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Le groupe MSC vient de lancer sa nouvelle marque de croisière de luxe, Explora Journeys. Embarquement à bord d’Explora I, de Copenhague à Hambourg. Impressions.
Le groupe MSC vient de lancer sa nouvelle marque de croisière de luxe, Explora Journeys. Embarquement à bord d’Explora I, de Copenhague à Hambourg. Impressions.
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Jour 1 à bord de Explora Journeys
Août 2023, port de Copenhague, Danemark. Il est là, le long du quai, tout fringant et rutilant dans son habit bleu nuit, cintré d’un filet doré. Tout juste sorti des chantiers navals italiens Fincantieri, Explora I commence sa vie au long cours vers Reykjavik. Je m’arrêterai avant, à Hambourg. À moi le jeune premier !
C’est qu’il a de quoi séduire avec ses promesses d’espaces à bord. Avec 248 mètres de long et 32 mètres de large, il a en effet une capacité de 900 passagers et 650 membres d’équipage. Dernier né du groupe familial MSC, qui a investi 500millions d’euros, Explora I se positionne sur le marché de la croisière de luxe sous la marque Explora Journeys.
Cinq autres navires sont en commande, le prochain devant être livré en 2024. J’embarque. Le lobby-lounge a tout d’un hôtel de luxe : le bar et son 1 mur de bouteilles, de larges canapés et, sur la mezzanine, un Steinway blanc qui s’emballe tout seul. Pas de bling-bling, mais une élégance qu’on retrouve sur tous les ponts.
Ma cabine Ocean Grand Terrace Suite, pourvue d’une terrasse de 11 m2 , décline un confort douillet. L’attention est aux détails – du sèche cheveux Dyson au chauffage au sol de la salle de bains. Une excitation presque enfantine me gagne.
Je pars à la découverte des lieux : 6 restaurants, 9 bars, un café, un fumoir à cigares, un casino, des salles de spectacle, 3 bassins extérieurs, une piscine intérieure, un fitness, un spa (pas bien grand), un (petit) court de tennis… Je me perds, mais je trouve, par bonheur, la Gelateria & Creperie. Je déguste ma glace en regardant la terre qui s’éloigne.
Jour 2
Göteborg, Suède. Qu’importe la pluie, le petit déjeuner de l’Emporium Marketplace fait oublier le mauvais temps. Ses riches stations gourmandes forment un très chic food court. Je m’attable dans un coin, au calme, et papote avec les serveurs. L’un est ukrainien, l’autre, colombien, le troisième, philippin…
Je fais le tour du monde avant l’excursion Explora Journeys jusqu’au village de Klädesholmen. Une courte balade après le restaurant et nous repartons. Trois heures de route au total pour quelques pas sur la terre ferme et une visite somme toute quelconque. Pas convaincue.
Le soir, je me console au restaurant gastronomique Anthology, dont la carte est signée par le chef triplement étoilé Mauro Uliassi. Seule table payante du bateau, elle propose une belle surprise culinaire.
Jour 3
Oslo, Norvège. Le bateau de l’Explora Journeys s’est amarré à quelques pas du centreville. Idéal pour explorer les environs en toute liberté. Je commence par un sauna flottant, qui tangue un peu trop à mon goût. Les joues en feu, je saute dans les eaux fraîches du fjord.
Voilà qui met en jambes pour parcourir, tout proche, le nouveau Musée national ouvert en 2022. Dans une architecture moderne et une superbe scénographie, il fait côtoyer peintures anciennes, modernes, art contemporain et design. Incontournable. La plus connue des cinq versions du fameux Cri d’Edvard Munch est là. Ensuite, je musarde jusqu’à l’opéra.
Jour 4
Pleine mer. J’attendais le large avec une folle impatience. Je rêvais d’ennui, de ce sentiment qui, parfois, me submerge dans des moments flottants. Je voulais aussi goûter à l’élasticité du temps et à son dilatement au fil des flots. Ça, c’était avant d’avoir lu le programme de la journée. Cours de cuisine, discussion sur le voyage, pratique de photo avec son téléphone…
J’opte alors pour la Solivagant Society, le rendez-vous des voyageurs solo. Au lobby-lounge, je croise Tracey, une Américaine, 200 croisières au compteur, étalées sur vingt ans. Pas mal ! Comment trouve-t-elle Explora I ? « Il est très beau, avec plein de détails bien vus, dont l’ouverture automatique des portes. »
Je n’aurai peut-être pas misé là-dessus, mais je m’incline devant son regard d’experte. « Je fais des croisières pour danser des danses folkloriques ou country. Ici, il n’y a que du disco », déplore-t-elle. À mon grand bonheur d’ailleurs.
Les soirées à l’Astern Lounge sont aussi joyeuses que rythmées. Aleen, elle, est veuve. « Il manque, selon moi, le système des tables communes pour nouer connaissance. C’est compliqué, ici, de se faire des amis. »
Heureusement, Lili, l’animatrice du navire, est là pour créer du lien. Tout en papotant, je lorgne sur la file d’attente qui s’allonge devant la boutique Rolex, la seule à ce jour sur un bateau de croisière. Ouverte en haute mer seulement, elle attire les clients pour ses prix détaxés et, surtout, pour ses modèles accessibles sans liste d’attente.
Mille Rolex auraient été achetées pour le bateau de l’Explora Journeys. Impossible de vérifier, la discrétion étant de mise, sauf pour ces trois copains quinquas qui animent le magasin. L’un des trois joyeux lurons vient de craquer sur une montre. Les deux autres réfléchissent encore.
Après tout, les boutiques Cartier et Piaget sont tout à côté… Soudain, la capitaine Serena Melani vient saluer les passagers qui se pressent autour d’elle pour une photo. Elle s’exécute avec patience, et répond aux questions qui fusent.
« Oui, Explora I est très facile à piloter, il offre aussi une grande stabilité. Ah, vous avez remarqué ? Il n’y a pas de vibration au sol. La capacité de navigation est de 22-23 nœuds, mais nous naviguons en général entre 10 et 14 nœuds . »
Serena Melani est l’une des dix femmes au monde à piloter des bateaux de croisière. Je file à table au Med Yacht Club, à la décoration évoquant le Yacht Club de Monaco. L’assiette est pleine de soleil, méditerranéenne. L’après-midi : bain à remous en extérieur.
Jour 5
Stavanger, Norvège. Le port est accueillant, bordé de maisonnettes en bois. Je tente une nouvelle excursion organisée. C’est la bonne. La guide nous raconte merveilleusement l’histoire de cette ville qui a grandi autour des harengs et, plus tard, du pétrole. Les musées qui leur sont consacrés valent bien le détour.
Jour 6
Pleine mer. Ce matin, le soleil caresse mes pieds hors de la couette. Je le sens sans trop le voir : une bibliothèque ajourée sépare l’espace nuit de l’espace jour de ma chambre. Je prends un bol d’horizon en guise de café depuis ma terrasse. Il est 8 heures. Je monte sur le pont supérieur.
J’y retrouve par hasard Aleen, la Canadienne, qui a le pas rapide malgré ses 78 ans. Elle me parle de l’atelier d’écriture de la veille avec Hilary Bradt, cofondatrice, en 1973, des guides américains Bradt – l’équivalent de notre Guide du routard. J’assisterai, plus tard, à l’une de ses présentations de destinations lointaines. Car c’est ça, aussi, ExploraI, le voyage dans le voyage.
Jour 7
Hambourg. Au petit matin, l’Elbe réserve ses belles villas bourgeoises noyées dans la végétation, tandis que, dans le ciel, depuis le port, les grues rivalisent avec les clochers des églises. En débarquant, je n’ai qu’un regret : l’ennui que je n’ai pas eu le temps de goûter à bord. On dit que c’est bon signe.
Site internet de Explora Journeys
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