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The Good Guide
Des paysages à couper le souffle, une générosité sans pareil et de quoi déclarer sa flamme. Ou le journal de bord d'une virée à Courchevel par une bonne vivante peu téméraire.
Quitter la grisaille parisienne et arriver soleil en tête aux 3 Vallées, le plus grand domaine skiable au monde. À Courchevel 1850, les grandes maisons de luxe ont pignon sur rue, les œufs griffés s’arrachent à prix d’or, Saint-Laurent a posé ses valises cette année rue de l’Église et Jacquemus a inauguré son premier pop-up montagnard ainsi qu’une patinoire en partenariat avec Les Airelles. Le palace féerique mythique a également invité le chef pâtissier Cédric Grolet à y régaler les convives de ses trompe-l’œil sucrés… Aucun doute : la station est plus huppée que jamais. Les plus courageux s’y rendent en jet privé : la piste de 537 mètres de long est l’une des plus dangereuses et la plus pentue au monde – une certification spéciale est obligatoire pour s’y poser. Pour les autres, un transfert depuis la gare de Chambéry ou de Moûtiers est à envisager. Direction ? Le Barrière les Neiges, l’hôtel skis aux pieds à l’esprit chalet, aux 22 chambres, 20 suites, 5 étoiles et une distinction Palace au compteur.
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Bienvenue à l’hôtel Barrière les Neiges
9 heures. Le penthouse du Barrière les Neiges s’éveille et ce matin, la vue à 180° sur les cimes enneigées est à tomber. Le feu crépite dans la cheminée, le sapin d’1 mètre 80 a revêtu ses plus beaux atours et, à ses pieds, Santa Claus a déjà déposé ses paquets – les enfants de ceux qui ont la chance d’y passer le Réveillon peuvent envoyer leur liste de souhaits et trouver à leur arrivée leurs jouets emballés. Le mini bar, sorte de malle de voyage XXL au motif vache blanc et doré, trône en maître. En tout, comptez 310 mètres carrés de pur bonheur coupés du monde.
Le room service arrive à l’heure : le pain perdu est moelleux à souhait et le sirop d’érable en quantité. En revanche, il manque sur le plateau les fruits commandés. Ce Barrière-ci n’étant ouvert que quatre mois dans l’année, le personnel, généralement renouvelé chaque saison, doit se roder – dommage lorsqu’il faut compter en moyenne 2500 € la nuitée. Pas de panique cependant, les clémentines qui abondent dans la chambre rattrapent le coup… Tout comme les cookies, pâtes de fruit, gâteaux, chaussons doudou, bonnets à pompon, doudounes techniques et le blanc de blanc de Perriet-Jouët qui patientent sagement dans son seau.
Au ski shop, les conseillers s’affairent à vitesse grand V. Le matériel Bernard Orsel est quasi neuf et les chaussures, mises à chauffer la veille, sont à température idéale pour dévaler Marmottes, Biche et Sanglier. Il n’en faut pas plus pour démarrer la journée du bon pied. Les poches pleines de barres chocolatées, de fruits et de biscuits, les pros de la glisse et autres skieurs du dimanche s’élancent sur la piste Bellecôte juste devant la boutique. Heureusement, celle-ci est verte et donc praticable même par les grands débutants. Une bonne façon de se mettre en jambes avant d’affronter des sentiers plus escarpés.
12h30. Rendez-vous est pris pour le déjeuner à la Cave des Creux. Sur la terrasse en plein soleil, un groupe de jeunes garçons joue la sérénade aux clients. Malgré la bonne ambiance, le burger-frites manque de fondant. “Y retournerai-je”, se demanderait François Simon ? Peut-être, pour se dorer la pilule sous l’astre doré et profiter du cadre idyllique. De retour au sommet, impossible de manquer la montgolfière rouge et blanc estampillée du B de Barrière qui se détache du panorama alpin. Le mercure indique 7°C, le ciel est d’un bleu irréel et la neige, délicieuse.
17 heures. Une fois les remontées mécaniques fermées et la nuit quasiment tombée, il est temps d’enfourcher sa motoneige 4 temps. S’il faut être téméraire pour manier ces engins à proximité de ravins, les sensations, gros fou-rires et petits frissons, sont légion. Après une heure de balade à cadence plus ou moins modérée, la figure et les pieds glacés, une pause détente est bien méritée. Au spa Diane Barrière, le protocole “Renaissance – Jet Lag ou After Party” semble tout indiqué. Au programme, un soin du visage express pour défatiguer le regard et un massage circulatoire pour redonner de la légèreté aux gambettes fatiguées. Parfait. Pour terminer, passage obligé par la nouveauté de cet hiver : le salon de coiffure Balmain Hair Couture pour une coupe, une mise en plis, un rasage ou même une coloration de la barbe histoire de camoufler ces quelques poils blancs que l’on ne saurait voir.
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20 heures. Tout beau tout propre pour dîner, le choix est vite fait entre les deux restaurants de l’établissement. Direction le Fouquet’s donc, à la déco kitsch à souhait, toute en velours carmin et portraits Harcourt de célébrités. Le ballet est millimétré. Élaboré en collaboration avec Pierre Gagnaire, le menu donne la part belle à la cuisine traditionnelle française et aux produits locaux. Les pains sortent des fournils de la boulangerie Braissand située non loin et l’omble a été pêchée dans les lacs des montagnes à proximité. Les accompagnements (purée truffée, épinards sautés aux amandes, frites croustillantes…), servis dans des timbales en argent ne laissent pas indifférent. En fond sonore, un duo séduit par ses reprises suaves de Britney Spears et Phil Collins. Un blind test inopiné enflamme rapidement la tablée. Quant à l’expérience sucrée, le clou du spectacle sûrement, elle est signée cette année du chef pâtissier Christophe Adam. Parmi ces plaisirs coupable, la pomme de Savoie façon tarte fine, financier amande, crème double et touche de caramel, et la ganache chocolat Tulakalum et son rocher glacé à la noisette sont à tester absolument.
22 heures. Avant de se retirer, passage éclair dans le chalet format Polly Pocket transformé en fumoir installé à deux pas de la terrasse du Fouquet’s comprenant poêle à bois, fauteuils douillets, jeux d’échec et de backgammon et une sélection d’alcools Hennessy et de cigares de haute volée. L’endroit est si cosy que l’on voudrait y flâner toute la soirée. En sortant, l’œil aguerri remarque sur la neige immaculée un chemin éclairé à la bougie menant à la question d’une vie : “Marry me ?” est écrit en pétales de rose rouge sang. Oh que oui.
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Hôtel Barrière les Neiges
422 Rue de Bellecôte, 73120 Courchevel
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