The Good Guide
À deux heures de Vancouver, voici l’une des meilleures stations de ski du Canada. Une poudreuse sans équivalent et, surtout, la solidité d’un village qui a accueilli les jeux Olympiques en 2010 ! The Good Life a déniché 11 bonnes adresses à Whistler.
La station s’appelait Alta Lake jusque dans les années 60, et pourtant, tout le monde la surnommait « Whistler », en référence aux nombreuses marmottes connues pour leur sifflement. Du coup, en 1965, on officialisa le nom, car il avait du toupet, de l’allure et suscitait de la sympathie.
Whistler est née comme ça. Des trappeurs au départ (1880), puis un couple de Texans qui tombèrent amoureux du site. Ils y créèrent un hôtel, le Rainbow Lodge (1914), pour les amateurs de pêche. Dans les années 60, des investisseurs de Vancouver présentèrent la jolie destinée de Whistler, pensant décrocher l’attribution des jeux Olympiques, qui ne vint que bien plus tard, en 2010.
Mais la station avait démarré de belle manière, puisque des architectes lui donnèrent une tournure moderniste s’inspirant de l’urbanisme de Lech, en Autriche, sans toutefois tomber dans le pastiche, penchant qui s’est accentué depuis lors, conférant parfois, à la station, une dimension Disneyland dont elle aurait pu s’épargner.
C’est dommage, car de partout naissent des élans intéressants, comme le Squamish Lil’wat Cultural Centre (2008) rappelant que Whistler est situé dans le territoire traditionnel des Premières Nations Squamish et Lil’wat, qui font partie des peuples Salish de la côte.
Mais ce qui donne la percussion définitive de Whistler, c’est une nature glorieuse, voire fracassante, tant la sinueuse route Sea to Sky laisse pantois devant l’immensité des lacs, le volume des forêts. La station paraît alors secondaire, tant ensuite la montagne abat ses atouts, avec, notamment, comme au temps des jeux Olympiques, la longue piste Franz, de niveau intermédiaire, qui va jusqu’à Creekside…
Un domaine skiable de grande ampleur
Notre chauvinisme devrait prendre ici un shampoing (offert), car question pistes et pentes, le domaine Whistler‑Blackcomb est le plus grand domaine skiable en Amérique, récoltant toutes les médailles du genre (élu piste numéro un par Ski Magazine). Voudriez‑vous chipoter quelques instants sur l’abondance de la neige qu’immédiatement un paquebot de poudreuse atterrirait sur votre belle combinaison siglée.
Car ici, cela tombe tellement que des maisons sont souvent montées sur des échasses, à l’image de l’Audain Art Museum n’ouvrant ses portes qu’au premier étage. Vous n’aurez alors que l’embarras du choix avec les deux montagnes et leurs 3 306 ha de domaine skiable nervuré de 200 pistes : la Whistler Mountain (à 2 182 m d’altitude) et le Blackcomb Peak (2 440 m). Le domaine skiable est desservi par un système de 38 remontées mécaniques de dernière technologie : 3 télécabines, 19 télésièges, 16 téléskis. Le point culminant du domaine, à 2 240 m, offre un dénivelé de plus de 1 500 m pour rejoindre le village. Il est possible de skier en été sur le glacier de Blackcomb.
Depuis une dizaine d’années, une télécabine nommée Peak 2 Peak, de type 3S, construite par Doppelmayr, relie les deux sommets du domaine (Whistler Peak et Blackcomb Peak). Cette remontée est la plus longue du monde (4,4 km), ainsi que la plus longue portion démunie de support (3 024 m). Sur les 28 cabines, deux sont équipées de fonds vitrés permettant d’observer le village de Whistler, puisque la cabine, en milieu de ligne, culmine à 436 m du sol.
Nos bonnes adresses à Whistler
1. L’hôtel Fairmont Chateau Whistler
Avec ses 519 chambres et suites refaites à neuf à 72 % cette année, l’iconique hôtel de Whistler a été élu numéro un parmi les meilleurs complexes hôteliers du Canada. Pour cela, il ne suffit pas de se poser idéalement au pied du mont Blackcomb et de laisser venir la clientèle prospère, encore faut‑il, chaque jour, justifier ce classement et fidéliser sa clientèle. Si les chambres au luxe efficace font incontestablement partie des arguments, l’hôtel marque des points supplémentaires avec un spa décoré dans un style chalet comprenant 15 salles de soins, deux hammams en cèdre taillé, une piscine intérieure/extérieure…
Le temps de se préparer pour une soirée étayée par de nombreux restaurants au sein même de l’hôtel, dont le Grill, réputé pour sa cuisine affirmée et un choix de vins spectaculaire. Enfin, parmi les ruisseaux et les sapins, le Fairmont Chateau dispose d’un golf de 18 trous, par 72, certifié par Audubon.
2. L’Araxi
Une des valeurs sûres au cœur de la station avec comme axiome « le meilleur des champs, des pâturages et des eaux cristallines à proximité ». James Walt n’aura qu’à se pencher pour délivrer une cuisine « de la ferme à la table » : filet de bœuf de l’Alberta aux courgettes grillées ; longe de cerf rouge avec crème de céleri au jus de gibier à l’airelle des montagnes ; magret de canard Yarrow Meadows aux prunes rouges rôties… sans oublier les fruits de mer du Pacifique et les frites à la truffe.
3. Le Wild Blue
Créé par Neil Henderson, l’un des vétérans de la gastronomie locale, avec deux autres partenaires, ce tout dernier restaurant de Whistler, au Canada, a souhaité rejoindre illico ses concurrents gastronomiques en frappant fort avec une carte imprégnée du Nord‑Ouest Pacifique : fruits de mer durables, ingrédients locaux et, bien sûr, une vaste sélection de vins.
Comme partout ailleurs, la carte virevolte en fonction des aspirations de la clientèle locale et propose une cuisine d’inspiration à la fois japonaise, italienne et française. Décor de chêne teinté, de noyer noir, de stéatite (une roche métamorphique), de velours, de miroirs faits à la main…
4. Le Red Door Bistro
Il faut se lever tôt pour décrocher une table dans ce bistro en retrait de la station et qui affiche souvent complet. Le chef R. D. Stewart déroule une vingtaine d’années d’expérience et une passion pour la cuisine française mâtinée de West Coast : confit de canard, carpaccio de bœuf wagyu, Saint‑Jacques de Nouvelle‑Écosse avec purée de céleri, pommes, pistache et balsamique, tartare de betterave, gnocchi à la provençale, bouillabaisse West Coast et ce, dans une joyeuse atmosphère de bistro gourmand.
6. Une cueillette à la ferme
À une vingtaine de minutes de la station, à Pemberton, une ferme ouvre ses portes pour la cueillette de ses produits de la terre : pommes de terre, carottes, citrouilles, fruits rouges, betteraves…
> Northarmfarms.com et Tourismpemberton.com
7. The Bearfoot Bistro
Avec ses recettes percutantes et chamarrées, Melissa Craig, 25 ans, s’était déjà fait repérer dans de nombreux concours professionnels au Canada, avant de reprendre les fourneaux de cette institution locale. Il faut sans doute une bonne journée de ski ou de marche pour se confronter au plat phare du bistro : le caribou façon Rossini, avec truffe et foie gras. Du reste, le restaurant aime l’emphase et un brin de décadence : on y sabre le champagne et on peut se rendre dans l’Ice Room boire des shots de vodka en dessous de 0 °C…
5. L’Audain Art Museum
Rayonnant au cœur de la station, ce musée privé spectaculaire, conçu par Patkau Architects, ouvert en 2016, propose une collection permanente complète d’art de la Colombie‑Britannique. Nombreuses animations conciliant séjour à l’hôtel, gastronomie et activités périscolaires.
8. Le Squamish Lil’wat Cultural Centre
Architecture remarquable, expositions culturelles sur les peuples Squamish et Lil’wat.
> Slcc.ca
9. La Whistler Contemporary Gallery
Dans les coursives du Four Seasons, une des valeurs sûres de la station, depuis 1992, privilégiant l’art contemporain canadien et international avec une variation des supports – multimédia, verres, sculptures, figuratif, abstraction et paysages.
10. Les Mountain Galleries
Au sein de l’hôtel Fairmont Chateau, le thème inépuisable de la montagne et de sa faune avec éclectisme, variations et une louable constante.
11. Le Whistler Museum
Ce sont souvent les petits musées qui nous touchent le plus. Celui‑ci parle de l’histoire de ce petit village devenu un lieu phare des jeux Olympiques d’hiver.
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