Hotels
The Good Guide
Nouveaux sanctuaires du luxe tournés vers la créativité, les art hotels redéfinissent l’hospitalité avec des concepts qui promettent des expériences immersives toujours plus fortes. Tour d’horizon de ces lieux qui bousculent notre rapport à l’art.
Si le choix d’art hotels est aujourd’hui varié, il ne s’agit plus, comme il y a quinze ans, de flanquer un artiste connu dans le lobby de l’établissement pour satisfaire une clientèle en quête de sens. Aujourd’hui, la création d’une collection sur mesure sert avant tout à raconter une histoire, et des professionnels du monde de l’art sont mandatés pour travailler en complément des architectes d’intérieur.
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La culture réinventée
« Les hôteliers peuvent désormais embaucher des spécialistes qui connaissent le sens et la valeur ajoutée d’une œuvre d’art », explique Scott Woroch. Cet ancien vice-président des hôtels Four Seasons, cofondateur de l’entreprise de conseil Kadenwood Partners, a collaboré avec Visto Images, une entité spécialisée dans l’art et l’hôtellerie.
« Nous mettons en avant un héritage ou une vision… La grande difficulté est ensuite de trouver les œuvres, tout en respectant un budget parfois serré ! » expose Alex Toledano, le cofondateur de Visto Images. Il conseille, en général, d’opter pour une pièce forte, et de répartir le budget restant avec de talentueux artistes émergents dont le travail coûte moins de 5 000 euros.
Pour le bar de l’hôtel Ritz de Madrid, résidence historique de l’aristocratie espagnole, Visto Images a commissionné l’artiste locale Paula Anta pour la réalisation d’une série de portraits photographiés inspirés par les portraits d’apparat exposés au musée du Prado. Soucieux de toucher une clientèle commune, les hôtels de luxe s’associent parfois à des professionnels du marché de l’art.
Ainsi, la Galleria Continua collabore depuis 2022 avec le groupe Belmond, tandis que la galerie Kamel Mennour expose en ce moment des sculptures d’Alicja Kwade et d’Ugo Rondinone à l’Hôtel du Cap-Eden-Roc, à Antibes. Le Fife Arms, en Écosse, sert de vitrine à la galerie Hauser & Wirth, tous deux propriété de la compagnie Art Farm.
Plus rares, certains lieux puisent dans les réserves de collectionneurs passionnés au porte-monnaie sans fond. Leur mission consiste alors à mettre en valeur des collections parfois estimées à plusieurs dizaines de millions d’euros.
À Miami, le délire Art déco et coquillages en stuc du promoteur argentin Alan Faena possède un centre d’art et un squelette de mammouth signé Damien Hirst, tandis qu’en Provence le château La Coste, propriété du promoteur irlandais Patrick McKillen, dispose d’un parcours de sculptures monumentales étalées dans un vignoble de 200 hectares.
Certains établissements se transforment en expériences immersives totales, comme à la Villa Cheminée, près de Nantes. Qu’on vienne pour découvrir une toile de maître ou dormir dans une œuvre conceptuelle, qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse !
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