The Good Look
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Née en 2004, la montre mixte Dior Chiffre Rouge revient après une courte pause. La nouvelle collection, toujours asymétrique et horlogère, accueille son premier tourbillon. La version chronographe est notre coup de cœur.
Les montres asymétriques, cela ne court pas les flancs du Jura… On pense, bien sûr, à l’Omega Speedmaster et son irrégularité si subtile. La Chiffre Rouge, première montre horlogère signée Dior, arbore aussi un flanc droit renflé. Depuis ses débuts, elle est automatique, ronde et asymétrique.
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Chiffre Rouge : une montre mixte
On la reconnaît à la lunette qu’elle porte partiellement dentelée sur certains modèles et à sa couronne déportée à 4 heures. Son nom, un brin mystérieux, provient de sa couleur rouge, utilisée ici avec parcimonie. C’est l’une des teintes emblématiques de la maison Dior, en plus du noir, du gris et du blanc.
Ces dernières années, la Chiffre Rouge était en sommeil. Les collections féminines, plus joaillières, plus fashion, lui avaient volé la vedette. Période révolue avec cette nouvelle série de cinq montres mixtes qui accueille, pour la première fois, deux références à tourbillon, limitées chacune à vingt exemplaires.
Nous avons jeté notre dévolu sur le chronographe Black Ultramatte à boîtier en acier de 41 mm. Un modèle sport chic qui présente divers atouts : couronne guillochée et poussoirs de chronographe sur son flanc droit élargi.
Entrez dans le tourbillon
C’est Hedi Slimane, alors directeur de la création homme pour la maison, qui dessine, en 2004, la première Chiffre Rouge. Ce styliste talentueux est connu pour son esthétique ambisexuelle rock s’appuyant sur le costume slim, la veste raccourcie et la fine cravate. Une fois Slimane parti chez Celine, c’est le studio horloger parisien de Dior qui est chargé d’imaginer la nouvelle série, à la fois fashion et horlogère.
Les créateurs maison ornent cadran et bracelet d’un motif cannage, en hommage aux chaises utilisées pour asseoir les invités lors des défilés avenue Montaigne. On retrouve aussi cette décoration sur la masse oscillante, visible par le fond vitré.
Côté couleur, c’est le noir ultramat qui recouvre tout, rappelant un peu les tableaux «outrenoirs» de Pierre Soulages. L’aplat monochrome, surligné ici de l’imprimé cannage, contraste avec de petites touches d’un rouge écarlate, presque sanguin.
«Le rouge, c’est la couleur de la vie», aimait à rappeler Christian Dior. Cette teinte habille ici l’aiguille centrale des secondes et l’anneau de poussoir du chrono. Elle ceint également le guichet laissant apparaître la date.
Sur le modèle à tourbillon, ce coloris se fait plus discret, venant seulement cercler la couronne. En hommage à l’illustre couturier, cette collection met aussi en avant son chiffre fétiche. Ainsi le 8 apparaît-il une fois par mois, tout de rouge vêtu, au sein du guichet d’affichage de la date comme un diablotin sort de sa boîte.
Synergies de mouvements
Pour animer cette nouvelle série, Dior est allée se servir dans les autres maisons du groupe LVMH. La version chronographe emprunte ainsi à Zenith son fameux mouvement El Primero. Le tourbillon, quant à lui, provient de La Fabrique du temps, la manufacture horlogère de
Louis Vuitton.
On se souvient que les Chiffre Rouge les plus originales étaient animées par le calibre Dior Inversé. Ce mécanisme se distinguait par sa masse oscillante placée, comme son nom l’indique, sur le devant, côté cadran.
Ces montres fort rares sont désormais très recherchées par les passionnés. Cette nouvelle collection à peine sortie, Dior annonce déjà une salve d’autres Chiffre Rouge pour l’été et la rentrée 2024.
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