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Bloks : Google transforme le code en jeu d’enfants
Bloks : Google transforme le code en jeu d’enfants
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The Good Business

Bloks : Google transforme le code en jeu d’enfants

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Google a présenté lundi un nouveau projet dont l'objectif est d’apprendre à coder aux enfants. Des blocs et des boutons : une façon ludique d’emmagasiner les bases de l’informatique… Avant qu’elles ne soient dépassées ?

Avec ce nouveau projet, Google veut mettre au point un programme de Codage physique (Tangible Coding), censé apprendre aux enfants les rudiments du développement informatique. « L’idée est d’apporter un aspect concret et immédiat à la programmation, qui est par essence un domaine abstrait », avance Marwan Burelle, enseignant/chercheur à l’EPITA, entre autres spécialisé en conception des langages de programmation. Selon lui, le remplacement des lignes de codes par des objets qui s’emboîtent « ajoute un aspect ludique, qui aide au travail en équipe ». Ça tombe bien, c’est le but ! Sur le blog du chercheur à l’origine du projet, on peut lire : « Les enfants sont par nature joueurs et sociables. Le codage physique permet de combiner la façon dont les enfants jouent et l’apprentissage des bases de la programmation. » La réflexion autour du tangible coding ne date pas d’hier, comme le rappelle Marwan Burelle : « Il y a eu de nombreuses recherches sur le sujet depuis les années 70. » C’est néanmoins la première fois qu’un projet d’apprentissage est aussi abouti.

Google Bloks, un projet utile ?

L’apprentissage du code dès le plus jeune âge est « indispensable » selon Thierry Vieville, chercheur en intelligence artificielle à l’INRIA. D’abord, pour « comprendre le monde du numérique et le démystifier ». Il ajoute qu’un ordinateur est « complètement con » et qu’il n’y a pas de raison d’en avoir peur. Il donne en exemple les nombreux pays similaires à la France qui ont mis en place des programmes d’apprentissage du code dès le début de la scolarité. L’informatique est aussi une discipline qui combine plusieurs compétences et permet à des jeunes « largués en mathématiques »  d’avoir une deuxième chance de découvrir une science formelle mais aussi  de « prendre confiance en prenant le contrôle d’une machine ».

Concernant le projet Google Bloks en lui-même, Marwan Burelle estime qu’il « réalise un bon équilibre entre les différents langages de programmation, qu’ils soient physiques ou visuels ». En tant qu’enseignant, chercheur, programmeur ET parent, il trouve ce projet « vraiment excitant » tout en restant prudent sur « le coût et la disponibilité ». De son côté, Thierry Vieville juge que Google joue les « bienfaiteurs sincères entre communication et vraie envie d’éclairer les enfants », mais relativise : « Cela reste une goutte d’eau face au défi éducatif en question… »

Présentation du projet Google Bloks

Pourquoi apprendre le code s’il est en voie d’extinction ?

Depuis quelque temps, il n’y en a que pour l’intelligence artificielle, qui apporte son lot d’innovations à l’informatique. L’une d’elles, le « computer training », consiste à « apprendre » aux ordinateurs un concept plutôt que de le définir par des milliers de lignes de code. Pour faire simple, on ne lui dit plus quoi faire, on lui donne les informations pour qu’il fasse les choses par lui-même.

Avec cette nouvelle manière de programmer, nombreux sont ceux qui annoncent la mort du code. Pour Marwan Burelle, « on ne peut pas générer un programme à partir d’exemples ou d’approximations, quelqu’un devra écrire des instructions. Il y aura toujours au moins un programme à coder pour chaque tâche à apprendre. » Thierry Vieville  va même plus loin : « On codera de plus en plus, notamment parce qu’on manipule de plus en plus de données avec l’explosion de l’open data, et que c’est à l’aide de programmes qu’on les manipulent. » Il ajoute que l’argument du développement de l’intelligence artificielle qui causerait la mort du code est faux, en prenant pour exemple « le réseau neuronal de Google, disponible en ligne et que l’on ne peut pas utiliser sans savoir coder… »

Si le code n’est pas menacé, pourquoi sa disparition est-elle régulièrement annoncée par les géants du numérique ? Thierry Vieville à son idée : « Ceux qui cherchent à innover dans l’intelligence artificielle sont les mêmes qui vendent des smartphones, des tablettes et des systèmes d’exploitation. Ils ont longtemps essayé de nous faire croire que la programmation n’était pas à la portée du commun des mortels. Et maintenant qu’elle est apprise dès le plus jeune âge, ils recommencent en essayant de faire croire qu’elle est obsolète et que la nouvelle façon de faire de l’informatique est encore plus inaccessible… » Une théorie politique qui en dit long sur les débats qui enflamment le secteur… Une chose est sûre : selon les chercheurs, le code n’est pas près de mourir, mais son utilisation va être bouleversée par l’irruption de l’IA.

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