Hotels
The Good Guide
Cette sélection d'hôtels européens va réinventer le voyage pour les amoureux d'histoire et d'art.
Au plus près des artistes et de leurs rêves, voici une sélection d’adresses qui font côtoyer créativité et petit déjeuner dans une chambre d’hôtes, un appartement ou un hôtel. La preuve avec ces 8 hôtels arty à découvrir en Europe.
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Les plus beaux hôtels arty en France
Château de Rosa Bonheur
C’est un saut dans le temps, dans l’imaginaire et la palette de couleurs de la peintre Rosa Bonheur (1822-1899) Près de Fontainebleau, sa maison-atelier, transformée en partie en musée, propose trois chambres d’hôtes habillées de poésie et d’un brin de nostalgie. Celle de l’artiste restitue l’atmosphère de l’époque grâce à son mobilier, ses petits détails et ses draps en lin.
D’ailleurs, c’est un peu comme si Rosa Bonheur s’était absentée en nous laissant les clés. Le lendemain matin, les chats ronronnent et le chien part en balade. Le petit déjeuner est servi à 10 heures dans le salon de thé, ouvert au public, ou dans la salle à manger en toute intimité.
Couverts en argent, vaisselle du XIXe siècle un brin ébréchée et douceurs locales bien préparées vous attendent. Une expérience rare et exclusive avant la visite de l’atelier. La blouse brodée de l’artiste est là, ses pinceaux et les carnets de croquis aussi. Et si elle n’était jamais partie ?
Pavillon Southway
Emmanuelle Luciani a plusieurs casquettes. Artiste, commissaire d’exposition, historienne de l’art, directrice artistique, notamment pour le programme de résidence 2024-2025 de la Fondation Hermès. À Marseille, non loin des Calanques, elle fait vivre cette maison du XIXe siècle comme une exposition géante permanente et en perpétuel mouvement.
Outre une salle d’exposition, Emmanuelle Luciani propose deux chambres accueillant hôtes et artistes en résidence – plasticiens, musiciens et, récemment, les écrivains Arthur Larrue et Nicolas Mathieu, Prix Goncourt (Leurs enfants après eux, 2018). Dormir ici revient à vivre une immersion artistique totale. C’est aussi une façon de découvrir Marseille autrement. Emmanuelle et son équipe connaissent la ville sur le bout des doigts. Pas de petit déjeuner, mais une verseuse isotherme remplie de café de l’incontournable torréfacteur marseillais Luciani. La boulangerie est juste à côté.
Maison Jean Prouvé
Sous le soleil de Saint-Paul-de-Vence, la Fondation CAB présente sa collection et des expositions temporaires dans un superbe bâtiment des années 50 rénové. Elle dispose de quatre chambres d’hôtes, dont une maison démontable 6×6 de Jean Prouvé (1901-1984).
Laquelle a été aménagée par l’architecte Charles Zana et meublée par des éléments signés Prouvé. Cabanon plus que maison, elle fait partie d’une série réalisée en 1944 destinée à reloger rapidement les sinistrés de Lorraine et de Franche-Comté après la Seconde Guerre mondiale. Les parois, en bois, sont fines et laissent entrer le chant matinal des oiseaux comme les bruits de la route. La minisalle de bains, dans le jardin, est littéralement à deux pas. En prolongeant la marche, on tombe sur la Fondation Maeght.
L’Esquisse
En face du musée départemental des Peintres de Barbizon, cet « hôtel culturel » ouvert cette année est une nouvelle fenêtre sur le paysage d’ici et d’ailleurs. C’est avant tout un musée, gratuit, qui explore la thématique de l’école de Barbizon dans sa dimension européenne et le phénomène des colonies artistiques.
Certaines œuvres sont prêtées par d’autres musées. L’Esquisse, ce sont aussi neuf chambres habillées de couleurs douces, ainsi qu’un café-bar. Sympathique, on peut y acheter de la bière, du gin et de la vodka brassée ou distillés tout près de là. Un projet de résidences d’artistes devrait bientôt suivre. L’Esquisse, l’un des hôtels arty à découvrir cet automne.
Dormir dans une œuvre d’art en Italie
Villa Médicis
Patience et coup de chance bienvenus… Pour séjourner à la villa Médicis, il faut s’y prendre pas plus de deux mois à l’avance et par mail uniquement. L’an dernier, India Mahdavi réenchantait les appartements des Médicis, dont les deux chambres Galilée et Debussy sont disponibles pour les hôtes. Géométries et couleurs y côtoient des décors peints de la Renaissance et des œuvres maniéristes de Jacopo Zucchi.
D’autres chambres de la passerelle, au décor plus simple, attendent d’être revampées. Mais qu’importe le lit ! Le lieu envoûte et inspire. Quelques pas dans le jardin et l’on croit apercevoir le fantôme de Balthus.
Au matin, on croisera peut-être un écrivain pensionnaire ou un artiste peintre résident en achetant sa viennoiserie (en semaine seulement) avant de rejoindre une visite guidée des lieux ou de butiner des œuvres dans les salles d’expositions – comme un simple mortel. La villa Médicis est l’un des hôtels arty par excellence pour vivre un séjour mémorable.
Galleria Vik Milano – Townhouse Galleria
En Uruguay, les collectionneurs d’art contemporain Carrie et Alexander Vik ont laissé à l’architecte Carlos Ott (Opéra Bastille, à Paris) le soin de réaliser l’un de leurs premiers hôtels. La collection d’adresses s’est, depuis, agrandie jusqu’à traverser l’Atlantique.
À Milan, dans la célèbre Galleria Vittorio Emanuele II, ils ont laissé les clés des près de 90 chambres à des artistes venus d’Italie, d’Urugay et d’ailleurs. Certaines fenêtres regardent sur la fameuse galerie.
Mais aussi…
De Tempelhof – Huub & Adelheid Korthkaas
C’est une œuvre totale, l’œuvre insolite d’une vie à deux, celle du duo d’artistes Huub et Adelheid Kortekaas. Ce couple a imaginé une maison-atelier comme un jardin du paradis, en plaçant la nature au cœur de leur monde. Car pour eux, la plante est une métaphore de l’homme.
L’ensemble, aussi étonnant qu’apaisant, distille une approche philosophique Le duo ouvre son univers le temps d’une visite et, parfois, d’une nuit – il y a deux chambres d’hôtes. On petit-déjeune avec Huub et Adelheid Kortekaas en toute simplicité. Il a 89 ans, elle en a 67. Un jour, leur œuvre deviendra une fondation.
Meister Zimmer
À Leipzig, l’immense complexe de la Spinnerei raconte une partie de l’histoire locale, passant de la culture du coton, ou plutôt de la filature, à la culture tout court. Le complexe, vertigineux et tout en brique, est devenu une ruche rassemblant une centaine d’artistes. L’un des peintres allemands les plus cotés d’aujourd’hui, Neo Rauch, y a son studio depuis plus de trente ans. Manfred Mülhaupt et Jana Gunstheimer sont arrivés juste avant lui. Ils ont ouvert quatre appartements à la déco industrielle, forcément. La Spinnerei compte une dizaine de galeries d’art, un cinéma, un théâtre, une boulangerie, deux restaurants et un nouveau café.
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