l’attaque ne vient pas. Roman du passage inexorable du temps, Le Désert des Tartares décrit un univers clos et fantastique fait de règlements absurdes et de confraternités de destins brisés. L’écriture simple et dépouillée épouse ces heures monotones et solitaires à scruter l’horizon.
Parabole existentielle sur l’attente infinie et l’impossible heure de gloire, la profondeur des personnages de Buzzati offre un reflet inversé avec l’aridité des paysages. L’un des livres parfait à emporter lors de votre périples dans le désert.
> Le Désert des Tartares, Dino Buzzati, Pocket, 288 p., 6 €.
4 – Itinéraires romanesques
Ouvrage de référence sur les déserts, cette somme encyclopédique se feuillette à l’envi : botanique, ethnologie, politique… Minéraux, climat
ou végétation sont ainsi passés au tamis d’explications accessibles et précises. Joie alors de vagabonder dans les itinéraires romanesques proposés.
Surprise de découvrir un étonnant règne animal adapté à un environnement hostile. Millénaire l’héritage des cultures pastorales touaregs. Le désert est un appel. C’est le refuge des ermites, l’inspiration des orientalistes et le sujet à de folles expéditions. Le désert est habité.
On y croise les légendes de Luis Sepúlveda, la foi du père de Foucauld ou les considérations d’Hérodote. Oui, le désert est bien vivant ! Un formidable espace donc pour se perdre en compagnie de 150 auteurs passionnés et passionnants.
> Le Livre des déserts, sous la direction de Bruno Doucey, « Bouquins », Robert Laffont, 1 248 p., 32 €.
5 – Western hypnotique
1848, le « kid » est encore un adolescent. Il s’enrôle dans une bande payée au scalp pour débarrasser le Texas de ses Indiens. Sous la coupe du bestial capitaine Glanton commence alors un road-trip nihiliste où la violence est sans limites. Western sans concessions, Méridien de sang saccage les mythes de la conquête de l’Ouest.
Dans la poussière et les étendues de sable hypnotiques règnent la folie, la haine et la soif de sang. L’homme est réduit à l’état d’animal et la loi du plus fort est omniprésente.
Sens de la description, envolées lyriques, précision historique, McCarthy excelle dans cette histoire où bien et mal sont la même face du billet de 100 dollars. Une chevauchée dans les ténèbres sous un soleil de plomb. L’un des livres parfait à emporter lors de votre périples dans le désert.
> Méridien de sang, Cormac McCarthy, Éditions de l’Olivier, 464 p., 13 €.
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