Horlogerie
Le château Margüi est l’un des trois vignobles Skywalker de la galaxie George Lucas. Après trois ans de travaux menés par un célèbre architecte d’intérieur américain, cette propriété viticole de la Provence Verte devient aussi un resort de luxe. Excellence et discrétion sont les mots d’ordre.
« You can’t do it unless you can imagine it » (vous ne pouvez pas le faire si vous ne l’avez pas d’abord imaginé) : c’est le mantra de George Lucas dans tout ce qu’il entreprend. L’imagination ne lui a jamais manqué, il s’est donc rêvé et est devenu scénariste, réalisateur, producteur des sagas Star Wars et Indiana Jones, businessman – créateur des studios Skywalker qu’il a revendus à Disney pour 4 milliards de dollars –, éleveur de bœufs wagyu, oléiculteur sur son ranch XXL et même propriétaire de trois vignobles, en Californie, en Ombrie et en Provence. Car « George est un fermier dans l’âme ».
C’est Scott McLeod, son winemaker californien, qui l’affirme devant une assemblée d’œnophiles réunis par la revue spécialisée Wine Spectator. L’homme des guerres intergalactiques est revenu à la terre un an après le succès mondial de Star Wars en achetant, en 1978, 3 700 hectares dans le Marin County, à quarante minutes au nord de San Francisco.
À lire aussi : Vignobles et Monte Isola : les alentours de Milan pour un week-end d’automne
George Lucas, producteur de vin
McLeod poursuit : « Skywalker Vineyard, planté en 1991, c’est 11 hectares de pinot et chardonnay, le sol est difficile à travailler, c’est pentu, plein de brouillard ».
Pourquoi des vignes ? La légende veut que Modesto, la ville natale de Lucas, ait été entourée de vignobles. La star ne parle jamais des siens. Et le directeur de Château Margüi s’interdit tout commentaire à propos du propriétaire et toute citation.
Message : la star de Margüi, c’est Margüi, pas George Lucas. Ça, c’est pour le côté volontairement obscur. Côté solaire, en ce matin de printemps, les rayons déjà ardents réchauffent la parcelle des Bessillons, le point le plus haut du vignoble. Le mistral poudre d’ocre pâle le jeune mourvèdre.
À lire aussi : Les 5 futures stars du vignoble à suivre avant qu’il ne soit trop tard
Château Margüi, superstar de la production Lucas
À 400 mètres d’altitude, on aperçoit à l’horizon la montagne Sainte-Victoire et le massif de la Sainte-Baume, le cirque des collines environnantes couvertes de pins méditerranéens, de pins d’Alep, de cèdres, de chênes verts. Margüi, classé en zone Natura 2000 au cœur de la Provence Verte, possède plus de forêts (120 hectares) que de vignes (21 hectares en production).
Aucune parcelle ne mesure plus de 1,2 hectare, toutes sont cultivées en bio, étagées en restanques sur une mosaïque de sols argilo-calcaires irrigués par trois sources…
Les deux autres vignobles de Skywalker, le californien et l’italien, Il Convento del Viandante del Cielo, deux créations pures, sont eux aussi plantés à flanc de collines et en « altitude ».
Margüi, dont le vignoble a été restructuré, les a rejoints en avril 2017 pour 9,5 millions d’euros, chiffre cité à l’époque par le maire de Châteauvert, la commune varoise où se situe le domaine, mais non confirmé. Aucun n’est un « hobby vineyard ».
Viticulture de précision, vinification parcellaire pour exploiter le meilleur de chaque terroir, vendanges manuelles, installations techniques performantes pour hisser la qualité de ses crus présentés comme « les produits d’un pionnier passionné, imprégnés par la même intégrité et exigence que ses œuvres cinématographiques ».
Un vin, deux cuvées, trois couleurs
« Après cinq ans, nous ne sommes plus vus comme des investisseurs américains, mais comme des vignerons des coteaux-varois-en-provence, commente Yann Jouët, le directeur de Margüi. Nous revendiquons nos terroirs, notre appellation moins connue que les côtes-de-provence. Nous n’avons pas créé de rupture avec le passé de la propriété, mais nous nous sommes donné le temps et les moyens d’atteindre un niveau d’excellence. »
Le domaine produit deux cuvées dans les trois couleurs – Château et Bastide 1784, un vin de gastronomie, pour environ 120 000 bouteilles par an (le double dans cinq ans), partagées entre la France et l’export (20 % pour le marché américain).
« À l’opposé de ce que font d’autres marques avec le rosé », souligne Yann Jouët. Pas de raisins de négoce pour faire du volume, pas de starification (« Kylie Minogue était en personne au salon ProWein ! » : comprendre ici qu’on ne verra jamais George Lucas sur un salon professionnel, on n’en doutait pas…), pas de partenariat avec les Oscar ou le Festival de Cannes, « mais on ne l’exclut pas ».
En attendant, le blanc de Château Margüi sera servi cet été dans la classe affaires de La Compagnie sur le Paris – New York. Et à la propriété, on peaufine les derniers détails pour la première vraie saison du nouveau Skywalker Retreat.
Un havre de paix dans une nature sublime, service et confort luxueux, discrétion et sécurité maximale pour clients fortunés, comme en Californie et en Ombrie.
À lire aussi : La Provence, championne du monde des vins rosés
La splendide bastide XVIIIe, le pigeonnier, la bergerie, la magnanerie ont connu trois ans de travaux colossaux pour y installer 18 suites d’exception. Cette « maison de famille » rêvée se loue dans son entier via des agences spécialisées dans ce type de bien, comme Red Savannah et Unique Properties and Events.
À partir de 140 000 euros la semaine en haute saison. Les 3 600 mètres carrés ont été confiés au décorateur Michael Smith (deux showrooms, à West Hollywood et Santa Monica), une superstar aux États-Unis, qui a notamment signé les appartements privés des Obama à la Maison Blanche et dont les clients se nomment Cindy Crawford ou Steven Spielberg.
Il a appliqué son style : de très belles matières, un mobilier cossu plutôt classique, le confort à l’américaine, l’obsession de la symétrie, le tout tiré au cordeau, et une idée de la Provence vue de Californie.
La note personnelle de George Lucas (à vrai dire, on la cherchait dans ce décor millimétré) : des affiches de films et publicitaires issues de son immense collection, incongrues, mais bienvenues.
S’ajoutent un jardin à la française, des iris, roses, jasmins, lavandes, romarins par milliers, des chambres de verdure un peu partout, des champs d’oliviers et d’amandes, les vignes en terrasse, des micocouliers centenaires… Le paysage est véritablement somptueux.
Sur place : une cave et un espace dégustation, une salle de cinéma avec une quarantaine de fauteuils, une piscine longue de 25 mètres, une salle de fitness, des coachs et des activités à volonté, un couple de house managers rompus à l’hospitality des grands hôtels et des villas de luxe privées, une brigade de cuisine à demeure menée par un chef invité pour la saison (Marco Casolla pour la saison test l’an dernier), un fleuriste digne d’un palace, des jardiniers, des gardes… Tout ce que vous pouvez imaginer, George Lucas l’a déjà inventé.
À lire aussi : LVMH s’offre Minuty, la référence du rosé de Provence
Château Margüi
444 Route de Barjols, 83670 Chateauvert
Site internet
