×
L’horloger Richard Milles entretient aussi un lien privilégié avec les sports d’hiver et les champions de la glisse, France, 2023 - The Good Life
Johannes Bo a réalisé deux de ses vœux : être champion du monde de biathlon et porter une Richard Mille.
Marine Mimouni

The Good Business // The Good Boost

Horlogerie : La montre RM 67-02 de Richard Mille

The Good Boost

The Good Business

Plus connu pour sa proximité avec les disciplines automobiles ou le tennisman Rafael Nadal, Richard Mille entretient aussi un lien privilégié avec les sports d’hiver et les champions de la glisse. Zoom sur la montre RM 67-02 de Richard Mille.

Johannes Bo a réalisé deux de ses vœux : être champion du monde de biathlon et porter la montre RM 67-02 de Richard Mille.
Johannes Bo a réalisé deux de ses vœux : être champion du monde de biathlon et porter la montre RM 67-02 de Richard Mille. Sondre Eriksen Hensema

C’est à flanc de montagne que l’horloger garde le contact avec son milieu. The Good Life présente la montre RM 67-02 de Richard Mille.

New York. Un matin de 2019. En vacances avec sa femme, le champion de biathlon Johannes Bo (cinq titres olympiques, douze mondiaux) fait du lèche-vitrine dans le triangle d’or horloger de Manhattan, au sud-est de Central Park. Au 46 de l’East 57th Street, le Norvégien, mordu de tocantes depuis quatre ans, s’arrête net devant la boutique d’horlogerie Richard Mille, 400 m2 fastueux inaugurés un an plus tôt.

L’arrière de la montre RM 67-02 de Richard Mille
L’arrière de la montre RM 67-02 de Richard Mille DR

Il pousse la porte du plus vaste des neuf sanctuaires de la marque d’horlogerie suisse. Et déambule, rêveur, le long des vitrines en macassar. « Tant de finesse, de légèreté, de subtilité mécanique, sous mes yeux… Moi qui n’aime pas les montres épaisses et volumineuses, là, c’était “wow”. Le top. » Problème : cet idéal a un prix. Faramineux. De 100 000 € à dix fois plus… « Même en empochant le prize money de toutes mes compétitions, je n’aurais jamais eu le budget pour m’en offrir une. »

En sortant de la boutique d’horlogerie, le tacticien a ce déclic : pourquoi ne pas devenir membre de cette famille d’athlètes, aux côtés de Rafael Nadal, Alain Prost, Sébastien Loeb, Sébastien Ogier, Charles Leclerc, Didier Drogba… ? « J’aimerais vous dire que c’est Richard Mille qui m’a contacté, mais c’est l’inverse qui s’est produit », rigole-t-il, avant de dévoiler son coup de génie.

La montre RM 67-02 de Richard Mille au poignet de Johannes Bo.
La montre RM 67-02 de Richard Mille au poignet de Johannes Bo. Sondre Eriksen Hensema

Convaincu que cette marque d’horlogerie peut matcher avec le biathlon, dont les retransmissions télévisées font des cartons d’audience depuis quelques hivers, Richard Mille rédige un argumentaire marketing audacieux. Ainsi a-t-il remarqué que, durant les compétitions, la caméra des réalisateurs zoome sur les bras des biathlètes, au moment crucial du tir au fusil. « Nos poignets sont filmés en plan fixe, plein cadre, pendant trente secondes à chaque passage au tir, quatre fois par course. Et durant la saison, des courses, il y en a parfois trois par semaine… Tout cumulé, ce temps d’image vaut bien mieux et bien plus qu’un spot de pub non ? »

Malin. Il détaille sa stratégie à Tim Malachard, directeur marketing de l’horloger Richard Mille. Son mail fait mouche. Comme ces jolis coups de carabine dont il a le secret. Un an plus tard, Johannes Bo rejoint officiellement l’écurie suisse. Depuis, la montre RM 67-02 de Richard Mille gravée de ses initiales et aux couleurs de son pays ne le quitte plus… 

Johannes Bo a réalisé deux de ses vœux : être champion du monde de biathlon et porter une Richard Mille.
Johannes Bo a réalisé deux de ses vœux : être champion du monde de biathlon et porter une Richard Mille. Sondre Eriksen Hensema


Au cœur de la montre RM 67-02 de Richard Mille bat le septième calibre maison CRMA7 aux lignes tendues. Son rotor en carbone TPT et or gris aux lignes filaires remonte une mécanique en titane grade 5. La platine et les ponts usinés dans ce matériau sont traités DLC noir et gris. Après des centaines d’heures de programmation et de réglage des machines, un minimum de deux heures d’usinage est nécessaire pour réaliser le squelettage extrême d’une seule platine.

Couchevel, station chic et sportive.
Couchevel, station chic et sportive. Martina Maffini

L’ensemble des rouages garantit l’excellence de la transmission de la puissance du barillet au balancier à inertie variable durant la marche constante de 50 h. D’un seul tenant et antidérapant, le bracelet à l’élasticité renforcée s’adapte parfaitement au poignet. Très léger, ce bracelet a en outre permis d’abaisser le poids de la RM 67-02 à seulement 32 g et faire de cette dernière la montre automatique la plus légère de la collection Richard Mille. 

Une marque résolument à part

Cette histoire savoureuse illustre le lien spécial et iconoclaste que la marque suisse génère et entretient depuis toujours avec les athlètes dont elle s’entiche. « Chez nous, un partenariat, c’est l’empreinte d’une rencontre ou d’un feeling plus que d’une stratégie à visée sonnante et trébuchante », assure Tim Malachard. Johannes Bo confirme : « Nous n’avons aucune obligation, hormis celle de porter notre montre, y compris… en action, à l’entraînement comme en course. »

Johannes Bo a réalisé deux de ses vœux : être champion du monde de biathlon et porter une montre de l’horloger Richard Mille.
Johannes Bo a réalisé deux de ses vœux : être champion du monde de biathlon et porter une montre de l’horloger Richard Mille. Sondre Eriksen Hensema

Quand bien même l’objet vaut 230 000 euros, il n’est pas fait pour rester au coffre-fort. Il faut skier avec, et tant pis pour les chocs, les coups, les éventuelles rayures. Le biathlète raconte tout cela sans filtre dans un salon molletonné de l’hôtel Annapurna, à Courchevel. La propriété de la famille du skieur Alexis Pinturault, lui-même partenaire Richard Mille, est le QG du Ski Clinic organisé chaque année par la marque.

Un week-end durant lequel la presse spécialisée est invitée à partager les plaisirs de la montagne (ski, luge, motoneige, tartiflette et vins de Savoie) en compagnie de champions olympiques que l’on croise au spa ou à la salle de sport. Et avec lesquels on papote au petit déjeuner ou à la table d’un restaurant d’altitude. Une parenthèse temporelle rare, et même unique, dans l’univers désormais aseptisé de la haute horlogerie, dont la croissance délirante et les enjeux financiers corollaires lui ont fait perdre la tête et de son âme, d’après les spécialistes.

L’avant de la montre RM 67-02 de Richard Mille.
L’avant de la montre RM 67-02 de Richard Mille. DR

Un vieil habitué des grands raouts horlogers internationaux raconte : « Au fil des années, les salons ont été dépecés de leur ADN geek. Il n’y a plus cet entre-soi de passionnés obsessionnels. Il y a trop de pression. On saute d’un rendez-vous et d’un stand à un autre. On voit des montres, mais on ne les regarde plus. C’est un comble, mais on n’a plus le temps de rien. » Ce n’est pas un hasard si Richard Mille, dont les 5 000 unités produites par an sont chaque année vendues avant même qu’elles ne soient produites, les déserte depuis trois ans. Dans ses partenariats comme dans ses relations publiques, Richard Mille accorde à tous une notion qui de nos jours se perd : du temps. 

Couchevel, station chic et sportive.
Couchevel, station chic et sportive. Martina Maffini

Voir plus d’articles sur le sujet
Continuer la lecture